La tache

Fiche identité

  • Titre du livre : La tache 
  • Auteur : Philip Roth
  • Nombre de pages : 496
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 2000

Résumé

À la veille de sa retraite, Coleman Silk, un professeur de lettres classiques, est accusé d’avoir tenu des propos racistes envers deux étudiants.
Son voisin et ami, qui est aussi un écrivain, va découvrir derrière la vie rangée de ce professeur un passé plein d’ombres. 

Avis     

De quoi parle ce livre ? C’est une question difficile, car il parle de tellement de choses que parfois, on ressort étourdi d’un chapitre. Mais pour être succincte, il s’agit de la vie de Coleman Silk, un professeur d’université arrivé à l’âge de la retraite.
Jusqu’aux cent premières pages, je me suis dit que ce monsieur a beau être victime d’injustice, lire le désastre sur sa fin de carrière ainsi que ses aventures sexuelles avec une femme de trente-quatre ans n’allait pas me passionner bien longtemps. Et puis d’un coup, on découvre son secret, un assez terrible d’ailleurs qui le fera prendre des décisions drastiques. Je ne m’y attendais pas, ce qui m’a vraiment permis de poursuivre cette lecture.
C’est ainsi qu’on découvre le passé de Coleman Silk, les événements qui l’ont entraîné à prendre cette décision et aussi le poids de ce secret sur la suite de son existence. Est-il possible de construire sa vie sur un mensonge ? Est-on libre lorsque notre conscience est entravée par des faux-semblants ? Peut-on échapper à l’étiquette (juif, noir, étranger, blanc, etc.) que la société a posée sur nous ?
Mais à côté de son histoire gravite aussi d’autres personnages intéressants : un vétéran du Vietnam totalement fou, une femme de ménage qui a survécu à bien des horreurs, une enseignante française mal dans sa peau.
Ce livre est aussi une critique acerbe de la société bien-pensante américaine, de l’intolérance qui règne vis-à-vis des gens considérés comme « marginaux », de la place des gens de couleur dans la société américaine, des conséquences psychologiques de la guerre du Vietnam, etc.
Le style d’écriture est riche, fouillé et dense. L’auteur décrit avec beaucoup de détails certaines scènes : les combats de boxe, les scènes sexuelles entre Faunia et Coleman, les pensées les plus intimes des principaux personnages. L’auteur fait plusieurs allers-retours entre le passé et le présent, ce qui rend l’ensemble du récit complexe à appréhender.
Malgré la richesse de ce récit, je n’ai pas mis plus en note, car j’ai eu des difficultés à le lire à cause de toutes ses digressions et de ses longueurs. Néanmoins, je continuerai à découvrir d’autres romans de cet auteur par curiosité. 

Oblomov

Fiche identité

  • Titre du livre : Oblomov
  • Auteur : Ivan Gontcharov
  • Nombre de pages : 576
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1859

Résumé

Oblomov est un aristocrate russe oisif qui peine à exécuter les moindres tâches et à prendre une décision quel que soit le sujet. Mais la rencontre avec Olga et l’amitié de Stolz parviendront-ils à le changer ? 

Avis     

Voici un classique russe peu connu par le grand public, sauf par les férus de littérature russe comme moi. Ce livre décrit un personnage atypique : Oblomov, un aristocrate russe, qui a comme principal trait de caractère l’oisiveté. Il aime paresser dans son lit même lorsque les invités débarquent dans son appartement.
Mais au-delà de cette caractéristique assez réducteur, Oblomov est, à mes yeux, un personnage rongé par l’angoisse.
La gestion de son domaine à la campagne le panique tellement qu’il finit par être incapable de prendre une décision. De même, sa relation avec la jeune Olga le met dans un état indescriptible : il est partagé entre la joie, l’amour et la peur et devient inerte. Chaque tracas du quotidien est pour lui insurmontable : lire un livre, faire une promenade dans la campagne avec ses amis, préparer des papiers au tribunal ou des documents de voyage, mettre fin à son contrat de location et déménager, etc.
Oblomov fuit la réalité quotidienne, car il n’est pas prêt à l’affronter et encore moins à le supporter. Un chapitre qui décrit les rêveries d’Oblomov renvoie à son passé et expliquerait peut-être son comportement : fils unique élevé et choyé dans son domaine, entouré de serviteurs depuis sa plus tendre enfance, Oblomov, au fond, rêve de revenir dans ce paradis perdu.
Pour être tout à fait honnête avec les potentiels lecteurs de ce livre, il ne s’y passe strictement rien mis à part une relation amoureuse platonique avec Olga, des scènes comiques avec son serviteur Zakhar (qui est pire que son maître en termes de paresse) et quelques discussions avec des amis de passage.
Ce livre pourrait être ennuyeux, mais il ne l’est pas totalement, car le style d’écriture est riche, agréable et plein d’humour. Le personnage principal est intéressant, car atypique, mais il est délicat de trouver une morale dans cette histoire : ce n’est ni l’éloge de la paresse ni l’apologie de l’action. Oblomov a fait le choix d’une vie de fainéantise et jusqu’au bout, il est resté dans son antre.
Pour conclure, c’est un livre fait pour les amoureux des classiques et de la littérature russe !