Le Grand Meaulnes

Fiche identité

  • Titre du livre : Le Grand Meaulnes
  • Auteur : Alain Fournier
  • Nombre de pages : 310
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1913

Résumé

L’arrivée d’Augustin Meaulnes à l’école de Sainte-Agathe va bouleverser la vie de François Seurel, le fils de l’instituteur. Un jour, alors qu’il voulait faire une farce, Augustin se perd dans la campagne et tombe sur un domaine isolé et mystérieux qui va le hanter toute sa vie.

Avis  

Quand je discute de littérature avec des gens passionnés, la plupart me citent cet ouvrage. J’ai longtemps différé cette lecture, par défiance, et aussi parce que j’avais d’autres projets en cours. Mais je suis partagée sur mon ressenti.
C’est d’abord une histoire d’amitié entre deux adolescents, Augustin et François. Le premier, populaire, drôle et admiré et de tous, devient un modèle et un compagnon de jeu pour François, fils unique d’un instituteur de province. Ensemble, ils forment un duo inséparable où Augustin est le meneur. Un jour, après une plaisanterie qui a mal tourné, Augustin se perd dans la campagne et se retrouve devant un domaine isolé où se déroule une fête champêtre mais mystérieux. Qui sont ces gens habillés avec élégance, mais qui ressemblent à des paysans ? Qui est cette magnifique jeune fille, Yvonne de Galais et son frère Frantz ? Pendant une nuit et une journée, il vivra une journée féerique et hors du temps. Pendant plusieurs années, Augustin, avec l’aide de François, va poursuivre ce rêve. Y arrivera-t-il ? Qu’est-ce qui l’attend derrière ce décor tant fantasmé ?
Ce livre possède un charme désuet : la passion ardente d’un adolescent pour une jeune fille rencontrée au hasard, la quête absolue d’un idéal féminin, la promesse et la parole d’honneur donnée à un ami, l’amitié indéfectible entre deux adolescents. Je pense que le lire plus tôt, vers l’adolescence, m’aurait ému jusqu’au plus profond de mon âme, mais le temps a coulé et je trouve qu’il a plusieurs défauts.
Les personnages ne sont pas attachants : j’ai trouvé Augustin bizarre, un peu trop fantasque, obsédé et instable. Pourquoi renoncer au bonheur alors qu’il est à portée de main ? Je crois que j’en veux à Augustin d’avoir manqué sa chance pour des chimères. François est un être falot, vide et sans aucune étincelle si ce n’est vivre à l’ombre de son ami.
Le style d’écriture est un peu vieillot. Les descriptions et les dialogues sont lourds, pesants et trop soutenus à mon goût. Je me suis ennuyée sur une partie du livre, car le rythme est terriblement lent.
La fin est précipitée, avec ce brin de tragédie agaçant quand l’auteur en fait trop pour émouvoir le lecteur.
Mon commentaire est dur, mais je n’ai pas ressenti cette magie que mes amis lecteurs ont évoquée. Un grand dommage ! 

L’autre moitié du soleil

Fiche identité

  • Titre du livre : L’autre moitié du soleil
  • Auteur : Chimamanda Ngozi Adichie
  • Nombre de pages : 672
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 2006

Résumé

Cette histoire se déroule au Nigéria, dans les années 1960. Les deux jumelles, Olanna et Kainene sont promises à un avenir radieux après leurs études supérieures. Olanna rejoint l’enseignement tandis que Kainene reprend les rênes de l’entreprise familiale. Mais au loin plane l’ombre des dissensions ethniques qui vont entraîner la création du Biafra. 

Avis  

C’est le second livre que je lis de cet auteur, mais je suis toujours autant fascinée par sa plume. J’ai adoré cette histoire et c’est avec une pointe de tristesse, de regret et de nostalgie que je quitte cet ouvrage incroyable.
L’histoire démarre doucement par plusieurs personnages : Ugwu, un jeune garçon qui deviendra le boy d’un professeur d’université ; Olanna qui rejoint aussi l’enseignement à l’université ; Kainene, sa soeur jumelle, qui reprend la direction des entreprises de son père ; Richard, un Britannique expatrié au Nigéria ; Odenigbo, un enseignant engagé, idéaliste et révolutionnaire.
Pendant plusieurs chapitres, on va s’insérer dans leur quotidien, dans leur vie ponctuée de petits drames quotidiens. Tout se passe relativement bien, et on aime cette vie presque paisible jusqu’au drame politique. Lorsqu’une ethnie décide de massacrer une autre, c’est le pays qui se divise, ici, avec une scission d’une partie du Nigeria qui devient le Biafra. La vie devient de plus en plus compliquée : ce qui était auparavant un acquis pour un groupe d’intellectuels nigérians comme manger à sa faim, dormir en paix ou débattre de divers sujets chez un collègue, devient un luxe. On découvre les conditions atroces de cette guerre ethnique : la fuite des populations, la malnutrition sévère des enfants, les adolescents et les enfants enrôlés de force comme soldats, le quotidien anxiogène à cause des bombardements aériens inopinés, le massacre des Ibos, la faim qui ronge le ventre et qui tue. Pendant toute la lecture, j’étais suspendue à la vie de tous ces personnages qui voient leur vie basculer du jour au lendemain. Comment survit-on à ces horreurs ? Comment se relève-t-on quand on a vécu des choses innommables ?
Ce livre est dense, avec un style d’écriture riche, limpide et fluide. Les personnages sont attachants, et on n’a qu’une envie, rester encore avec eux. Il y a des moments intenses et durs dans ce livre où il faut de temps en temps le poser, prendre un bol d’air frais et être reconnaissant d’être, pour le moment, dans un pays apaisé. La fin m’a brisé le coeur. Je ne peux rien vous dire, mais cette fin est une des plus dures que j’ai vécues, car elle laisse beaucoup de questions sans réponse.
Pour conclure, un livre envoûtant que je vous recommande de toute urgence ! 

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