Michael K, sa vie, son temps

Fiche identité

  • Titre du livre : Michael K, sa vie, son temps
  • Auteur : J. M. Coetzee
  • Nombre de pages : 240
  • Édition : Seuil
  • Année de publication : 1983

Résumé

Cette histoire se déroule en Afrique du Sud. Michael K, un homme simple et solitaire, quitte le Cap avec sa mère malade pour se lancer dans les routes, dans l’espoir d’atteindre la ferme familiale où elle est née.

Avis     

Lire ce livre, c’est s’embarquer dans une aventure humaine particulière, c’est glisser dans une solitude telle qu’elle peut vous étouffer la nuit quand vous dormez dans votre lit douillet.  
Le lecteur va suivre les pérégrinations de Michael K en Afrique du Sud, pays plongé dans la guerre civile. Michael K quitte Le Cap pour emmener sa mère malade dans une ferme quelque part dans la campagne. Mais ce projet n’aboutit pas, car sa mère décède en route. Il poursuit quand même son chemin : sa vie sera partagée entre l’errance dans le veld et les différents camps de travail qu’il parviendra à fuir.
Suivre ce personnage principal, c’est être confronté au quotidien à la faim, la misère, la pauvreté et la solitude extrême. C’est survivre comme un sauvage, un ermite, une « larve » (pardonnez-moi l’expression, mais c’est la seule image qui me vient à l’esprit quand j’y repense). C’est une histoire déprimante et triste, où le personnage principal n’appartient plus vraiment au monde des vivants. C’est une ombre qui survit et qui s’accroche désespérément à la vie.
Pourquoi lire ce livre ? Pour comprendre et vivre ce que subit un être marginalisé ; pour prendre conscience de cette précarité dans laquelle n’importe qui peut tomber ; pour comprendre que l’entraide est nécessaire, mais que la charité mal placée n’est pas bienvenue. Le style d’écriture est agréable, riche et fluide. Ce n’est pas une histoire joyeuse, mais l’auteur a su restituer avec brio les émotions et les sentiments qui animent Michael K.
Néanmoins, je n’ai pas pu m’attacher à ce personnage principal : il est si loin, si inaccessible dans son monde qu’on a l’impression, lors de la lecture, d’avoir une barrière infranchissable en face de soi.
Je n’ai pas mis le quatrième cœur, car c’est un roman qui traite un sujet difficile avec une fin abrupte qui laisse beaucoup de questions pour le lecteur.

Les âmes grises

Fiche identité

  • Titre du livre : Les âmes grises 
  • Auteur : Philippe Claudel
  • Nombre de pages : 279
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2003

Résumé

Cette histoire se déroule en 1917 en France dans un petit village de province. Une enfant est retrouvée morte, assassinée le long des berges. Le narrateur revient sur ce tragique événement.

Avis     

Ces derniers temps, les livres que je lis ont un accent triste, glauque et déprimant. Pour ceux qui me suivent, rassurez-vous, tout va bien.
Lire ce livre, c’est suivre un narrateur inconnu dont on découvrira l’identité bien plus tard, une fois qu’on aura suffisamment avancé dans l’histoire. Cet homme va revenir sur les faits qui entourent le meurtre de Belle, une enfant de dix ans. Au-delà de ce crime, c’est aussi la vie d’un village que le narrateur décortique : les gens vivent paradoxalement loin de la guerre alors qu’ils sont proches physiquement des zones de combats ; les classes sociales sont bien distinctes entre d’un côté les notables (juge, procureur, maire ou militaire) et de l’autre le reste du monde ; les petits drames se nouent au sein de cette communauté (la succession d’instituteurs, etc.)
La lecture de ce livre donne une sensation d’oppression et d’étouffement : tout est gris, sinistre, que ce soit l’atmosphère, le caractère des gens ou leurs faits et gestes. On se sent porté par un courant glacial au fur et à mesure des révélations. Où se situe la vérité ? Où se situe la justice ?
Cette rétrospective emmène aussi le narrateur à dévoiler son obsession pour la résolution de ce crime, ses peines et son lourd secret. J’ai eu froid dans le dos face à ce qu’il a fait, je ne comprends pas et je ne peux pas comprendre.
Le style d’écriture est beau, avec des phrases bien travaillées. Je n’ai pas mis plus en note parce que ce livre dégage un accent tellement lugubre qu’il a laissé un arrière-goût amer dans la bouche.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : La petite fille de Monsieur Linh