L’équilibre du monde

Fiche identité

  • Titre du livre: L’équilibre du monde
  • Auteur: Rohinton Mistry
  • Nombre de pages: 896
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1995

Résumé

L’histoire se déroule dans l’Inde contemporaine des années 1970. Contrainte par les nécessités financières, Dina Dalal décide de sous-louer une de ses chambres à un étudiant et de travailler avec deux tailleurs, venus de la campagne. 

Avis    

Comment vous résumer correctement et surtout vous donner envie de lire ce livre ? J’aurai tant à dire qu’il me faudrait plus de dix lignes pour  exprimer mes idées.
Nous voici donc transportés en Inde, un pays fascinant qui oscille entre la modernité et les traditions. On découvre tellement de choses dans ce livre que ce serait presque utopique de ma part de tous vous les lister : les conditions de vie des Intouchables ainsi que de la classe moyenne et défavorisée indienne,  la corruption qui gangrène le gouvernement, les politiques « sanitaires » visant à stériliser la population, la mendicité devenue un business lucratif, l’extrême pauvreté des villes et des campagnes, l’état d’urgence des années 1975, l’hygiène, la nourriture, les coutumes….Nous avons une peinture vivante et dynamique de l’Inde.
Le livre raconte le destin de quatre personnages qui se rencontrent : Dina Dalal, une veuve parsi, Ishvar et Om deux tailleurs et Maneck, un étudiant. Lorsque l’auteur introduit un personnage, il revient longuement sur son passé et les évènements qui les ont conduit à cet endroit et instant précis. Les récits sont souvent poignants : la mort, partenaire de l’injustice et de la cruauté, n’est jamais bien loin et fait basculer le destin de chacun d’eux. Ils sont tous très attachants et malgré toutes les difficultés de la vie, ils arrivent encore à garder le sourire et à aller de l’avant. D’autres personnages secondaires viennent aussi compléter cette galerie.
Le style d’écriture est agréable, fluide mais sans plus. Je m’attendais à un ton plus recherché et plus riche mais il dérive parfois vers la facilité, la multiplication des drames et des situations catastrophiques, ce qui enlève un peu au réalisme du récit. L’intrigue n’échappe pas non plus à plusieurs longueurs car l’auteur s’attarde longuement sur les évènements sans qu’ils aient une réelle utilité pour la suite. Les coïncidences dans l’enchevêtrement de ces vies rappellent un peu ceux de Dickens, mais il y a un je ne sais quoi dans son style d’écriture qui ne m’a pas réellement satisfait, peut-être ce ton un peu trop désinvolte pour raconter ses tragédies.
La fin est inattendue et m’a beaucoup émue. Ce livre non seulement nous donne envie de découvrir l’Inde mais nous apprend à relativiser sur nos vies confortables et douillettes qu’on a souvent du mal à apprécier à sa juste valeur. Quand vous serez tentés de vous plaindre, pensez à Dina, Om & Ishvar !
Ce commentaire est long mais n’englobe qu’1/10 de ce que je voulais vous partager. Lisez-le et ne vous laissez pas effrayer par le volume des pages. Il mérite le détour !

Noces indiennes

Fiche identité

  • Titre du livre: Noces indiennes
  • Auteur: Sharon Maas
  • Nombre de pages: 665
  • Édition: J’ai lu
  • Année de publication: 2000

Résumé

Cette histoire se déroule dans trois endroits et époques différents. A Madras, David et Savitri, la fille du cuisinier, promettent de s’aimer éternellement. Dans le Tami Nadu, Nat est adopté par un médecin blanc. Enfin, en Guyane Britannique, Saroj tente de se révolter contre l’autorité de son père. Mais la vie va réunir ses trois destins que tout sépare…

Avis    

Après avoir lu un livre triste, je voulais plonger dans une histoire beaucoup plus gaie. C’est ainsi que nous voilà transporté dans un univers exotique, flamboyant, coloré, fleuri, chatoyant, rempli de douces odeurs de fruits. Bienvenue en Inde et également en Guyane ! On va côtoyer principalement trois personnages : Nataraj, un jeune orphelin adopté par un médecin, Savitri la fille du cuisinier indien et Saroj, la fille cadette d’un Indien vivant en Guyane britannique. A priori, rien ne les unit mais au fur et à mesure des pages, leurs destins vont s’enchevêtrer.
L’idée était pas mal mais grâce aux indices laissés par l’auteur, j’ai aisément deviné ce qui allait se passer et la suite a confirmé mes soupçons. Le début est un peu long mais j’ai préféré cette partie car on est immergé petit à petit dans l’histoire. Puis l’auteur commence à s’emballer et rajoute des tragédies et des évènements qui s’enchaînent trop brusquement et qui noient un peu la crédibilité de l’histoire. Et tout est un peu trop facile : l’auteur utilise des raccourcis, des clichés rapides, des retournements de situation rocambolesques et peu crédibles, et ce mélange donne beaucoup de mièvrerie.
Avec moins d’ingrédients et un scénario moins idéaliste, plus profond et réaliste, l’auteur aurait pu faire un livre exceptionnel. Je suis consciente que ma critique est un peu sévère et pourtant le style d’écriture est clair.
On découvre également les coutumes traditionnelles sur le mariage, la place des femmes et des filles dans la société indienne, le statut des Anglais durant la colonisation, les différences culturelles entre la société occidentale et orientale. Il y a des paragraphes touchants sur l’amour inconditionnel, la moitié qui nous est destiné mais, quitte à me répéter, l’histoire plonge trop vite dans le conte de fées ou le scénario romantique bollywodien !
A lire pour s’évader et rêver !