Fiche identité
- Titre du livre: Mangue amère
- Auteur: Bulbul Sharma
- Nombre de pages: 185
- Édition: Philippe Picquier
- Année de publication: 2012
Résumé
Pendant les préparatifs d’un banquet funèbre, des femmes s’échangent des anecdotes de leur vie quotidienne.
Avis
Ce roman est une succession de nouvelles autour de la cuisine et de la place de la femme indienne dans une famille.
La cuisine est le lieu où elle règne, où elle peut déverser ses joies et ses peines. Mais c’est aussi leur prison car elles doivent préparer quotidiennement les plats qui nourrissent la famille, souvent élargie et sous la férule d’une belle-mère exécrable.
Ces anecdotes sont de qualité inégale et ont un goût plutôt amer : une femme qui se fait empoisonner par sa belle-mère car cette dernière estime qu’elle a une trop forte personnalité; une mère nostalgique de son fils unique parti vivre aux Etats-Unis, une femme qui « empoisonne » son mari en lui préparant tous les jours des plats bien gras, des femmes indiennes à l’étranger qui se retrouvent pour cuisiner lors d’un évènement religieux, une réunion de famille autour d’un curry etc…
La nourriture est souvent associée aux souvenirs, à la nostalgie. Par rapport à son précédent roman intitulé La colère des aubergines, je trouve que ce recueil de nouvelles est plus triste et plus mélancolique.
La société indienne est rigide, avec les femmes reléguées au second plan : elles sont sous la domination de belles-mères cruelles, corvéables à merci, mariées sans connaître leur époux donc vendues comme du simple bétail. Elles partagent leur mari avec d’autres femmes qui ont subi le même sort et si elles ont le malheur d’être stériles, elles sont répudiées et chassées de leur belle-famille. Ces situations donnent froid dans le dos et nous montrent à quel point les droits des femmes sont encore loin d’être respectés.
Le style d’écriture est agréable, fluide et se lit vite. Les nouvelles sont courtes donc on reste un peu frustré: à chaque chapitre, il y a comme une impression d’inachevé car on a envie de continuer avec les personnages décrits mais hélas, cela s’arrête bien trop vite. Dommage !
Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: La colère des aubergines