La plus secrète mémoire des hommes

Fiche identité

  • Titre du livre : La plus secrète mémoire des hommes 
  • Auteur : Mohamed Mbougar Sarr
  • Nombre de pages : 448
  • Édition : Philippe Rey
  • Année de publication : 2021

Résumé

Diégane Faye, un jeune écrivain sénégalais, découvre un livre rare intitulé « Le labyrinthe de l’inhumain ». Fasciné par cet auteur, il part à la quête de ce dernier, mais celui-ci a disparu, ne laissant que de fragiles traces dans la mémoire de quelques personnes.

Avis     

Avant que cet auteur obtienne le prix Goncourt, j’ai regardé son interview sur l’émission « La grande librairie ». Je l’ai trouvé brillant, intelligent et simple, ce qui m’a donné envie de découvrir ce livre.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire, un mélange entre travail de recherche et enquête policière. Qui est l’auteur du roman « Le labyrinthe de l’inhumain » et pourquoi a-t-il soudainement disparu ? Cette quête mystérieuse et mystique va fouiller le passé. Plusieurs thèmes sont abordés par l’auteur : le mode de vie ainsi que les coutumes et les traditions d’un village sénégalais, le poids de la colonisation, la relation ambiguë entre la France et l’Afrique, le racisme ambiant qui en découle, Paris lors de l’occupation allemande, la douleur de l’exil, etc.
Diégane Faye va rassembler les morceaux du puzzle, et de ce fait, va plonger dans une histoire familiale complexe autour duquel la littérature est le point névralgique.
Ce livre est également une réflexion philosophique sur la littérature : certains passages montrent à quel point lire revêt une importance primordiale pour le narrateur (et par ricochet l’auteur). Lire, c’est son oxygène, sa raison de vivre. Je me suis reconnue dans plusieurs passages notamment celui-ci : « Quelle est donc cette patrie ? Tu la connais : c’est évidemment la patrie des livres : les livres lus et aimés, les livres lus et honnis, les livres qu’on rêve d’écrire, les livres insignifiants qu’on a oubliés et dont on ne sait même plus si on les a ouverts un jour, les livres qu’on prétend avoir lus, les livres qu’on ne lira jamais, mais dont on ne se séparerait non plus pour rien au monde, les livres qui attendent leur heure dans une nuit patiente, avant le crépuscule éblouissant des lectures de l’aube. »
Le style d’écriture est riche, coloré, soutenu et splendide. Alors là, amis lecteurs, accrochez-vous, on ne s’en lasse pas ! L’auteur a le don de nous tenir en haleine, de nous emmener dans des méandres confus et dans des récits foisonnants de mystère, parfois à la limite du fantastique. C’est un jeu de piste qui se termine par une phrase qui m’a touché en plein cœur : « l’alternative devant laquelle hésite le cœur de toute personne hantée par la littérature : écrire, ne pas écrire. »