Frère d’âme

Fiche identité

  • Titre du livre : Frère d’âme
  • Auteur : David Diop
  • Nombre de pages : 176
  • Édition : Seuil
  • Année de publication : 2018

Résumé

Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais, se battent sur le front. Peu de temps après être sorti de la tranchée, Mademba tombe, blessé gravement sous les yeux d’Alfa. Seul devant cette guerre sanglante et face à l’agonie de son ami d’enfance, Alfa perd peu à peu la raison.

Avis     

Pourquoi un livre qui parle d’une guerre vieille de cent ans, où désormais il n’y a quasiment plus de survivants pour témoigner, reste encore primé par un prix prestigieux ? Parce que le devoir de mémoire perdure.
Cette histoire est ardue : Alfa Ndiaye, un tirailleur sénégalais, perd peu à peu la raison face à la lente agonie de son ami d’enfance blessé. Il se sent coupable de ne pas avoir abrégé ses souffrances, de l’avoir laissé mourir pire qu’une bête malgré les supplications de ce dernier. Pour se faire pardonner, pour expier sa souffrance morale et psychologique, Alfa devient de plus en plus violent et instable au point que sa hiérarchie décide de l’envoyer dans un asile, loin du front. Dans cette seconde partie, Alfa Ndiaye nous livre son passé, son enfance et adolescence au Sénégal.
L’auteur a un style d’écriture assez lyrique, comme celui d’un griot africain, avec la répétition du fameux « par la vérité de Dieu » sur chaque paragraphe (peut-être un peu moins, mais je l’ai tellement lu que j’ai l’impression de le voir partout). Néanmoins, certaines scènes de guerre sont insoutenables dans leur violence. La deuxième partie est plus douce, avec un parfum de nostalgie et de regret qui m’a touché.
Pour conclure, c’est une lecture peu joyeuse, avec beaucoup de répétitions, qui pourrait rebuter un certain nombre de lecteurs, même les plus aguerris. Pour moi, ce sera un avis mitigé donc une note moyenne !

Blackwater (Tome 1 à 6)

Fiche identité

  • Titre du livre : Blackwater (Tome 1 à 6)
  • Auteur : Michael McDowell
  • Nombre de pages : 1 500
  • Édition : Monsieur Toussaint Louverture
  • Année de publication : 1983

Résumé

Dans la petite ville de Perdido en Alabama, une terrible crue saccage toute la ville. C’est dans ce contexte qu’Oscar rencontre Elinor, une jeune femme qui prétend être une institutrice coincée dans un hôtel de la ville à cause de l’inondation. Petit à petit, Elinor se fait une place dans la famille Caskey, une des plus fortunées de la ville. Mais quel lourd secret cache-t-elle ?

Avis     

Eh oui ! J’ai succombé aux sirènes de cette saga devenue très populaire. Honnêtement, je ne regrette pas.
J’ai beaucoup apprécié chacun de ses tomes, tout d’abord grâce au style d’écriture fluide, agréable et facile de l’auteur. On ne se prend pas la tête dans des mots grandiloquents ni des descriptions chargées. Il raconte tellement bien que la seule envie pour le lecteur est de tourner chaque page encore et encore jusqu’à la fin du livre, puis jusqu’à la fin du premier tome, puis jusqu’à la fin de la série. En une semaine, me voilà au bout des six tomes : c’était addictif au point où j’ai pu ouvrir cet espace-temps de lecture malgré des journées chargées.
Ce livre est un mélange original de romance, de saga familiale et… tenez-vous bien, de fantastique/épouvante/horreur. Si l’histoire de la famille Caskey sur plusieurs générations occupe la plus grande partie de ces récits, l’auteur bascule de temps en temps dans un accent fantastique en évoquant certaines créatures terrifiantes. Parfois, il joue même sur une certaine ambiguïté. Qui est le pire ? Être un monstre, qui par sa nature intrinsèque, se nourrit de temps en temps de chair humaine ou bien se comporter comme un monstre comme Mary-Love qui par sa cruauté et son égoïsme a détruit plus d’une personne de son entourage ?
L’auteur a donné une belle place aux femmes dans ces romans que ce soit à travers la matriarche qui décide de tout, des filles qui veulent s’émanciper du joug familial, des mères qui abandonnent leurs enfants, des belles-filles qui essaient de trouver leur marque, etc.
Je n’ai pas mis le cinquième cœur pour deux raisons. Premièrement, vers le quatrième et le cinquième tome, l’auteur s’essouffle un peu. Il faut dire que les mésaventures et les succès d’une famille riche dans une petite ville se répètent un peu. Ensuite, plusieurs zones d’ombres restent obscures jusqu’à la fin et sans réelle explication. Pourquoi Elinor a-t-elle fait ce choix de vie ? D’où viennent ces créatures terrifiantes ? Que deviennent Frances et Nerita ? Quel est le destin de Lilah, la dernière des Caskey ?
Pour conclure, c’est une saga qui reste intéressante, facile à appréhender et qui plaira à la plupart des gens.