Vers un nouveau capitalisme

Fiche identité

  • Titre du livre: Vers un nouveau capitalisme
  • Auteur: Muhammad Yunus
  • Nombre de pages: 372
  • Édition: LGF
  • Année de publication: 1997

Résumé

Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix, nous propose ici une nouvelle forme d’activité économique qui complèterait le capitalisme financier classique : le social-business.

Avis    

J’étais très enthousiasmée au début en lisant ce livre, qui en plus, était écrit par une personne ayant reçu le prix Nobel de la Paix. J’ai essayé de comprendre en profondeur son raisonnement, sa démarche et ses arguments.  Dans son livre, il nous décrit son idée de « social-business » : pourquoi le créer ? Qui y investirait ? Comment fonctionnerait-il ?  Puis, il nous partage ces expériences et les différentes actions  qu’il a menées en faveur des pauvres : en leur accordant sa confiance, il a pu créer une banque  capable de répondre à leurs besoins, prêts à les soutenir dans leurs projets et améliorer leur quotidien et leur avenir. D’autres projets se sont également greffés dont une des plus importantes est la Graamen Danone.
Ces idées sont excellentes mais personnellement, je les trouve un peu trop optimistes et utopistes. J’aimerais qu’il ait raison dans le futur mais je doute fortement du potentiel de réalisation de tout ce qu’il préconise. La fracture est trop forte entre les pays développés et les pays pauvres, et ayant vécu dans un pays en voie de développement, j’ai du mal à concevoir une évolution favorable de la situation.
Le livre présente également un défaut majeur qui explique cette note moyenne. Le style d’écriture n’est pas du tout fluide : peut-être la traduction est mauvaise mais je sentais qu’il y avait énormément de répétitions, des phrases un peu trop hachées ou trop simples. Le plan d’ensemble est assez bancal puisqu’il fait souvent des allers-retours entre les parties, donc plusieurs redites sur le social-business.
Malgré tout, la cause qu’il défend est importante et pour ceux qui sont vraiment intéressés, je vous invite à le lire.

Terre des oublis

Fiche identité

  • Titre du livre: Terre des oublis
  • Auteur: Duong Thu Huong
  • Nombre de pages: 699
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2002

Résumé

L’histoire se passe au Viêt-Nam. Miên se considère comme veuve lorsque son mari Bôn, parti à la guerre, ne revient pas au bout de quatorze ans. Elle décide de refaire sa vie en se mariant avec Hoan, un riche propriétaire de plantations. De ce mariage heureux naît un fils.
Mais un jour, son ancien mari, que tout le monde croyait mort, revient au village. Sous la pression du village et de ce soldat, devenu héros de guerre, Miên quitte son mari pour vivre avec Bôn, son ancien époux.

Avis    

C’est un très beau livre. Les descriptions sont magnifiques et rendent bien l’atmosphère colorée, tropicale et fruitée du Vietnam. On est plongé dans un autre univers, loin de la ville et du bruit. Ce qui frappe dans ce livre est la pression exercée par le village et la famille sur les trois protagonistes, qui va entraîner des conséquences terribles sur chacun d’eux.
Malgré son caractère irascible, sa folie et son incapacité « physique », Bôn est considéré comme un héros par les villageois, car il a fait la guerre. De ce fait, Miên doit accomplir son devoir et revivre avec son époux malgré la révulsion qu’il suscite et l’amour qu’elle a pour Hoan et son enfant. Quant à Hoan, envahi par le chagrin, il entre dans une spirale infernale et plonge dans la prostitution et les vices de tout genre.
Les personnages ne se révoltent pas et se soumettent aux lois du destin et du village. Pourquoi ? Par peur du jugement et du regard des autres, par peur de ne pas respecter les traditions du village. Derrière ce livre se cache une autre critique : celle de l’Etat sur l’individu, l’oppression du régime communiste, le poids des traditions et des coutumes au détriment des choix individuels. 
Pourquoi je n’ai pas mis le 5ème cœur ? Je n’ai pas l’habitude du style très poétique des ouvrages orientaux et j’ai eu du mal à entrer dans le livre, surtout les 100 premières pages.
Malgré ce petit bémol, c’est un livre que je vous recommande fortement !