La nuit des temps

Fiche identité

  • Titre du livre: La nuit des temps
  • Auteur: René Barjavel
  • Nombre de pages: 380
  • Édition: Pocket
  • Année de publication: 1968

Résumé

Une équipe de chercheurs français basée en Antarctique détecte par hasard un signal émis sous la glace. Avec l’aide d’une équipe internationale, ils découvrent, enfouis sous des kilomètres de glace, une sphère dorée contenant deux êtres humains congelés depuis 900 000 ans. Ces scientifiques vont tenter de les réanimer pour qu’ils puissent dévoiler leurs secrets enfouis …

Avis     

C’est une amie qui m’a vivement recommandé ce livre. Elle était très enthousiaste et de plus, j’avais déjà entendu des critiques très élogieuses sur cet ouvrage.
Je vous avoue que je n’ai pas été très emballé par l’histoire et que j’ai presque eu du mal à le finir. Pourtant il présente plusieurs qualités : l’auteur dénonce les dérives de la civilisation actuelle comme l’avidité des grandes puissances et des petits pays ainsi que les conflits latents qui les enveniment. Par l’intermédiaire de l’ancienne civilisation découverte, il critique également l’utilisation de la science pour des fins militaires alors qu’elle aurait pu permettre d’apporter la paix universelle, le bonheur et le bien-être pour tous les êtres humains. Barjavel nous décrit un monde utopique où l’homme vivrait en harmonie avec la nature et la technologie, où les inégalités n’existeraient presque plus, où chacun bénéficierait de ce qui lui suffit amplement (amour, argent, loisirs, place dans la société etc.).
Mais, malgré toutes ses qualités, je trouve que le livre présente plusieurs défauts. Premièrement, le début du livre est assez laborieux : jusqu’à la 100ème page, on est plongé dans des descriptions assez pénibles du système d’extraction de la glace, des technologies modernes utilisées…
J
‘ai vraiment failli abandonner sachant qu’aucune intrigue n’apparaissait à l’horizon malgré les phrases lyriques du Dr. Simon. Puis, lorsque apparaît le personnage principal, Eléa, on est un peu plus curieux de connaître cette civilisation antique disparue. Mais l’auteur se focalise surtout sur son histoire d’amour, qui rappelle évidemment les grandes tragédies comme Roméo et Juliette ou Tristan et Iseut. Rien de très nouveau et palpitant…
Les sentiments d’Eléa étaient beaux mais ne m’ont pas vraiment touché. C’est peut-être dû au fait qu’elle était trop parfaite, trop inaccessible pour qu’on puisse s’identifier à elle et ressentir cet élan amoureux quasi-parfait. Le mythe de la moitié idéale qui nous complète (et en plus trouvé par un ordinateur central) m’a beaucoup agacé et a rendu l’histoire amoureuse moins authentique et naturelle…
Le style d’écriture est poétique mais il est trop alambiqué, trop répétitif donc assez indigeste au final. Quant aux descriptions, elles sont mauvaises : soient trop techniques, soient trop érotiques, souvent trop fades.
J’admets que le commentaire est long mais ma déception l’est aussi…

Le dernier jour d’un condamné

Fiche identité

  • Titre du livre : Le dernier jour d’un condamné
  • Auteur : Victor Hugo
  • Nombre de pages : 97
  • Édition : Librio
  • Année de publication : 1829

Résumé

L’auteur nous décrit les états d’âme qui envahissent un coupable condamné à mort. On suit le cheminement de ses pensées depuis l’annonce de son jugement jusqu’à son exécution.

Avis    

Le titre du livre n’a rien de joyeux et l’histoire non plus n’a pas l’air palpitante. Pourquoi donc lire des histoires aussi tristes alors que la lecture est censée nous divertir et nous égayer ? Je répondrai que la lecture est aussi un moyen de développer son sens critique, sa propre façon de penser et de se poser des questions sur ce qui nous entoure.
Ce livre est éprouvant, car on ressent page après page, minute après minute, toutes les émotions du condamné à mort : le choc en apprenant sa mort prochaine, l’espoir qui le maintient en vie, la haine, la colère, la tristesse, le chagrin. On ne connaît ni son nom ni son crime, mais c’est impossible de ne pas avoir un peu de compassion ou de pitié pour cet homme. Car, ici, la vraie torture n’est pas la souffrance physique : il sait qu’elle est inévitable, mais combien de temps ? Une minute ? Une demi-seconde ?
L’auteur est assez malin, car il ne se focalise pas sur la nature du crime (que d’ailleurs, on ne saura jamais) mais surtout sur la souffrance morale infligée au prisonnier : l’angoisse du temps qui passe, la pensée qu’on ne reverra plus jamais les gens qu’on a aimés, qu’on ne sentira plus le soleil chauffer sur la peau ni l’odeur des fleurs, que le nom de la famille sera traîné dans la boue. Certes, vous allez me dire : il a commis un crime et il doit payer ! Un être humain, par la seule force de son jugement, a-t-il le droit d’ôter la vie d’un autre homme ? Ce livre nous fait réfléchir sur la pertinence de la peine de mort, qui existe toujours dans certains pays. J’ai mon avis sur ce point et Victor Hugo a renforcé en partie mes convictions.
Le style d’écriture est très beau, souvent très poétique. Les descriptions sont magnifiques et sont à couper le souffle. En le lisant, on a l’impression de voir des images de Paris défilées sous nous yeux. L’auteur arrive à nous restituer non seulement les paysages, l’ambiance, les couleurs, mais aussi les sentiments. Une partie qui m’a extrêmement choquée : ce genre de condamnation était un vrai spectacle où tout le monde se bousculait pour avoir les meilleures places. Je n’arrive pas à comprendre le plaisir qu’on peut avoir en voyant la tête d’un homme coupée en deux !
Un point négatif ? J’ai trouvé que c’était trop court ! Malgré ce léger défaut, j’estime que c’est un livre qui mérite amplement sa place parmi les chefs-d’œuvre !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : HernaniLes Misérables