Mon nom est Rouge

Fiche identité

  • Titre du livre: Mon nom est Rouge
  • Auteur: Orhan Pamuk
  • Nombre de pages: 752
  • Édition: Folio
  • Année de publication: 1998

Résumé

Cette histoire se déroule à Istanbul au cours du XVIème siècle. Pourquoi un cadavre est-il jeté au fond d’un puits ? Est-ce que ce crime a un lien avec un mystérieux manuscrit commandé par le sultan ?

Avis    

Voici un livre qu’on m’a recommandé mais je l’ai trouvé vraiment difficile à lire. Quelle peine pour le terminer! J’ai failli abandonner plusieurs fois.
Il s’agit d’un roman qui mélange trois thèmes : un crime d’abord, celui d’un enlumineur jeté au fond d’un puits ; ensuite une intrigue amoureuse assez platonique. Ces deux sujets sont mineurs par rapport au dernier thème qui est la confection des miniatures vers le XVIème siècle.
L’auteur nous abreuve de longs (très longs) passages érudits sur la philosophie de l’art : qu’est-ce qu’un artiste ? Quelle est sa position vis-à-vis de ses commanditaires mais surtout vis-à-vis de Dieu ? Doit-il se conformer aux principes des anciens maîtres ou bien peut-il se distinguer et avoir son propre style ? Que peut-il peindre ? Comment éviter l’influence pernicieuse de l’art occidental ? La peinture à cette époque est considérée comme une hérésie et seules les miniatures qui respectent un certain code étaient admis.
Nous avons droit à des descriptions détaillées de miniatures célèbres mais comme je n’y connais rien de rien et que je n’en ai jamais entendu parler, ces passages m’ont paru obscurs, lents, répétitifs et redondants. Ce qu’un miniaturiste le dit, l’autre le surenchérit, et c’est ainsi pendant plus de 700 pages.
Le style d’écriture est pourtant limpide, clair et riche avec de belles phrases poétiques. C’est dommage qu’il devienne de plus en plus lourd au fur et à mesure qu’avancent les pages à cause des longueurs et de la répétition du même thème. En plus, le roman alterne le point de vue de plusieurs personnages, ce qui est parfois déstabilisant lorsqu’on passe de l’un à l’autre, avec pour seul fil conducteur l’art traditionnel de la miniature.
Si vous sentez que vous n’accrochez pas au bout des 150 premières pages, je vous conseille de laisser tomber ce roman. C’est ma première découverte de la littérature turque et de cet auteur : je suis déçue mais ça ne m’empêchera de tenter d’autres incursions dans cette catégorie.
Un livre que je recommande uniquement pour les amateurs d’histoire de l’art, notamment des miniatures persanes!       

Histoire d’une vie

Fiche identité

  • Titre du livre: Histoire d’une vie
  • Auteur: Aharon Appelfeld
  • Nombre de pages: 213
  • Édition: Editions du Seuil
  • Année de publication: 1983

Résumé

C’est l’autobiographie d’un enfant rescapé de la Shoah.

Avis          

Ce commentaire est très difficile à écrire en raison du sujet évoqué par l’auteur. En aucun cas, je ne minimise les souffrances vécues mais en toute honnêteté, j’ai eu du mal à apprécier cet ouvrage.
Je me suis sentie mal à l’aise, parce que l’auteur adopte un style simple, épuré et neutre qui ne cadre pas avec le thème principal. Je ne demande ni du pathétique ni de la colère ; je ne suis pas friande de récits pleins de détails et de faits mais voilà, je n’ai pas accroché.
Il n’y a pas vraiment de descriptions, juste des sensations brutes de ce qu’il a vécu. La chronologie m’a paru décousue, et j’ai eu du mal à me retrouver.
Il s’agit ici de l’autobiographie d’un enfant rescapé de la Shoah. Après une enfance heureuse et simple auprès de sa famille, la montée du nazisme va bouleverser leur existence : parqué dans le ghetto puis envoyé dans un camp, il réussit à s’enfuir et ne doit sa survie qu’à une longue errance dans les plaines d’Ukraine.
L’auteur évoque aussi son départ pour la Palestine et sa vie dans un camp. Le rapport qu’il entretien avec son nouveau pays d’adoption est difficile car la solitude, les nouvelles valeurs inculquées, l’appropriation d’une nouvelle langue et l’oubli progressif de ses langues natales (allemand, roumain, ukrainien) le pèsent.
Toutefois, certains passages sont un peu longs notamment sur ses études de yiddish à l’université et sur le comité des survivants de la Shoah qui a lentement disparu.
Je pense que ce roman reste incontournable, mais si vous avez le blues, mettez-le de côté pour une prochaine fois.