Je suis Pilgrim

Fiche identité

  • Titre du livre : Je suis Pilgrim
  • Auteur : Terry Hayes
  • Nombre de pages : 710
  • Édition : JC Lattès
  • Année de publication : 2013

Résumé

Une jeune femme est assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan. Un homme est décapité en Arabie Saoudite. Un directeur adjoint d’un centre de recherches en Syrie est énucléé. Et le fil rouge qui lie ses événements est Pilgrim, au cœur d’une enquête trépidante.

Avis     

Les gens qui me suivent sur ce blog savent que je ne suis pas un thriller mania. Ce roman traînait sur une étagère d’un membre de ma famille. Je l’ai pris par désœuvrement plus que par envie, car ce jour-là,  j’avais oublié d’emmener un livre.
Je lis un chapitre, et puis un second, puis finalement, je l’emprunte. Et ça y est, j’ai été pris dans une spirale où il est quasiment impossible de s’échapper !
Ce roman nous plonge dans la géopolitique actuelle où se mêlent espionnage international, terrorisme, course contre la montre et crime quasiment parfait. Les suspens et les rebondissements s’enchaînent avec brio dans un rythme soutenu et haletant.
Pilgrim, ancien membre des services secrets à la retraite, sort de son antre après un crime sans bavure et sans traces, inspiré d’un roman qu’il a écrit. Il est aussi mandaté pour trouver un terroriste soupçonné de commettre une attaque de grande envergure aux Etats-Unis.
L’auteur nous plonge dans la psychologie d’un terroriste : les facteurs qui ont déclenché son engagement, son parcours, son modus operandi qui est ingénieux et pourrait inspirer d’autres personnes malintentionnées. J’ai beaucoup aimé les passages le concernant, car je trouve ce personnage extrêmement bien travaillé. C’est tellement réaliste que cela donne froid dans le dos. Une guerre bactériologique ou virale est-elle si facile ? En ces temps de Covid, on comprend pourquoi les gens adeptes de la théorie du complot s’en donnent à cœur joie.
Le style d’écriture est agréable, vif et fluide. Ce livre est une toile d’araignée complexe mais parfaitement ficelée et construite. À aucun moment je n’ai été ni perdue, ni ennuyée. Pire, je l’ai lu à une vitesse folle, au point de sacrifier quelques heures de sommeil, tellement j’étais captivée. En tout cas, il ferait un excellent film d’action.
À lire pour les amateurs de thriller et de roman d’espionnage de haut vol !

Un garçon convenable

Fiche identité

  • Titre du livre : Un garçon convenable 
  • Auteur : Vikram Seth
  • Nombre de pages : 1 780
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1993

Résumé

Cette histoire se déroule dans l’Inde des années 50. Mme Mehra souhaite que sa fille cadette Lata trouve un mari convenable. Mais dans ce pays à peine sorti de la colonisation, les mœurs commencent à évoluer.

Avis     

C’est avec un immense plaisir que je vous présente ce roman indien, méconnu en France. Cette histoire, qui s’étale sur une longue période, nous emmène dans un voyage coloré, exotique et lointain dans l’Inde provincial des années 1950.
Le pivot de cette histoire est Lata, la fille cadette de Mme Mehra. Cette veuve souhaite que sa fille puisse avoir un mariage convenable, avec un parti qu’elle aura elle-même choisie. Nous voici ballotés entre Calcutta et Brahmpur avec une série de personnages inoubliables et attachants qui tournent autour de la famille Mehra, les Kapoor, les Chatterji, la famille du Nawab sans oublier Malati, Haresh, Saeeda Bai, Rasheed Kabir, etc. Je vous avoue que j’ai une préférence pour les personnages suivants : Lata, Savita, Maan, Firoz, Meenakshi, Kakoli et Amit. Mme Mehra m’a agacée avec son côté autoritaire et aussi sa propension à user du chantage affectif pour obtenir l’obéissance de ses enfants.
Mais ce roman est aussi l’occasion pour l’auteur d’évoquer plusieurs thèmes d’actualité de l’époque : les enjeux politiques avec les guerres internes du parti du Congrès sous l’égide de Nehru ; les coutumes religieuses qui paraissent assez absconses pour un occidental ; les lois sur les zamindari qui ont dépossédés une partie des propriétaires fonciers ; les tensions entre les Hindous et les Musulmans, souvent exacerbées lors des fêtes religieuses ; les conditions des femmes, notamment les mariages arrangée par les familles sans que la principale concernée n’ait son mot à dire ; les problèmes des castes ; la corruption qui prend de plus en plus d’ampleur dans le pays, etc.
Moi qui suis férue de littérature indienne, j’ai découvert ce pays dans toute sa splendeur : sa musique avec ses fameux ragas que j’ai essayé d’écouter sur une plateforme en ligne (euh…pas trop ma tasse de thé), ses plats mijotés qui semblent si délicieux, l’abondance des liens familiaux et sociaux, fils conducteurs de la vie de la communauté.
J’ai beaucoup aimé son style d’écriture qui nous berce et qui nous emmène dans cette contrée exotique. L’auteur a un vrai talent de conteur, beaucoup de charme, de légèreté avec un soupçon d’ironie. Seuls certains passages m’ont paru fastidieux et longs comme tous les chapitres autour de Nehru, toutes les descriptions des rites religieux, ce qui explique que le livre n’a pas obtenu la note maximum.
Je quitte ce livre avec une pointe de chagrin, car ces personnages ont partagé mon quotidien pendant plusieurs semaines. C’est un peu comme si je quittais des amis, des membres de ma famille. J’aurais tant aimé que cette histoire continue sur au moins mille pages de plus. Tant de questions sont restées sans réponse : que devient Varun ? Arun va-t-il découvrir les frasques de Meenakshi ? Kakoli restera-t-elle avec Hans ? Lata sera-t-elle heureuse ?
À lire absolument (absolument) pour les amateurs de littérature indienne !