Fiche identité
- Titre du livre : Oblomov
- Auteur : Ivan Gontcharov
- Nombre de pages : 576
- Édition : Gallimard
- Année de publication : 1859
Résumé
Oblomov est un aristocrate russe oisif qui peine à exécuter les moindres tâches et à prendre une décision quel que soit le sujet. Mais la rencontre avec Olga et l’amitié de Stolz parviendront-ils à le changer ?
Avis
Voici un classique russe peu connu par le grand public, sauf par les férus de littérature russe comme moi. Ce livre décrit un personnage atypique : Oblomov, un aristocrate russe, qui a comme principal trait de caractère l’oisiveté. Il aime paresser dans son lit même lorsque les invités débarquent dans son appartement.
Mais au-delà de cette caractéristique assez réducteur, Oblomov est, à mes yeux, un personnage rongé par l’angoisse.
La gestion de son domaine à la campagne le panique tellement qu’il finit par être incapable de prendre une décision. De même, sa relation avec la jeune Olga le met dans un état indescriptible : il est partagé entre la joie, l’amour et la peur et devient inerte. Chaque tracas du quotidien est pour lui insurmontable : lire un livre, faire une promenade dans la campagne avec ses amis, préparer des papiers au tribunal ou des documents de voyage, mettre fin à son contrat de location et déménager, etc.
Oblomov fuit la réalité quotidienne, car il n’est pas prêt à l’affronter et encore moins à le supporter. Un chapitre qui décrit les rêveries d’Oblomov renvoie à son passé et expliquerait peut-être son comportement : fils unique élevé et choyé dans son domaine, entouré de serviteurs depuis sa plus tendre enfance, Oblomov, au fond, rêve de revenir dans ce paradis perdu.
Pour être tout à fait honnête avec les potentiels lecteurs de ce livre, il ne s’y passe strictement rien mis à part une relation amoureuse platonique avec Olga, des scènes comiques avec son serviteur Zakhar (qui est pire que son maître en termes de paresse) et quelques discussions avec des amis de passage.
Ce livre pourrait être ennuyeux, mais il ne l’est pas totalement, car le style d’écriture est riche, agréable et plein d’humour. Le personnage principal est intéressant, car atypique, mais il est délicat de trouver une morale dans cette histoire : ce n’est ni l’éloge de la paresse ni l’apologie de l’action. Oblomov a fait le choix d’une vie de fainéantise et jusqu’au bout, il est resté dans son antre.
Pour conclure, c’est un livre fait pour les amoureux des classiques et de la littérature russe !