Le suspendu de Conakry

Fiche identité

  • Titre du livre : Le suspendu de Conakry
  • Auteur : Jean-Christophe Rufin
  • Nombre de pages : 304
  • Édition : Folio
  • Année de publication : 2018

Résumé

Aurel Timescu est consul de France en Guinée. Il s’ennuie à son poste jusqu’au jour où un plaisancier français est retrouvé suspendu au mât de son bateau.  
Intrigué, il va mettre tout en œuvre pour résoudre ce crime.  

Avis     

Un membre de ma famille m’a prêté ce roman que j’ai lu en vacances sous les cocotiers après des mois de confinement.
C’est un roman correctement écrit mais, que je classe dans la catégorie moyenne.
Le narrateur, Aurel, est un personnage excentrique mais peu attachant : je le plains à la fois d’être le souffre-douleur de ses collègues tout en déplorant ses mimiques et ses tenues vestimentaires extravagantes.
Cet enquêteur en herbe est prêt à tout pour résoudre l’énigme autour du meurtre de Jacques Mayeres. Il va creuser le passé de la victime, questionner quelques témoins et à grands renforts de vin blanc et de piano, va résoudre ce mystère.
En soi, l’intrigue est simple, mais manque cruellement de rebondissements et d’énergie. L’ambiance est fade avec un dénouement banal.
C’est le premier Rufin que je lis, mais je suis déçue. Je m’attendais à plus ! Dommage ! 

L’art de perdre

Fiche identité

  • Titre du livre : L’art de perdre
  • Auteur : Alice Zeniter
  • Nombre de pages : 600
  • Édition : J’ai lu
  • Année de publication : 2017

Résumé

L’Algérie dont est originaire sa famille n’est qu’une ombre sans grand intérêt pour Naïma. Face aux questions identitaires qui prennent de l’ampleur en France, elle essaie de revenir à son histoire familiale pour comprendre sa place.

Avis     

Il m’a fallu du temps pour écrire ce commentaire et pour prendre du recul sur ce récit historique riche en émotions.
C’est l’histoire d’une famille kabyle depuis la colonisation jusqu’à aujourd’hui. Trois générations, des choix qui sont lourds de conséquences et ce passé silencieux qui les hante comme un fantôme.
Ali, propriétaire terrien kabyle, choisit le camp français lors des troubles causés par le FLN. Ce choix est guidé par l’envie de protéger sa famille, mais lorsque les événements s’accélèrent, il quitte l’Algérie et devient ainsi un harki. L’arrivée en France se passe mal : sa famille et lui sont parqués comme des animaux dans plusieurs camps avant d’être logés dans un HLM en Normandie.
Les deux générations suivantes resteront en France, mais le clivage demeure entre leurs deux cultures. Hamid, le fils aîné, vit mal cette situation : lui qui enfant a connu la Kabylie essaie de s’intégrer tant bien que mal dans ce nouveau pays, d’oublier ses racines, de se fondre dans la masse, mais y arrivera-t-il ?
Naïma, elle, est à la recherche de leur passé familial, car la crise identitaire en France la met de plus en plus mal à l’aise.
Nous découvrons énormément de choses dans ce livre : la vie durant la colonisation française en Algérie, les conditions de vie tragiques des harkis lors de leur arrivée en France, les sentiments qui animent la deuxième et troisième génération d’exilés algériens, les crises qui secouent la France du XXIème siècle, etc.
Ce roman a un parfum de mélancolie, de nostalgie qui vous prend à la gorge. L’auteur a su restituer avec brio tous ces sentiments liés à l’exil, l’immigration, la solitude, l’intégration dans un nouveau pays. Elle ne sombre ni dans la colère ni le pathétique ni les stéréotypes : tout est beau, juste, avec une maîtrise à couper le souffle.
Le style d’écriture est élégant, doux et fluide. L’auteur sait nous tenir en haleine, nous captiver et nous attacher à ses personnages. Je n’ai juste pas mis le 5ème cœur, car j’ai trouvé la troisième partie moins intéressante que les deux premières.
Pour conclure, un livre à lire de toute urgence !