Americanah

Fiche identité

  • Titre du livre : Americanah
  • Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie 
  • Nombre de pages : 528
  • Édition : Gallimard 
  • Année de publication : 2013

Résumé

Ifemelu quitte le Nigéria pour poursuivre ses études supérieures aux Etats-Unis. Jeune et inexpérimentée, elle peine à s’acclimater dans ce nouvel environnement où la couleur de peau et l’origine jouent un rôle dans l’intégration.
Ifemelu vivra quinze ans là-bas sans réellement trouver sa place et choisira finalement de rentrer.

Avis     

Ce livre est la pépite d’or que j’ai découvert durant les vacances. Il a une résonance particulière en moi, car il développe des thèmes chers à mon cœur qui sont l’exil et l’immigration.
Je ne suis jamais allée en Amérique, mon immigration s’étant heureusement limité à la France, mais certaines scènes décrites par la narratrice ont évoqué des choses que j’ai plus ou moins vécues.
Comment le dire autrement : l’auteur a trouvé les mots justes pour décrire le sentiment d’être toujours traité comme un étranger, d’être toujours rappelé de son origine raciale dans un territoire de Blancs, d’être un éternel déraciné. Lors de ma lecture, je m’exclamais régulièrement : oui, c’est exactement ça ! Comment quelqu’un que je ne connais pas arrive à écrire quelque chose que j’ai vraiment ressenti ?
Certains thèmes sont spécifiques à la société américaine comme la place des Afro-américains, mais dans l’ensemble toute personne noire qui a quitté son pays ressentirait plus ou moins la même chose.
J’insiste peut-être sur le mot « Noir » mais soyons tous honnêtes : un Africain qui débarque à Paris ne sera pas traité de la même manière qu’un Blanc qui atterrit à Dakar. Les boucliers vont se lever en criant : racisme ! Mais la réalité est ainsi faite et celui qui prétend le contraire n’a jamais quitté son jardin.
J’ai aimé le style d’écriture : agréable, vif, avec une franchise teintée d’humour. Le rythme ne se relâche pas malgré un livre dense. J’aurais aimé lire ce livre quinze ans de cela : j’aurai pu trouver certaines réponses, comprendre mieux ce que je ressentais.
Pour conclure, un très bon livre qui mérite vraiment le détour !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : L’autre moitié du soleil 

Le lion

Fiche identité

  • Titre du livre : Le lion 
  • Auteur : Joseph Kessel 
  • Nombre de pages : 79
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1958

Résumé

Cette histoire se déroule dans un parc national du Kenya. Le narrateur, un visiteur, rencontre Patricia, une petite fille qui évolue librement parmi les animaux de la réserve, même les plus féroces.

Avis     

J’ai tellement entendu parler de ce roman qu’il était enfin temps de me faire ma propre idée. J’en ressors déçue.
Lors de la lecture, le lecteur découvre, à travers les yeux du narrateur la beauté du paysage au pied du Kilimandjaro avec les animaux qui y vivent en liberté. Ces descriptions sont magnifiques, poétiques et pleines d’émerveillement.
Mais je n’ai aimé cette ambiance lourde et oppressante. La famille qui gère la réserve vit isolé. Le narrateur, voyageur de passage, assiste à toutes les tensions qui affectent leur intimité : John Bullit, ancien chasseur, est profondément attaché au parc qu’il gère tandis que Sybil, une ancienne citadine, supporte de moins en moins leur existence retirée et solitaire. Au milieu d’eux, se trouve Patricia, leur fille unique, qui vit au milieu des bêtes sauvages toute la journée.
C’est cette dernière qui est le nœud de l’histoire.
Patricia, enfant-roi, manipule aisément ses parents et son entourage. Elle se sent toute puissante, d’autant plus que son animal favori est un énorme lion qu’elle a recueilli tout bébé. Elle joue de son pouvoir aisément sur les adultes et les traite comme bon lui semble jusqu’au jour où un jeu dangereux va l’entraîner plus loin qu’elle ne l’imaginait.
Ce livre, écrit dans les années 60, rappelle encore le contexte historique pas si lointain du racisme largement toléré et du colonialisme condescendant : les Noirs étaient considérés comme des sauvages, des créatures arriérés et naïves dont la vie compte peu. D’ailleurs, même lorsqu’il les décrit, il leur attribue des caractéristiques animales.
Le style d’écriture est riche et soutenu avec de belles descriptions. Néanmoins, je n’ai pas accroché et je trouve que tous les éloges sur ce livre sont largement surévalués.