Le jeûne et le festin

Fiche identité

  • Titre du livre : Le jeûne et le festin
  • Auteur : Anita Desai
  • Nombre de pages : 341
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1999

Résumé

Cette histoire raconte le portrait d’une famille indienne attachée à la tradition. 

Avis     

Voici un livre intéressant qui décrit le poids des traditions en Inde et l’impact de celles-ci sur le destin de trois enfants issus d’une même famille. Par tradition, j’entends ici la pression sociale qu’exerce la famille sur la vie de leurs enfants, au point de les étouffer et annihiler leur personnalité.
Dans cette histoire, nous suivons le destin de deux enfants. Il y a Uma, la fille aînée, disgracieuse et maladroite. Ses parents sont déterminés à lui trouver un époux, mais quand deux fois le destin contrariera leurs plans, ils l’empêcheront jusqu’au bout d’être indépendante. Uma restera la femme à tout faire à la maison, une domestique à leur service sans aucune possibilité d’échapper à sa condition. D’ailleurs, ils ont coupé ses ailes dès le début en l’empêchant d’aller à l’école et en prenant à la légère ses problèmes de vue.  
Arun, quant à lui, est un garçon donc la fierté des parents dès sa naissance. Traité avec le plus d’égards possibles, ses parents lui donneront même l’opportunité d’étudier à l’étranger. Mais arrivé sur place, Arun a du mal à s’adapter et débarque, le temps d’un été, dans une famille américaine qui vit des relations conflictuelles qui ne sont pas sans rappeler ses propres schémas familiaux en Inde.
Ce livre dénonce beaucoup de points : l’éducation différente en fonction du sexe de l’enfant, les mariages arrangés et les conséquences désastreuses qui peuvent en découler, l’emprise que certains parents ont sur leurs enfants.
Le style d’écriture est agréable, léger et se lit rapidement. La fin est assez abrupte : on quitte les personnages sans connaître ce qu’ils deviendront. Uma arrivera-t-elle à s’imposer et à gagner un peu d’indépendance ? Arun restera-t-il aux Etats-Unis ?
Ce livre mérite le détour, mais je trouve qu’il y a une certaine résignation dans cette histoire, et d’ailleurs dans la plupart des romans indiens : les critiques sont les mêmes, mais il ne semble pas avoir de progrès social.