Betty

Fiche identité

  • Titre du livre : Betty
  • Auteur : Tiffany McDaniel
  • Nombre de pages : 720
  • Édition : Gallmeister
  • Année de publication : 2020

Résumé

Betty est la sixième d’une famille de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société, car son père est Cherokee, donc rejeté à cette époque par la communauté américaine blanche. Elle nous raconte sa vie de famille, avec son lot de secrets, de douleurs et de joies.

Avis     

Un certain chanteur disait : « y a des vies douces, y a des vies rudes ». Cette histoire se situe dans la seconde catégorie, celles des existences brisées dès le début par une mauvaise distribution des cartes.
Si vous avez le moral en berne, si vous avez besoin d’une lecture réconfortante, ce livre n’est pas fait pour vous. J’en ressors avec un arrière-goût amer, une fatigue émotionnelle que j’ai aussi fait subir à mes proches (pardon d’avoir laissé débordé la coupe cette fois-ci).
Certains passages restent insoutenables : une mère déséquilibrée qui a des accès de violence physique et psychologique envers ses enfants, l’ombre de l’inceste qui plane, la tragédie qui frappe au moment où on s’y attend le moins, le racisme et la marginalisation de la famille en raison de leur origine, la pauvreté et la misère qui viennent s’ajouter à l’ensemble.
Que reste-t-il de bon ? Un père aimant et attachant, véritable lumière dans les ténèbres et qui éclaire le quotidien à travers ces histoires imaginaires. Il y aussi la relation fraternelle avec son lot de chamailleries, de complicité, d’échanges et de solidarité. J’ai beaucoup aimé suivre les liens familiaux plein d’affection entre Fraya, Flossie, Betty, Trustin et Lint.
Le style d’écriture est agréable, doux et poétique. L’auteur nous partage les sentiments et les émotions des personnages : certaines scènes sont très émouvantes, très tristes aussi. Mais je n’ai pas mis une meilleure note pour une raison. Le récit met du temps à se mettre en place, et même lorsque le décor est planté, on est toujours dans ce rythme lent, répétitif et parfois avec des longueurs.
Il y a des scènes sordides qui sont décrites avec beaucoup de détails. De ce que j’ai lu ici et là, cette histoire serait inspirée d’une histoire vraie. C’est juste terrible de penser que certains enfants aient à subir autant d’injustice et de maltraitance.
Je pense que c’est un livre intéressant à découvrir à condition d’avoir du temps et un cœur prêt à toute épreuve. 

Gone baby gone

Fiche identité

  • Titre du livre : Gone, baby, gone 
  • Auteur : Dennis Lehane
  • Nombre de pages : 560
  • Édition : Rivages
  • Année de publication : 1998

Résumé

Amanda McCready, une petite fille de quatre ans, disparaît mystérieusement sans laisser de traces. Les détectives Patrick et Angela vont mener l’enquête.

Avis     

C’est le troisième roman de Dennis Lehane que je lis, mais à mes yeux, c’est le meilleur. Heureusement que je ne me suis pas restée sur mes à priori.
Lorsqu’on a un enfant, la seule idée de sa disparition donne des sueurs froides et des cauchemars. Pourquoi donc lire ce roman, qui à coup sûr, me bouleverserait ? Je ne sais pas, peut-être pour essayer d’exorciser la peur.
Lorsqu’Amanda McCready disparaît sans laisser de traces, c’est sa tante Béatrice qui remue ciel et terre pour la retrouver. Elle va contacter un couple de détectives privés pour l’aider dans ses recherches.
Nous plongeons dans un récit bouleversant, qui m’a procuré parfois des bouffées de colère et de rage. La mère d’Amanda est une femme irresponsable, droguée, alcoolique et accro à la télévision : la disparition de sa fille l’inquiète tout en la laissant dans une apathie inquiétante.
Lors de cette enquête, nous touchons à des sujets noirs, douloureux mais réels : les conditions de vie d’une enfant délaissée par sa mère ; les réseaux de pédophilie avec ici, une description d’un crime atroce qui m’a glacé le sang ; les trafics de drogue avec une limite ténue entre la police et les délinquants.
Plusieurs questions sont venues lors de ma lecture, car cette histoire n’est ni blanc, ni noir et laisse des zones de doute permanent : quand on parle de l’intérêt de l’enfant, qu’est-ce qui est juste ? Quand peut-on décider pour le bien d’un enfant si la justice ne le fait pas ? Le lien biologique a-t-il autant d’importance si les parents ne sont pas capables de procurer des soins adéquats à un enfant ?
Je ne sais pas…Honnêtement, j’aurais aimé répondre à toutes ces questions, mais je n’ai pas pu. Je ne peux pas juger, car je ne suis pas dans la peau d’une jeune maman solo paumée.
Le style d’écriture est agréable, fluide et se lit bien. Cela ressemble à un scénario de film bien mené, avec des péripéties et des rebondissements. La fin est surprenante : je ne m’y attendais pas.
Un livre noir, bouleversant qui touche un sujet sensible mais intéressant à découvrir !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Mystic riverShutter island