Le sabre des Takeda

Fiche identité

  • Titre du livre: Le sabre des Takeda
  • Auteur: Yasushi Inoué
  • Nombre de pages: 291
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 2006

Résumé

Nous sommes au XVIème siècle au Japon, un pays ravagé par des batailles sanglantes entre plusieurs seigneurs. Un des clans les plus prestigieux à cette époque est celui des Takeda, dirigé par Harunobu. Yamamoto Kansuke, un  homme difforme et laid réputé pour son talent dans l’art de la guerre, tentera par tous les moyens de devenir le conseiller de cet illustre général et participera aux combats décisifs de Harunobu contre les autres chefs de guerre.

Avis    

J’ai pris ce livre à la bibliothèque en espérant trouver une histoire dans la même veine que La pierre et le sabre, de Eiji Yoshikawa.  Tous les ingrédients étaient pourtant présents mais j’étais vraiment déçue en arrivant à la fin du livre. Le livre commençait plutôt bien mais lorsque Yamamoto Kansuke finit par se mettre au service de Harunobu, tout se dégrade. L’histoire ressemble à un long exposé de batailles qui se suivent et se ressemblent et cela devient très lassant au bout de la troisième confrontation avec les autres clans. C’est un roman épique qui est axé sur la stratégie militaire et l’art de la guerre. Pour ceux qui recherchent des histoires de samouraï, comme celui de Musashi, je leur déconseille fortement ce livre.
L’auteur ne s’attarde pas sur les ravages et la misère que subit la population à cause de de toutes ces batailles, qui ont pour seul objectif de satisfaire l’ambition personnelle d’une poignée d’individus. D’ailleurs, les personnages principaux m’ont paru vides et totalement abjectes. Pour moi, Harunobu n’est qu’un jeune homme ambitieux, égoïste, tourné vers la violence et la tromperie. Il en va de même pour Yamamoto Kansuke, qui mérite bien son statut de vassal et d’assassin, prêt à tout pour satisfaire les désirs et les caprices de son maître (et de sa concubine). L’auteur essaie d’adoucir les thèmes épiques en y incorporant les intrigues entre les différentes courtisanes, dont Dame Yubu et Dame Okoto mais la pilule ne passe pas.
Malgré tous ces défauts, le livre a le mérite de développer les intrigues politiques du Japon médiéval et donne des informations historiques intéressantes notamment sur le statut des femmes, le lien qui unit les vassaux et le suzerain…etc.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Le fusil de chasse 

La pierre et le sabre

Fiche identité

  • Titre du livre: La pierre et le sabre
  • Auteur: Eiji Yoshikawa
  • Nombre de pages: 856
  • Édition: J’ai lu
  • Année de publication: 1935

Résumé

Takezo, accompagné de son ami Matahachi, est un jeune soldat rescapé de la bataille de Sekigahara, dans les années 1600 au Japon. Mais leur destin, qui était intimement lié au village de Miyamoto, va brusquement se séparer. Matahachi fuira avec une courtisane tandis que Takezo, mû uniquement par son instinct bestial, va commettre plusieurs meurtres qui entraîneront sa condamnation à mort. Sauvé par Otsu et le moine Takuan, Takezo jura de suivre la voie du Sabre en devenant Miyamoto Musashi.

Avis    

Nous voilà de nouveau immergés au Japon, un pays qui me fascine autant que l’Inde ! Cette fois-ci, je n’ai plus fait l’erreur de prendre un auteur occidental pour parler de cette contrée lointaine. C’est vrai que la période où se déroule l’histoire semble assez lointaine mais je pense que le mythe du « samouraï » est toujours présent et entretenu dans les esprits.
L’auteur nous livre ici une biographie plutôt romancée de Miyamoto Musashi, un célèbre samouraï qui a vraiment existé au XVIIème siècle. Il arrive à nous plonger dans un univers coloré qui est le Japon médiéval : les geishas, le saké, les batailles, la cérémonie du thé, la place de l’art (poésie, peinture, poterie, littérature…). Le seul souci est que je n’ai aucune connaissance historique sur le Japon et retenir les noms des différents lieux ou noms ou écoles de samouraï a été assez compliqué.
Concernant le personnage principal, j’ai un avis assez partagé. D’un côté je l’ai apprécié pour son courage, sa ténacité et l’auto-discipline qu’il s’appliquait. Ces actions étaient cohérentes et sa psychologie était extrêmement bien travaillée par l’auteur. Mais, ces qualités finissaient quelquefois par devenir ses défauts : à cause des règles qui régissaient sa vie, je l’ai trouvé froid, avide de gloire, égoïste et orgueilleux, à moins que ce ne soit moi qui ne suit  pas fait pour la voie du Samouraï. De même, l’auteur a mis autant de passion à affiner la psychologie des personnages secondaires qui gravitaient autour de Musashi, ce qui donne un roman très riche. D’ailleurs, le personnage que j’ai le plus aimé est le moine Takuan avec sa langue acérée et son raisonnement pourtant si sage.
En arrière-plan, loin de la violence des batailles, on a une histoire d’amour qui naît, comme une fleur qui pousse. Mais détrompez-vous, ce n’est pas le type d’histoire à l’eau de rose comme dans les contes de fées occidentaux où le héros sauve la belle dame en détresse. C’est un style d’amour – je ne vois aucun autre mot pour le qualifier – très différent : je vous laisse le soin de découvrir !
Un conseil particulier pour lire cet ouvrage : le style d’écriture est fluide et léger et on a tendance à se précipiter pour connaître la suite des péripéties vécues par Musashi. Au contraire, il faut prendre son temps pour apprécier pleinement tout le talent contenu dans ce livre qui continue dans le second tome « La parfaite lumière ».