L’idiot

Fiche identité

  • Titre du livre: L’idiot
  • Auteur: Fédor Dostoïevski
  • Nombre de pages: 934
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1869

Résumé

Soigné en Suisse pour « idiotie » depuis son enfance, le prince Muichkine retourne à Saint-Pétersbourg. Dans le train il fera la connaissance de Rogojine puis, à son arrivée, il rejoint la famille Epantchine avec qui il deviendra intime.

Avis          

Dans un précédent commentaire je vous parlais d’un ouvrage que je qualifiais de difficile.
Effectivement, j’ai souvent dû arrêter ma lecture pour me tourner vers des ouvrages plus légers mais, comme un aimant, il m’attirait inexorablement. Après plusieurs jours (et nuits), je l’ai enfin terminé. Il y a beaucoup de choses à dire sur cet ouvrage titanesque mais je me limiterai à quelques points. J’ai un avis mitigé sur l’ensemble car c’est très rare que je sorte aussi hébétée après une lecture : une foule d’émotions m’a envahi, d’innombrables sujets ont été abordés par l’auteur allant de la peine à mort à un réquisitoire contre le catholicisme.
Je vous avoue que je m’attendais à un ouvrage avec des personnages proches de ceux de Tolstoï. Et ce fut le contraire, car les protagonistes sont majoritairement sombres et tortueux. Je n’ai pas pu saisir leurs mobiles ni comprendre leur logique donc, je ne me suis attachée à aucun des personnages.  Le héros principal, c’est-à-dire le prince, est peut-être gentil mais à force de vouloir contenter tout le monde, il crée l’effet inverse. Je n’ai ressenti aucune pitié ou compassion envers ce grand dadais. Les autres personnages, notamment Nastasie, la famille Epantchine dont cette peste d’Aglaé, ce profiteur de Lébedev ou Hippolyte, sont aussi encore moins sympathiques.
Puis j’ai souvent perdu le fil conducteur durant la lecture : les dialogues commencent souvent par les conséquences d’un évènement non mentionné dans les chapitres précédents. Au fur et à mesure de ma lecture, je découvrais ce qui s’était passé. Puis, l’auteur joue sur plusieurs angles de l’histoire : de temps en temps, il met en avant pendant plusieurs chapitres un personnage secondaire et on oublie presque les autres pour se concentrer sur la vie de celui-ci. Et puis, changement de décor et on bascule de nouveau vers un autre point de l’histoire. Ce système est assez déstabilisant, même pour un lecteur aguerri.
Pourtant, le style d’écriture est époustouflant. Il est riche, profond, recherché et c’est un vrai délice à lire même si je ne comprenais pas vraiment toutes les idées de l’auteur. Parfois, je lisais juste pour le plaisir d’entendre tous ces mots. En plus, la fin est remarquable et m’a vraiment surprise.
Je pense qu’une fois le livre terminé, il faut se poser un moment pour l’assimiler lentement car même si je ne l’ai pas personnellement apprécié, c’est un chef-d’œuvre. Beaucoup de sujets ont été abordé sur la vie, la mort, la religion et le libre arbitre d’un homme….
A lire, oui mais …

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Carnets du sous-solCrime et châtimentLe joueurLes frères Karamazov Souvenirs de la maison des morts 

Le joueur

Fiche identité

  • Titre du livre: Le joueur
  • Auteur: Fédor Dostoïevski
  • Nombre de pages: 218
  • Édition: LGF
  • Année de publication: 1866

Résumé

Alexis Ivanovitch est précepteur chez un général à la retraite. Ce dernier séjourne à Roulettenbourg, une ville allemande (fictive) réputée pour son casino. Alexis sera en proie à une passion aveugle pour Pauline, la belle-fille du général et il succombera également petit à petit au démon du jeu.

Avis          

Si, au début, cet ouvrage ne me tentait pas, j’ai fini par l’emprunter à la bibliothèque car une amie le lisait également. J’aime de plus en plus les auteurs russes : ils ont une façon d’écrire qui vous happe totalement et qui vous éblouit. Au début du livre, je n’ai pas compris ce qui se passait et c’est au fur et à mesure des chapitres que le puzzle se met petit à petit en place. J’ai eu l’impression d’être plongée dans une atmosphère étrange, malsaine et étouffante.
Le personnage principal, Alexis, sera tourmenté par deux démons : le premier est celui de la passion aveugle qu’il éprouve pour Pauline. Cette dernière en profitera pour jouer cruellement avec ses sentiments, d’autant plus qu’elle en aime un autre. Et, lui, il acceptera de se faire traiter comme un esclave, un moins que rien. Je n’ai pas aimé cette relation tumultueuse. C’était tellement tortueux si bien que les protagonistes m’ont laissé indifférente, voire un peu agacée. Selon moi, on ne peut pas qualifier « d’amour » ce genre de situation.
Le second est celui du jeu : il commencera par jouer pour les autres, puis finalement le jeu deviendra son maître. On sent la fébrilité qui l’envahit, l’angoisse en attendant les résultats du croupier, le plaisir qu’il ressent en empochant ses gains, la rapidité avec laquelle il mise de nouveau tout son avoir, l’amour qu’il éprouve pour le tapis et qui effacera ses autres souvenirs. Il ne joue plus pour gagner mais pour l’adrénaline que cela lui procure.
C’est difficile de décrire les sentiments que j’ai eu pour lui car je l’ai trouvé trop malléable, sans aucune volonté, pathétique dans ses actes. On se sent impuissant en voyant à quelle vitesse sa vie bascule dans un enfer infini. Et personne n’y échappe : la vieille grand-mère, que j’ai trouvée particulièrement drôle, a perdu aussi une grande partie de sa fortune.
Le style d’écriture m’a dérouté au début et puis j’ai fini par m’y habituer. C’est assez complexe, surtout lorsqu’il analyse en profondeur les sentiments d’Alexis.
Que dire ? On ressort de ce livre tout chamboulé, avec un goût amer dans la bouche. Il n’y a pas de morale explicite dans ce livre, juste l’histoire d’une déchéance humaine qui nous fait méditer sur les conséquences de la passion du jeu.

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