Blonde

Fiche identité

  • Titre du livre : Blonde
  • Auteur : Joyce Carol Oates
  • Nombre de pages : 1 115
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2000

Résumé

L’auteur nous propose ici une biographie romancée de Marilyn Monroe.

Avis     

Lire ce livre fut un de mes défis de cette année. J’ai de nouveau goûté la plume originale de Joyce Carol Oates, et ce fut une expérience vraiment intéressante.
Rien ne me prédestinait pourtant à cette lecture : enfant des années 90, Marilyn Monroe n’est dans ma culture cinématographique qu’une icône des années 60, mais sans plus. Je m’étais dit que si le livre ne m’intéressait pas au bout de trois chapitres, j’en resterais là.
Mais très vite, j’étais embarquée dans cette aventure humaine.
Bien que ce soit une biographie romancée, l’auteur a travaillé finement sur son personnage. On ressent avec acuité ses émotions et ses sentiments d’enfant, d’adolescente et d’adulte. La vie de Marilyn est marquée par la solitude : un père inconnu qui la hantera jusqu’à la fin de ses jours, une mère peu aimante qui sera par la suite internée dans un hôpital psychiatrique, de longs séjours dans un orphelinat puis une famille d’accueil.
On sent que chacun de ses gestes sert à combler ce vide qui la noie. Elle veut se faire aimer des autres, elle que ses parents n’ont pas aimée. Tout chez elle est cette quête impossible et destructrice.
Le lecteur découvre aussi l’univers sordide de Hollywood : entre les murs du studio, se cachent les viols, les agressions sexuelles, la drogue et l’alcool à outrance. Les femmes ne sont que les jouets des producteurs et des agents : Norma Jean deviendra Marilyn Monroe, une poupée blonde idiote tout juste bon à jouer des rôles secondaires au cinéma.
En lisant ce livre, on découvre à quel point sa vie est d’une tristesse infinie, que le bonheur n’a jamais été à portée de sa main et que ce fut même une vie maudite.
Le style d’écriture est riche, parfois complexe et alambiqué, mais avec de belles descriptions et un personnage principal merveilleusement travaillé. Je n’ai toutefois pas mis le 5ème cœur, car j’ai senti qu’il y avait quand même des passages répétitifs. D’ailleurs, c’est étonnant, mais certains personnages sont seulement cités par leur qualificatif (ex : Le Dramaturge) et jamais par le nom.
En tout cas si vous cherchez un pavé complexe mais riche, un challenge de lecture qui vous emmènera dans des méandres inconnus, ce livre est fait pour vous ! To be read !

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Les audiences de Sir John

Fiche identité

  • Titre du livre : Les audiences de Sir John 
  • Auteur : Bruce Alexander
  • Nombre de pages : 383
  • Édition : 10 x 18
    • Année de publication : 1994

Résumé

Cette histoire se déroule à Londres au cours de l’année 1768. Jeremy Proctor, orphelin, débarque dans la capitale. Victime d’arnaqueurs, il est traîné au tribunal où siège Sir John Fielding, un magistrat aveugle. Ce dernier le prend sous son aile et l’embarque dans ses investigations policières. C’est ainsi qu’il va participer à l’enquête sur le décès de Lord Goodhope.

Avis     

Après deux ouvrages splendides mais exigeants, j’avais besoin d’une pause. C’est ainsi que je suis tombée sur cette série policière qui raconte les enquêtes menées par un magistrat aveugle.
Après avoir sauvé un jeune garçon de treize ans des griffes de malfrats, Sir John Fielding le prend sous son aile. Ensemble, ils vont participer à l’enquête concernant le mystérieux décès de Lord Goodhope.
Ce magistrat reste quand même sympathique bien qu’il soit de temps en temps misogyne et moralisateur. Mon personnage préféré est Jeremy Proctor, un jeune garçon débrouillard, serviable et vif qui comprend vite les choses. Il sait se rendre utile quand il le faut et surtout, il a la décence de ne pas fouiner dans les affaires des autres alors qu’on sent qu’il en brûle d’envie.
Ce livre, par bien des détails, rappelle ceux d’Agatha Christie, notamment le dernier chapitre en huis-clos où les révélations sont faites de manière spectaculaire. Pour être honnête, je m’y attendais un peu, car quelques indices m’ont mis sur la piste. C’est le mobile développé par le magistrat qui m’a paru peu crédible par contre. Je ne peux pas en dire plus, car je souhaite garder le mystère entier pour ceux qui liraient ce roman.
Le style d’écriture est agréable, fluide et léger. Les descriptions sont bien faites et restituent avec brio Londres au XVIIIème siècle. On imagine sans grande peine les effluves des égouts à ciel ouvert, les ruelles mal famées ou la terrible prison de Newgate.
Pour conclure, une enquête historique à découvrir !

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