Pot-Bouille

Fiche identité

  • Titre du livre : Pot-Bouille
  • Auteur : Émile Zola
  • Nombre de pages : 510
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1882

Résumé

Octave Mouret quitte la province pour s’installer à Paris. Il loue une chambre meublée, rue de Choiseul. Dans cet immeuble de quatre étages vivent des familles bourgeoises qui affichent une apparence respectable et digne. Mais derrière les rideaux se cachent bien des saletés.

Avis    

Je continue sur le dixième ouvrage de la saga des Rougon-Macquart. Mon projet avance bien, ce qui me procure un vrai bonheur, d’autant plus que ce livre est une pépite d’or. À travers Octave Mouret, jeune provincial qui débarque à Paris, on découvre les dessous peu reluisants de la bourgeoisie parisienne. Derrière les apparences de bienséance, se cachent les comportements les plus scandaleux : les femmes trompent hardiment leurs maris ; les maris dotent leurs maîtresses de magnifiques appartements meublés et s’affichent sans vergogne avec elles ; certains maris couchent avec les domestiques, etc. L’auteur critique vivement l’hypocrisie de la bourgeoisie parisienne. Ils se targuent de morale, de respectabilité alors que leur foyer n’est qu’infidélité, avarice et continuelles disputes. Les domestiques aussi sont bien décrits par l’auteur : ces derniers connaissent les travers de leurs maîtres et ne se privent pas de raconter au voisinage ce qui se passe dans l’immeuble. Chaque locataire en prend pour son grade : la femme au foyer qui s’ennuie et qui se jette dans les bras du nouveau voisin ; le couple qui héberge la cousine, amante du mari ; la mère qui cherche désespérément à caser ses filles, etc.
On découvre la pression sociale exercée sur les jeunes filles pour trouver un mari. Il n’est pas ici question d’amour, mais de trouver une situation stable, et si le mari est malade, migraineux, qu’importe pourvu que le mariage soit fait. Quant à la dot, tous les coups sont permis, pourvus que la pauvre créature soit mariée.
Je ne sais pas comment ce livre a été accueilli à l’époque, mais en tout cas, c’est une image cruelle et satirique de cette classe sociale. Cupidité, avarice, logique mercantile, l’argent comme seule motivation, le sexe comme exutoire face à un mariage malheureux, ce livre est un condensé de toute la pourriture sociale. On sent vraiment le mépris qu’éprouve l’auteur envers cette classe sociale.
Mais en même temps, ces descriptions sont remplies de justesse : croyez-moi, je retrouve une partie de mes contemporains dans ces chapitres. La nature humaine est-elle intemporelle ? Au XXIème siècle, quelle claque de découvrir que la société où on évolue ressemble à celle du XIXème siècle !
Le style d’écriture est riche, agréable et limpide. Il y a moins de descriptions dans ce livre par rapport à ces précédents ouvrages.
Un vrai délice à découvrir ! 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : GerminalLa conquête de PlassansLa curéeLa faute de l’abbé MouretLa fortune des Rougon L’assommoir – Le ventre de ParisNanaSon Excellence Eugène RougonThérèse Raquin Une page d’amour 

Le Grand Meaulnes

Fiche identité

  • Titre du livre : Le Grand Meaulnes
  • Auteur : Alain Fournier
  • Nombre de pages : 310
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1913

Résumé

L’arrivée d’Augustin Meaulnes à l’école de Sainte-Agathe va bouleverser la vie de François Seurel, le fils de l’instituteur. Un jour, alors qu’il voulait faire une farce, Augustin se perd dans la campagne et tombe sur un domaine isolé et mystérieux qui va le hanter toute sa vie.

Avis  

Quand je discute de littérature avec des gens passionnés, la plupart me citent cet ouvrage. J’ai longtemps différé cette lecture, par défiance, et aussi parce que j’avais d’autres projets en cours. Mais je suis partagée sur mon ressenti.
C’est d’abord une histoire d’amitié entre deux adolescents, Augustin et François. Le premier, populaire, drôle et admiré et de tous, devient un modèle et un compagnon de jeu pour François, fils unique d’un instituteur de province. Ensemble, ils forment un duo inséparable où Augustin est le meneur. Un jour, après une plaisanterie qui a mal tourné, Augustin se perd dans la campagne et se retrouve devant un domaine isolé où se déroule une fête champêtre mais mystérieux. Qui sont ces gens habillés avec élégance, mais qui ressemblent à des paysans ? Qui est cette magnifique jeune fille, Yvonne de Galais et son frère Frantz ? Pendant une nuit et une journée, il vivra une journée féerique et hors du temps. Pendant plusieurs années, Augustin, avec l’aide de François, va poursuivre ce rêve. Y arrivera-t-il ? Qu’est-ce qui l’attend derrière ce décor tant fantasmé ?
Ce livre possède un charme désuet : la passion ardente d’un adolescent pour une jeune fille rencontrée au hasard, la quête absolue d’un idéal féminin, la promesse et la parole d’honneur donnée à un ami, l’amitié indéfectible entre deux adolescents. Je pense que le lire plus tôt, vers l’adolescence, m’aurait ému jusqu’au plus profond de mon âme, mais le temps a coulé et je trouve qu’il a plusieurs défauts.
Les personnages ne sont pas attachants : j’ai trouvé Augustin bizarre, un peu trop fantasque, obsédé et instable. Pourquoi renoncer au bonheur alors qu’il est à portée de main ? Je crois que j’en veux à Augustin d’avoir manqué sa chance pour des chimères. François est un être falot, vide et sans aucune étincelle si ce n’est vivre à l’ombre de son ami.
Le style d’écriture est un peu vieillot. Les descriptions et les dialogues sont lourds, pesants et trop soutenus à mon goût. Je me suis ennuyée sur une partie du livre, car le rythme est terriblement lent.
La fin est précipitée, avec ce brin de tragédie agaçant quand l’auteur en fait trop pour émouvoir le lecteur.
Mon commentaire est dur, mais je n’ai pas ressenti cette magie que mes amis lecteurs ont évoquée. Un grand dommage !