Le perroquet de Flaubert

Fiche identité

  • Titre du livre : Le perroquet de Flaubert
  • Auteur : Julian Barnes
  • Nombre de pages : 342
  • Édition : Stock
  • Année de publication : 1984

Résumé

Geoffrey Braithwaite, un médecin anglais, se rend en pèlerinage en Normandie, terre de son idole Gustave Flaubert. Il découvre avec beaucoup d’émotion le perroquet empaillé qui a servi de modèle à l’écrivain dans sa nouvelle « Un cœur simple ». Mais, dans la maison de Flaubert, il tombe sur un autre perroquet. 

Avis     

Ce livre est original, drôle et absurde. C’est impossible de le classifier tellement, il mélange les genres et les situations. Le lire, c’est accepter l’incongru, l’impossible, et même la folie, tout cela dans un ton ironique, moqueur et drôle.
Le narrateur poursuit avec avidité, pour ne pas dire obsession tous les détails relatifs à Gustave Flaubert, qu’il admire profondément. 
Loin des biographies compassées et monotones, l’auteur nous offre ici une vue 360° de cet auteur. Qui était-il en réalité ? Un homme solitaire, un « ours » qui aimait se terrer dans sa maison en Normandie ? Ou un homme qui collectionnait les aventures féminines ?
On y découvre des anecdotes succulentes sur Gustave Flaubert, mais toujours avec cette impression de flou. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est fantasmé, issu de l’imagination du narrateur ? J’ai adoré cette sensation d’être perdu entre le réel, les songes et l’imagination du narrateur, les coïncidences incongrues qu’il trouve, le tout avec humour et dans un style d’écriture fluide, brillant et léger.
Derrière ce ton humoristique, se cache pourtant une question : peut-on mieux comprendre l’œuvre d’un auteur en comprenant sa personnalité ou bien est-ce que cette dernière est déconnectée de la personnalité de son créateur ?
Et que le perroquet soit bleu ou vert, est-ce que ça change quelque chose au génie de l’auteur ?
Pour conclure, un livre original qui mérite le détour !

Jacaranda

Fiche identité

  • Titre du livre : Jacaranda
  • Auteur : Gaël Faye 
  • Nombre de pages : 224
  • Édition : Grasset
  • Année de publication : 2024

Résumé

Fils unique, d’un père français et d’une mère rwandaise, Milan mène une vie tranquille et sans heurts dans la banlieue parisienne. Il ne connaît rien du passé de sa mère, ni sa famille maternelle. Même les événements de l’année 1994 au Rwanda ne sortent pas sa mère de son silence sur son passé et ses origines.

Avis     

Quelques années après la publication de son premier roman, Petit pays, qui m’avait profondément bouleversé, j’attendais avec impatience la sortie de ce nouveau livre.
Cette histoire est la quête de Milan sur une partie de ces origines. Parce que sa mère refuse de lui partager son histoire, Milan va chercher lui-même les réponses et essayer tant bien que mal de reconstituer le passé. Un voyage au Rwanda va le rapprocher de sa famille maternelle. De simple touriste, il finira par s’y installer quelques années plus tard. C’est ainsi qu’il va découvrir les atrocités du génocide rwandais à travers les récits de certains survivants et par l’intermédiaire des tribunaux communautaires mis en place pour juger les crimes.
Ce qui est intéressant à découvrir, au-delà de l’histoire de Milan, c’est l’influence occidentale qui a conduit à ce génocide, alimenté par certains pays et l’Église catholique qui ont créé la haine entre deux ethnies.
La question qui se pose dans ce livre aussi est aussi la reconstruction d’un pays après cette tragédie. Le Rwanda est un exemple de modèle de développement économique, mais entre les lignes, est-ce le cas ? Comment les générations d’après peuvent-elles retrouver la confiance, le pardon et guérir des blessures du passé ?
C’est une belle histoire, mais que j’ai trouvé plus brouillon que Petit pays. Il m’a moins touché, car le personnage principal est plus un spectateur qu’un acteur. L’auteur aborde beaucoup de sujets, certes intéressants, mais il y en a trop, si bien qu’il se contente de les effleurer. J’aurais préféré qu’il se focalise sur un ou deux personnages au lieu d’essayer de raconter l’histoire de plusieurs générations en si peu de pages.
Le style d’écriture est fluide, léger et agréable. Je trouve qu’il y a moins de sensibilité, moins de naturel dans ce récit et moins de profondeur.
Je le compare peut-être sans le vouloir à Petit pays, mais il manque quelque chose qui donnerait le vrai coup de cœur.

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