Kafka sur le rivage

Fiche identité

  • Titre du livre : Kafka sur le rivage
  • Auteur : Haruki Murakami
  • Nombre de pages : 637
  • Édition : 10 x 18
  • Année de publication : 2002

Résumé

Cette histoire se déroule au Japon. Kafka Tamura, un jeune garçon de quinze ans, fugue de chez son père et se dirige vers l’ouest. Au cours de son trajet, il s’arrête dans la ville de Takamatsu où il se lie d’amitié avec Oshima et Mlle Saeki, deux personnes qui travaillent dans la bibliothèque privée Komura.

Avis    

Avant toute chose, je précise que cet avis est entièrement subjectif. Les fans de Murakami – s’ils ont l’espoir de me croiser au détour d’une ruelle de Tananarive – s’empresseront de me poursuivre pour me plonger dans du goudron et des plumes. Qu’importe, je ne crains pas leur colère et si ma voix n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, je le dis quand même : je n’ai pas aimé ce livre !
En fait, je me suis sentie complètement dépassée par ce récit qui mêle la réalité au fantastique. Cette frontière est tellement floue, tellement improbable qu’en tant que lecteur, je ne sais plus où me placer : un homme qui parle aux chats, des pluies de poissons et de sangsues, des personnages célèbres comme Johnny Walken ou le colonel Sanders qui interviennent dans la vie des protagonistes, une pierre magique, etc. Cela a été difficile de discerner ce qui relève de la réalité, du rêve, du fantasme et de la folie des protagonistes.
En quelques mots, il s’agit d’un roman d’apprentissage, mais mystérieux. Deux quêtes parallèles animent ce récit : celle de Kafka Tamura, jeune garçon de quinze ans abandonné par sa mère et celle de Nakata, un vieil homme légèrement handicapé mental suite à un étrange accident dans son enfance, qui va je ne sais où pour je ne sais quelle raison.
L’auteur évoque plusieurs sujets sur le sens de la vie, la mémoire et les souvenirs, la littérature, la musique, l’absence et l’abandon vécu, le temps qui passe, l’amitié, la sexualité, etc. Mais tous ces thèmes m’ont paru flous, métaphoriques, symboliques, comme si je n’étais pas en mesure de comprendre où l’auteur voulait réellement en venir, et si finalement, tout ce récit avait un sens. La question qui me taraude encore est : pourquoi ? Où l’auteur nous mène-t-il ? Beaucoup de questions sont restées sans réponse une fois le roman terminé, ce qui a créé une terrible frustration chez moi.
Le style d’écriture est clair, mais avec un rythme long et trop détaillé à mon goût sur les faits et gestes de Kafka Tamura. C’est souvent insipide et à quoi bon avoir tous ces détails sur la tenue vestimentaire ou les parties de son anatomie qu’il a lavées ? C’est avec un grand soulagement que j’ai terminé ce roman, et je doute de revenir vers un autre ouvrage de Murakami. À mon avis, il plaît à un certain type de lecteur – le genre intellectuel et en quête de sens abstrait – mais pour moi, ce n’est pas un univers littéraire qui me convient et que je comprends.
Quoiqu’il en soit, et malgré toutes mes critiques, je remercie l’auteur de m’avoir fait découvrir ce merveilleux morceau de musique de Beethoven intitulé « A l’archiduc ».
Une dernière phrase avant la fin ? Non, Sayonara Murakami-san !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil

Kitchen

Fiche identité

  • Titre du livre: Kitchen
  • Auteur: Banana Yoshimoto
  • Nombre de pages: 180
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1988

Résumé

Ce livre est composé de deux récits : Kitchen et Moonlight Shadow, dont le thème principal est le deuil suite à la mort d’un être proche et cher.

Avis    

Cette histoire se déroule au Japon, plus précisément à Tokyo. Ces deux récits traitent du deuil : comment se reconstruire lorsqu’on a perdu quelqu’un de cher ? Comment combler le vide et continuer sa vie malgré la douleur ?
Dans le récit Kitchen, Mikage perd sa grand-mère, dernier membre de sa famille qui lui reste. Par hasard, elle est recueillie par la famille Tanabe, qui l’aidera à cicatriser ses blessures.  De même, dans le court récit Moonlight Shadow, Satsuki une fille d’une vingtaine d’années perd Hitoshi, son petit ami.
L’auteur évoque ici tous les sentiments liés au deuil : la sensation de vide dans le cœur, la perte des repères, la nostalgie des moments passés ensemble, la douleur ressentie. Mais l’auteur ne sombre dans le pathétique et dans le pessimisme ; petit à petit, elle fait évoluer ses personnages et les aide à se reconstruire progressivement.
Le style d’écriture est simple, fluide avec des phrases courtes mais qui décrivent bien les états d’âme des protagonistes. Comme je suis gourmande, j’ai aussi apprécié tous les délicieux plats évoqués par l’auteur et qui m’ont donné l’eau à la bouche.
Bon, je tiens quand même à vous préciser que c’est de la littérature « japonaise », et qu’il y a une certaine atmosphère indescriptible que je ressens à chaque fois que je lis ce type d’ouvrage. Certaines scènes sont pour moi indissociables de la culture japonaise, et ne sont pas forcément claires surtout pour des Occidentaux : c’est le cas notamment pour les relations sociales qui se nouent entre les personnages où beaucoup de non-dits sont présents.
Je ne mettrai pas de note plus élevée car je n’ai pas été aussi charmée par rapport à mes attentes. Un livre court pour ceux qui seraient intéressés à découvrir la littérature japonaise contemporaine !