Précoce automne

Fiche identité

  • Titre du livre : Précoce automne
  • Auteur : Louis Bromfield
  • Nombre de pages : 228
  • Édition : Phébus
  • Année de publication : 1926

Résumé

Vingt ans se sont écoulés depuis le mariage d’Olivia avec le dernier rejeton de la famille Pentland. Elle sombre lentement dans une profonde tristesse que vient secouer le retour de sa fille Sybil et de Sabine, une cousine de la famille considérée comme une excentrique. 

 Avis     

Cet auteur, que je lis pour la seconde fois, a comme thème de prédilection le déclin d’une famille. Olivia, suite à un mariage de convenance, il y a vingt ans, intègre la famille Pentland. Ces derniers, fiers de leurs origines, de leur ascension sociale et de leur immense fortune, sont pétris de principes, de codes moraux rigides et de puritanisme. L’essentiel est de sauvegarder les apparences, de faire comme si tout allait bien donc d’étouffer tout parfum de scandale.
Olivia s’étiole comme une fleur en manque d’eau dans ce milieu sinistre, entouré d’un mari insipide et distant, de son fils cadet gravement malade, d’une belle-mère folle et d’un beau-père autoritaire. De plus, elle subit également la présence de la grande-tante Cassie, une vipère autoritaire, manipulatrice et fourbe comme le démon qui se mêle de tout quotidiennement !
Mais le vrai problème d’Olivia est son mari. Soyons crus pour une fois : au lieu de se consacrer à la généalogie de sa famille, Anson aurait mieux fait de satisfaire sexuellement sa femme ! L’auteur utilise un langage fin et subtil pour décrire les états d’âme d’Olivia face à cette frustration. C’est une femme douce, émouvante et lucide sur sa situation.
Le récit met du temps à se mettre en place. Les événements se précipitent vers la fin. Je suis légèrement déçue, car l’auteur n’a pas assez développé certains « cataclysmes » qui ont secoué la famille. J’aurai aimé un livre plus long où il s’attarde sur ces conséquences ainsi que les réactions des autres protagonistes.
Je sors de ce livre avec un arrière-goût amer dans la bouche, une envie de faire voler toutes les barrières, les convenances et les règles !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La colline aux cyprès

La saison des feux

Fiche identité

  • Titre du livre : La saison des feux
  • Auteur : Celeste Ng
  • Nombre de pages : 384
  • Édition : Sonatine
  • Année de publication : 2017

Résumé

Cette histoire se déroule à Shaker Heights, une banlieue huppée de Cleveland. La vie tranquille de cet endroit est troublée par l’arrivée de Mia Warren, mère célibataire spécialisée dans la photographie, et sa fille Pearl, une adolescente de quinze ans.

 Avis     

J’ai découvert cet auteur avec son premier roman Tout ce qu’on ne s’est jamais dit. Lorsque son second ouvrage est paru en France, je me suis jetée dessus, car j’estime que cet écrivain a un potentiel énorme. Elle sait raconter une histoire, nous tenir en haleine et nous immerger dans un quotidien banal, mais qui recèle bien des secrets.
D’emblée, le livre commence brusquement, car la maison d’Elena Richardson est en feu. Puis, doucement, elle revient sur les faits qui ont conduit à ce désastre. L’auteur met en parallèle deux foyers aussi dissemblables que peut l’être le blanc du noir.
Il y a celui d’Elena Richardson, une famille des plus typiques des Etats-Unis. Ils ont une existence pépère, confortable, routinière et presque sans remous mis à part le caractère rebelle d’Izzy, la benjamine. En réalité, l’auteur souligne ce côté conventionnel, lisse, artificiel et étriqué de la famille modèle que vise Elena. Suivre les règles, ne pas dépasser les lignes, rester dans les « principes » et dans la « norme » : voilà ce qu’il faut faire pour être heureux. Mais cette façade tiendra-t-elle quand un grain de sable vient se glisser subrepticement ? Les apparences cachent bien des secrets et les cœurs sont parfois noirs de méchanceté et d’égoïsme.
Puis, il y a celui de Mia Warren, une artiste bohème qui déménage régulièrement avec sa fille Pearl pour mener ses projets de photographie. Pour compléter ses revenus, Mia effectue des petits boulots (ménage, serveuse, etc.). Sa fille et elle vivent avec le strict minimum et sont des nomades du XXIème siècle.
Autour de ces deux femmes vont graviter plusieurs événements notamment le passé obscur de Mia, l’affaire Mirabelle qui secoue tout le voisinage, les premiers émois de l’adolescence, la découverte de la sexualité, etc.
Beaucoup de questions me sont venues à l’esprit à la lecture cet ouvrage : comment définit-on une mère, de surcroît une bonne mère ? Peut-on l’être si on ne fournit pas le confort matériel nécessaire à son enfant (cf. le cas de Bebe Chow ou de Mia) ? Qu’en est-il des femmes qui adoptent ou des mères porteuses : maman biologique, maman de cœur ou simple étrangère de passage ? La réponse se mesure à un mot : l’amour. Ce qui compte, c’est l’amour inconditionnel qu’on offre à son enfant quelles que soient les circonstances extérieures.
Le style d’écriture est limpide, magnifique et doux. C’est un roman qui m’a beaucoup touché et qui me laissera un très bon souvenir.
À lire de toute urgence !

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