Le dîner de trop

Fiche identité

  • Titre du livre: Le dîner de trop 
  • Auteur: Ismail Kadaré 
  • Nombre de pages: 213
  • Édition: Fayard
  • Année de publication: 2008

Résumé

Cette histoire se déroule en Albanie, dans la ville de Gjirokastër, au cours de la Seconde guerre mondiale. Parmi les Allemands qui envahissent la ville se trouve le colonel Von Schwabe, ancien ami du docteur Gurameto, une personnalité très respecté de la ville. Ce dernier organise un dîner pour apaiser les tensions qui règnent entre les Albanais et les Allemands. Mais cette décision aura de multiples conséquences…

Avis     

Si je ne devais retenir qu’un mot à la fin de ce livre, ce serait celui-ci : difficile. Cette lecture m’a poussé au bout de mes retranchements ; ce fut un combat, un corps à corps où j’ai failli perdre plusieurs fois mon souffle.
L’histoire se déroule dans une ville d’Albanie où un des principaux sujets de commérages est celui de l’opposition entre les deux docteurs Gurameto. La tranquillité de ce petit bourg est perturbée par l’arrivée des Allemands, considérés comme des envahisseurs en ce temps de guerre. Le docteur Gurameto organise un dîner somptueux pour le colonel Fritz von Schwabe, un de ces anciens camarades. Et c’est là où le récit prend tout son ampleur. L’auteur nous entraîne dans un flou artistique qui mêle humour, fantastique, rêve, complots et dénonciations : on ne sait plus distinguer la vérité des mensonges, les commérages des faits réels, les coupables des innocents. Ce dîner a-t-il réellement eu lieu ou n’est-ce qu’un songe, une hystérie collective ? Que s’est-il passé lors de ce repas ? Que reproche-t-on aux docteurs Gurameto ?
L’auteur dénonce la politique répressive qu’il y a eu en Albanie ; les multiples tortures et emprisonnements politiques parfois injustifiées. Mais la structure du livre est tellement complexe qu’on perd parfois de vue le but de l’auteur.
Le style d’écriture est riche, teinté d’ironie et de sarcasme. Le ton oscille entre la tragédie, l’humour et l’absurde. Il y a des passages magnifiques, notamment celui du dialogue avec Vehip l’aveugle que j’ai trouvé particulièrement beau.
C’est le premier roman que je découvre de cet auteur. Malgré cette note passable, je pense que je suis passée à côté de quelque chose. Une expérience à renouveler avec un autre livre ?