Les voyageurs de l’impériale

Fiche identité

  • Titre du livre : Les voyageurs de l’impériale
  • Auteur : Louis Aragon
  • Nombre de pages : 768
  • Édition : Folio
  • Année de publication : 1942

Résumé

Pierre Mercadier, un enseignant de la fonction publique, mène une vie terne en province. Il a contracté un mariage qui le rend malheureux. Lassé de son existence, il quitte sa famille du jour au lendemain pour mener une vie de liberté et de solitude. 

Avis     

J’ai découvert ce livre dans un cadre universitaire, sinon il n’aurait jamais traversé mon esprit. Je ressors de ce pavé avec un arrière-goût amer dans la bouche. C’est une histoire dense, mais avec un accent pessimiste et sombre, où le personnage principal n’est pas attachant.
Pierre Mercadier est un fonctionnaire, professeur d’histoire dans des lycées de province, qui a contracté un mariage qui le rend malheureux. Si au début, il avait suscité un peu de compassion par rapport à sa situation, Pierre devient de plus en plus antipathique au fur et à mesure des chapitres. C’est un homme égoïste qui a peu d’intérêt pour les autres.
Pierre fuit une vie étriquée et terne, mais même dans sa fuite, il n’arrive pas à apporter de la couleur ou de la joie à ses aventures, donc à son existence. En réalité, sa prison est lui-même et il a défini les contours de ses chaînes intellectuelles, morales et humaines. Son existence est vaine et futile, et sa mort est des plus sordides. Lui, qui a passé son temps à fuir, se retrouve paralysé, muet et entre les mains d’une folle. Quelle ironie !
À côté de Pierre gravitent de nombreux personnages : Paulette, sa femme frivole et sotte ; Pascal, son fils ; Mme d’Ambérieux, sa tyrannique belle-mère ; Meyer, son ami juif ; Dora, une propriétaire de maison close, etc.
Ce livre décrit la classe bourgeoise et moyenne de la Belle Epoque, à qui l’auteur donne un côté arrogant, égoïste et futile. On sent tout le mépris qu’il voue à cette frange de la population.
Ce livre est pessimiste, car il pose la question du sens de la vie : ne sommes-nous que des personnages trimballés dans le courant du destin ici ou là, victimes des circonstances ? Est-ce que nous sommes de simples spectateurs qui regardent par une fenêtre étroite ?
Le style d’écriture est riche, soutenu avec d’étranges variations. Certaines descriptions ressemblent à du Zola ; d’autres passages sont plus fluides et légers comme un conte ; des chapitres sont très longs et d’autres brefs.
C’est une lecture qui n’a pas soulevé un immense engouement chez moi. Toutefois, je vais essayer d’autres ouvrages de cet auteur pour lui donner une seconde chance.

L’école des femmes

Fiche identité

  • Titre du livre : L’école des femmes 
  • Auteur : Molière
  • Nombre de pages : 128 
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 1662

Résumé

Arnolphe est un bourgeois d’un certain âge, célibataire endurci qui craint par-dessus tout d’être trompé par sa future épouse. Pour éviter cette situation, il fait élever sa pupille Agnès selon ses principes et dans l’ignorance complète de l’amour et des manières de la société. Mais, lors de son absence, Agnès tombe amoureuse d’Horace. 

Avis     

C’est dans le cadre d’une formation que j’ai lu et ensuite visionné cette pièce de théâtre. Si au début, j’avais une certaine réticence à lire du Molière (surtout à cause d’anciens traumatismes du temps du lycée), je le redécouvre ici sous un jour nouveau et avec beaucoup de plaisir.
J’ai tellement rigolé durant cette pièce. Sur certaines scènes, je l’ai lu et relu plusieurs fois des passages, à chaque fois plié de rire. Je ne savais pas que c’était aussi drôle !
Il s’agit ici des déconvenues d’Arnolphe, un bourgeois qui craint la tromperie de sa future femme. Sa hantise le pousse à une décision extrême : il met dans un couvent une jeune fille qu’on lui a confiée, loin de toute influence à part la sienne, et une fois qu’elle sera en âge d’être mariée, l’épouser et la garder sous contrôle. Mais dix jours d’absence vont détruire les ambitions et les projets de ce vieux célibataire.
Cette pièce de théâtre enchaîne les scènes comiques et burlesques, surtout à travers le personnage principal, Arnolphe. Ce dernier se trouve dans un quiproquo où chaque rebondissement l’enfonce encore plus. Les autres personnages sont tout aussi drôles : Agnès est d’une naïveté à faire pleurer, Alain et Georgette les domestiques sont sots.
Molière, dans cette pièce de théâtre, est en avance sur son temps. Il décrit et dénonce les conditions des femmes : elles sont soumises à leur mari, considérées comme des créatures malicieuses et diaboliques, souvent ignorantes et interdites d’instruction. L’Église est là pour les contraindre grâce au mariage et aux images effrayantes de l’enfer en cas de faute !
Le style d’écriture n’est pas si accessible, ce qui explique sûrement le peu d’engouement pour des lycéens. La plupart des vers sont en alexandrins, avec un français du XVIIème siècle, donc la compréhension peut être plus complexe. D’ailleurs, pourquoi donne-t-on du Molière à des lycéens si l’objectif est de les faire aimer la littérature ? ? N’est-ce pas le moyen le plus simple pour les dégoûter et éteindre toute passion ? Pour ma part, heureusement que d’autres livres m’ont « sauvé » sinon ce blog n’aurait jamais existé.
Pour conclure, une pièce de théâtre qui m’a permis de re(découvrir) Molière et qui m’a donné envie de connaître ces autres œuvres !