Le suspendu de Conakry

Fiche identité

  • Titre du livre : Le suspendu de Conakry
  • Auteur : Jean-Christophe Rufin
  • Nombre de pages : 304
  • Édition : Folio
  • Année de publication : 2018

Résumé

Aurel Timescu est consul de France en Guinée. Il s’ennuie à son poste jusqu’au jour où un plaisancier français est retrouvé suspendu au mât de son bateau.  
Intrigué, il va mettre tout en œuvre pour résoudre ce crime.  

Avis     

Un membre de ma famille m’a prêté ce roman que j’ai lu en vacances sous les cocotiers après des mois de confinement.
C’est un roman correctement écrit mais, que je classe dans la catégorie moyenne.
Le narrateur, Aurel, est un personnage excentrique mais peu attachant : je le plains à la fois d’être le souffre-douleur de ses collègues tout en déplorant ses mimiques et ses tenues vestimentaires extravagantes.
Cet enquêteur en herbe est prêt à tout pour résoudre l’énigme autour du meurtre de Jacques Mayeres. Il va creuser le passé de la victime, questionner quelques témoins et à grands renforts de vin blanc et de piano, va résoudre ce mystère.
En soi, l’intrigue est simple, mais manque cruellement de rebondissements et d’énergie. L’ambiance est fade avec un dénouement banal.
C’est le premier Rufin que je lis, mais je suis déçue. Je m’attendais à plus ! Dommage ! 

La supplication

Fiche identité

  • Titre du livre : La supplication
  • Auteur : Svetlana Alexievitch
    • Nombre de pages : 249
  • Édition : J’ai lu
  • Année de publication : 1997

Résumé

Que sait-on de Tchernobyl, cette catastrophe nucléaire de 1986 ? L’auteur recueille ici plusieurs témoignages des survivants.

Avis     

Ce roman est un coup de poing dans le cœur, un livre qui ne peut laisser personne indifférent.
L’auteur, à travers ses différents témoignages, nous montre qu’en plus d’être une catastrophe écologique, les conséquences humaines et sociales sont dramatiques.
Peu de gens étaient conscients de l’ampleur de la catastrophe à cause du manque d’information, mais surtout à cause de l’opacité du gouvernement à ce sujet. Cette situation a détruit tellement de vies.
Les paysans qui ont été chassés de leur terre ne comprenaient pas le danger de ces radiations. Évacués d’urgence, ils ont perdu du jour au lendemain leurs biens. Plusieurs sont retournés vivre là-bas.
Les soldats et autres personnes envoyés sur le terrain pour les travaux de la centrale nucléaire y sont allés par bravoure, par héroïsme ou par ignorance, mais tous sans équipement de protection adéquat. Le prix qu’ils ont tous payé est terrible, car c’est leur vie qui a permis de minimiser les dégâts occasionnés.
Les victimes sont des simples gens comme vous et moi : des familles qui vivaient à côté de la centrale, des soldats, des étudiants réquisitionnés, des exilés des anciens pays de l’URSS, les générations suivantes qui ont des enfants malades ou difformes, etc. Il y a beaucoup de douleur dans ces récits, de la souffrance, de l’incompréhension, de la colère, mais aussi de l’amour, de l’humanité et du courage.
Le style d’écriture semble parfois flou, car l’auteur recueille ici des témoignages bruts avec son lot d’hésitations, de propos décousus et d’interruptions. Mais elle nous restitue avec brio chacun de ces récits de vie sans une fois s’immiscer. C’est beau à lire, cette chorale de plusieurs fois, ces cris déchirants…
Ce livre est un témoignage bouleversant sur les gens qui ont subi cette catastrophe. C’est une lecture exigeante, qui nécessite un cœur bien accroché, mais il me semble indispensable. À lire de toute urgence !
Par ailleurs, y a-t-il un livre semblable sur Fukushima ?

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog :  La fin de l’homme rouge – Les cercueils de zinc