Seins et oeufs

Fiche identité

  • Titre du livre : Seins et oeufs 
  • Auteur : Mieko Kawakami
  • Nombre de pages : 112
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 2019

Résumé

La narratrice de ce roman accueille sa sœur Makiko et sa nièce Midoriko chez elle pour quelques jours. En effet, sa sœur n’a qu’une obsession : modifier ses seins grâce à la chirurgie esthétique. Sa nièce, quant à elle, ne parle plus et utilise un carnet pour communiquer avec ses proches.

Avis     

L’avantage de Babelio est d’ouvrir l’horizon de lecture pour découvrir de nouveaux auteurs et des ouvrages différents de ce qu’on aurait lu habituellement. C’est grâce à la liste d’Ellena Ferrante que j’ai tenté ce roman japonais. J’ai trouvé ce livre vraiment intéressant, car il évoque le rapport au corps selon l’âge.
Makiko est complexée par son corps et rêve d’avoir des seins plus volumineux : derrière cette obsession se cache la peur de la vieillesse, l’envie de retrouver son corps avant la grossesse et aussi un besoin de reconnaissance peut-être, qui s’explique par la précarité de sa situation sociale. Elle travaille dans un bar où on lui attribue les tâches les plus ingrates en plus de l’accueil du client et elle élève seule sa fille adolescente.
Quant à Midoriko, c’est le contraire. Elle vit mal le passage à l’adolescence avec tous les changements hormonaux et physiques qui en découlent. Son mutisme s’explique par les relations orageuses qu’elle entretient avec sa mère.
Ce roman japonais comprend quand même une part de mystère, liée à cette culture si originale. La scène la plus stupéfiante est celle des œufs, qui j’imagine, est une scène que je ne rencontrerai plus jamais ailleurs. Quelle est la signification de ce geste qui semble tellement ridicule à nos yeux d’Occidentaux ? Je reste encore perplexe donc si une bonne âme pouvait m’expliquer.
En tout cas, c’est une lecture originale que je vous recommande si vous voulez découvrir la littérature japonaise. Le thème est principalement féminin donc je ne sais pas s’il intéressera les hommes.

La prophétie de l’abeille

Fiche identité

  • Titre du livre : La prophétie de l’abeille
  • Auteur : Keigo Higashino
  • Nombre de pages : 384
  • Édition : Actes Sud
  • Année de publication : 1998

Résumé

Aujourd’hui est le jour d’essai d’un nouvel hélicoptère militaire surnommé le Big Bee. Les familles sont conviées à ce premier vol, fruit de plusieurs années de travail.
Soudain, l’engin s’envole, emportant par inadvertance un enfant qui furetait dans le coin. Il s’arrête au-dessus d’un réacteur nucléaire et menace de s’écraser dessus si toutes les centrales nucléaires du Japon ne sont pas mises immédiatement hors d’état de fonctionner.

 Avis     

J’aime beaucoup cet auteur japonais et j’attendais de cette lecture la même fraîcheur et la même énergie que ces autres romans. Hélas, je suis déçue par ce thriller pour plusieurs raisons.
Si le début semble prometteur, l’auteur nous noie ensuite dans des paragraphes descriptifs du fonctionnement d’une centrale nucléaire ou d’un hélicoptère. Ces parties techniques occupent plusieurs pages et deviennent de plus en plus fastidieuses au fur et à mesure qu’on a envie d’avancer sur l’enquête.
Mais, sur cette partie aussi, j’ai senti beaucoup de longueurs : l’auteur nous décrit les mesures déployées par les divers services de police et les services militaires pour retrouver rapidement le(s) cerveaux de ce crime, mais les personnages sont très nombreux, avec des noms difficiles à retenir. En plus, ils sont nommés avec leur fonction donc il y a une pléthore d’organismes dont je n’ai pas bien compris l’utilité.
Ce thriller montre aussi une facette de la culture japonaise qui est assez déstabilisante : bien qu’un enfant soit coincé par inadvertance dans l’engin, l’auteur évoque très peu l’angoisse des parents. Au contraire, le père s’excuse plusieurs fois d’avoir mal surveillé son enfant et donc d’être une source de désagréments. N’est-ce pas plutôt à la société Nishiki d’être en tort pour ne pas avoir mis des systèmes de sécurité performants sur ces hangars ? Comment donc deux enfants auraient pu s’y balader tranquillement ?
Le mobile du crime est aussi l’occasion pour l’auteur de sensibiliser les lecteurs sur l’impact du nucléaire dans la vie des Japonais : ressource devenue indispensable à cause de la consommation énergétique, le nucléaire n’est pas sans danger. Les personnes qui y travaillent régulièrement, notamment les sous-traitants, sont victimes des radiations ; des accidents, des catastrophes naturelles, ou pire, des attentats peuvent provoquer des fuites radioactives importantes et menacer la soi-disant « sécurité » de ces centrales.
Bref, c’est dommage que ces longueurs étouffent le suspens. Je suis déçue, car je me suis beaucoup ennuyée.  

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La fleur de l’illusion – La lumière de la nuitLa maison où je suis mort autrefoisLe dévouement du suspect XL’équation de plein étéLes doigts rouges – Un café maison