La symphonie pastorale

Fiche identité

  • Titre du livre: La symphonie pastorale
  • Auteur: André Gide
  • Nombre de pages: 149
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1911

Résumé

Un pasteur recueille chez lui une orpheline aveugle, sauvage et qui sait à peine communiquer. Il ambitionne de la sortir de sa torpeur en lui prodiguant des soins constants et en l’éduquant. Mais des sentiments confus naissent entre les deux.

Avis    

Ce titre qui évoque la musique – une de mes grandes passions aussi –  m’a intrigué et m’a poussé à lire cet ouvrage d’André Gide.
Le résumé ci-dessus nous explique les grandes lignes de l’histoire: le narrateur, un pasteur, devient le mentor d’une jeune fille aveugle. Son attachement se transforme en amour mais il se voile la face tout au long du récit et nie toute affection amoureuse. Pour lui, il n’éprouve que de la pitié envers « une brebis égarée ».
Ce récit à la première personne est très partial puisque nous n’avons que le point de vue du pasteur. Au final, il m’a paru manipulateur et hypocrite. Il se réfugie derrière les paraboles de la Bible pour justifier son comportement envers Gertrude; il critique continuellement sa femme et la juge égoïste, insensible et peu généreuse et la considère même comme un frein à sa vie spirituelle (pff ! voilà bien l’ingratitude des hommes !!!);  il refuse même de dévoiler certains chapitres de la Bible à Gertrude sous prétexte qu’elle est encore trop sensible et fragile pour comprendre la notion du péché; il la façonne et lui propose une vision du monde partiel, en gros celui qui l’arrange le plus. Malgré les allusions de sa femme et de son fils, le pasteur n’en démord pas et construit toute une rhétorique pour prouver la justesse de son raisonnement. Ce qui est paradoxal dans le livre c’est qu’on ne se rend compte de toute cette situation que vers la fin: tout au long de la lecture, le récit à la 1ère personne nous mystifie un peu.
Je n’ai mis que deux cœurs car l’intrigue m’a paru trop courte, surtout les principaux évènements qui ne se déclenchent que vers la fin, donnant un semblant de tragédie très peu crédible. Les raisons invoquées par les autres protagonistes m’ont paru bancales et vides (vous comprendrez pourquoi en lisant le livre).
J’ai trouvé le style d’écriture trop étoffé et complexe sans forcément être agréable à lire. Il se lance dans des discours pompeux, dans une rhétorique religieuse qui m’a fait bâiller d’ennui.
En tout cas, c’est cette fin ridicule qui m’a conduit à mettre cette note passable !!

La couleur de l’archange

Fiche identité

  • Titre du livre: La couleur de l’archange
  • Auteur: Viviane Moore
  • Nombre de pages: 286
  • Édition: Le Masque
  • Année de publication: 1999

Résumé

Cette histoire se déroule au Moyen Age, vers l’année 1133, dans la région de Bretagne et de Normandie. Galeran de Lesneven, fils cadet d’une famille de nobles modestes, est mêlé à une querelle avec des seigneurs voisins. Il arrive à s’enfuir et devient le compagnon d’un chevalier  qui se dirige vers le Mont Saint-Michel. Là-bas, ils seront confrontés à des meurtres mystérieux.

Avis    

Dans ce livre, nous replongeons dans une nouvelle enquête historique en suivant Galeran de Lesneven, un jeune noble normand, encore écuyer au début de l’histoire.
J’étais assez déstabilisé au début du livre car je m’attendais à une enquête. Mais comme il s’agit de sa première apparition dans une longue série d’aventures, l’auteur a beaucoup développé sur son origine, son caractère et les évènements qui l’ont conduit à devenir un « chevalier enquêteur » (si toutefois cette expression existe). Galeran est un jeune homme fougueux, aimant la chasse et les bagarres plus que les études. Suite un enchaînement malencontreux d’évènements dont il est partiellement responsable, il se retrouve non seulement exilé loin de chez lui mais avec la mort de plusieurs de ces compagnons sur la conscience. Cette partie fut assez longue et rébarbative : même si les actions s’enchaînaient vite, j’ai trouvé l’ensemble un peu trop superficiel et prévisible et je n’ai pas pu m’intéresser plus à l’histoire.
Ce n’est que vers le tiers du livre que démarrent les choses sérieuses dans un joli décor : le Mont Saint-Michel. Plusieurs abbés meurent violemment. Galeran va profiter de sa présence sur les lieux pour aider un chevalier à mener son enquête. J’étais déçue car l’enquête se dénoue rapidement sans donner au lecteur la possibilité de chercher par lui-même. Les causes des meurtres ne m’ont pas convaincues: cette histoire de magie noire, de croyances mystiques issues de contrées lointaines surgissent brutalement et les personnes concernées figurent à peine dans les investigations des deux hommes.
Le style d’écriture est simple, sans rien d’exceptionnel. L’auteur nous fait vraiment vivre l’ambiance du Moyen Age et n’hésite pas à disséminer ici et là des mots de l’époque ainsi que des expressions latines et bretonnes.
Bon, ce premier contact ne fut pas concluant mais je ne ferme pas la porte à cet auteur. A lire quand même pour les amateurs de romans historiques et d’enquêtes mystérieuses dans les couloirs secrets de l’abbaye du Mont Saint-Michel !