Fiche identité
- Titre du livre: Push
- Auteur: Sapphire
- Nombre de pages: 201
- Édition: Folio Junior
- Année de publication: 1996
Résumé
Claireece Precious Jones, une adolescente noire de seize ans, décide de quitter sa famille après une énième agression familiale. Son rêve est d’apprendre à lire et à écrire pour obtenir un diplôme.
Avis
Si vous avez un coup de blues, ce livre n’est pas pour vous. Déposez-le dans le rayon de la librairie ou de la bibliothèque, fermez votre page Internet si vous avez l’habitude d’acheter en ligne et revenez plus tard lorsque vous aurez le cœur bien accroché, une paire de mouchoirs à jeter à proximité et quelques tablettes de chocolat dans votre frigo.
Le premier point marquant de cette lecture est le style d’écriture. Même le lire en VO fut un exercice difficile, car l’auteur a essayé de traduire les idées et expressions d’une adolescente illettrée : on a un mélange d’argot, de mots avalés et de fautes volontaires de syntaxe. Il y a eu des moments où j’aspirais juste à une lire phrase simple, sans tout ce ton lourd et décousu.
Comme je l’ai dit plus haut, il s’agit d’une histoire triste et poignante où le personnage principal vit des situations sociales accablantes : obèse et illettrée, violée par son père depuis sa plus tendre enfance, elle tombe enceinte deux fois, à douze ans puis à seize ans; sa mère complètement passive face à cette situation lui fait également subir des attouchements et la bat selon ses sautes humeurs. Malgré tout ce contexte, Precious est animé d’une volonté farouche de s’en sortir et de pouvoir au moins lire. Sa deuxième grossesse lui permettra de quitter son foyer familial et de s’inscrire dans une école parallèle avec un programme adapté par rapport à ses lacunes scolaires.
On suit pas à pas son apprentissage, ses difficultés à écrire, sa découverte de l’amitié avec ses camarades de classe et l’amour qu’elle porte pour son fils. Mais, au moment où on sent qu’un rayon de soleil commence enfin à entrer dans sa vie, une nouvelle tragédie la frappe. C’est à ce moment là que j’ai senti que l’auteur en fait un peu trop : elle sombre parfois dans la caricature et certains personnages manquent de profondeur. J’aurai aimé plus d’analyse de leur psychologie, quitte à sacrifier quelques passages.
La fin, si toutefois il y en a une, est assez ambiguë une puisque l’auteur nous laisse au milieu de toutes ces scènes. Que devient Precious ? Chacun lui donnera la fin qu’il souhaite. Pour ma part, quelque chose de mieux que cette image trop sombre et trop pathétique véhiculée par l’auteur.
Bon, à éviter en cas de blues !