Vaincue par la brousse

Fiche identité

  • Titre du livre : Vaincue par la brousse
  • Auteur : Doris Lessing
  • Nombre de pages : 317
  • Édition : J’ai lu
  • Année de publication : 1950

Résumé

Rhodésie, dans les années 1940. Mary Turner est retrouvée assassinée sur sa véranda. Un domestique noir est accusé du crime. L’auteur revient sur les faits qui ont entraîné ce geste fatal. 

 Avis     

Dès le début du livre, le lecteur connaît la fin, à savoir le décès de Mary Turner. Il n’y a donc pas de surprise, mais ce que l’auteur veut nous raconter, ce sont les événements qui ont conduit à ce drame.
Elle opère ainsi à un retour en arrière et se focalise sur les deux personnages principaux : Mary et Dick Turner.
Mary, secrétaire dans un bureau, mène une vie solitaire et indépendante. Restée seule célibataire parmi un groupe d’amis, elle s’engage sans grande conviction avec Dick Turner, un fermier qui peine à rendre son exploitation rentable.
Mary, qui ne s’attendait pas totalement à cette vie de solitude et de misère, sombre peu à peu dans une dépression nerveuse. Elle est aussi perturbée par la relation avec les Noirs, qu’auparavant elle n’a jamais fréquenté. L’auteur décrit avec brio la longue descente aux enfers de Mary : le personnage principal n’est pas attachant, mais on ressent avec un certain malaise les effets de cette maladie sur son caractère. Elle devient apathique puis ensuite s’enfonce dans un vide dans lequel elle peine à sortir.
Dick, lui, semble être un bon gars, mais il m’a fait de la peine : on sent dans les lignes son désespoir, d’abord à cause de l’échec de sa ferme, mais aussi l’échec de son mariage.
Le livre évoque aussi avec acuité le racisme et les barrières qui existaient entre les Blancs et les Noirs. L’auteur ne ménage pas ses mots, mais c’est ainsi que les Blancs voyaient les Noirs à cette époque : des esclaves, des animaux, de la main-d’œuvre bon marché que l’on peut rafler sur les routes, des créatures que l’on peut torturer, fouetter et mépriser à sa guise. L’idée même qu’une femme blanche pourrait avoir des relations intimes avec un homme noir soulevait une horreur sans nom, comme le montre la réaction de l’ensemble de la communauté.
Le style d’écriture est assez lourd, avec quelques longueurs. Ce livre m’a mis mal à l’aise : je me sentais oppressée, étouffée, comme si je vivais sous ce toit en tôle sous la chaleur du veld. Je l’ai terminé avec un grand soulagement et un irrésistible besoin de profiter de la vie à fond.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Le monde de BenVictoria et les Staveney