Le riz et la mousson

Fiche identité

  • Titre du livre: Le riz et la mousson
  • Auteur: Kamala Markandaya
  • Nombre de pages: 256
  • Édition: J’ai lu
  • Année de publication: 1966

Résumé

Rukmani, une paysanne indienne, nous partage son existence depuis son mariage.

Avis     

Voici un récit poignant sur le destin d’une paysanne indienne. Que dire à part que son existence n’est qu’une lutte pour la survie avec ici et là quelques brefs rayons de soleil?
Mariée très jeune à un paysan, elle va partager avec lui le dur travail des champs. Leur vie est rythmée par les saisons et les aléas climatiques: une pluie qui arrive trop tard rime avec récolte détruite, famine et toutes les misères qui l’accompagnent (maladie, endettement etc…). En plus, ces paysans ne sont pas propriétaires donc doivent encore verser une sorte de loyer quel que soit l’issue de leur récolte.
Leur vie de famille est compliquée par la pauvreté et la misère : la famille unie et aimante se désagrège au fur et à mesure que les vicissitudes de la vie les frappent coup par coup, chaque coup plus violent que le précédent. Ces fils quittent le domicile familial sans plus donner de nouvelles, sa fille par nécessité se prostitue, certains de ces enfants décèdent sous ses yeux etc.
L’auteur évoque aussi certaines traditions qui tournent autour des conditions des femmes: les mariages des filles à un très jeune âge, le versement de la dot lors d’un mariage d’une fille qui entame le patrimoine familial, le sort qui attend une femme si elle est stérile, l’importance d’avoir des fils chez une femme indienne etc.
On peut dire que Rukmani est chanceuse car elle a un mari qui la respecte. Mais est-ce le cas pour tous ces milliers de femmes indiennes, mariées par le biais d’entremetteurs à des hommes qu’elles ne connaissent même pas et qu’elles n’aiment pas ? Certaines peuvent tomber hélas sous la coupe d’un homme violent ou alcoolique!
Le style d’écriture est agréable, doux et plein de sensibilité. Je suis sortie de ce livre admirative pour le courage de ce couple. Même quand ils ne restent plus rien, ils ont cette furieuse envie de vivre, de se battre et de continuer malgré tout.
Ce livre, très réaliste, est le quotidien de milliers de personnes, pas seulement en Inde mais dans tous ces pays où règnent la pauvreté et la misère. A mettre entre toutes les mains pour apprécier notre chance de pouvoir croquer la vie à pleines dents !

La maison et le monde

Fiche identité

  • Titre du livre: La maison et le monde
  • Auteur: Rabindranath Tagore
  • Nombre de pages: 249
  • Édition: Payot
  • Année de publication: 1916

Résumé

Bimala est mariée à Nikhil, rajah dans la région du Bengale en Inde. Lorsque Sandip, un activiste dans le mouvement politique Swadeshi s’installe chez eux, leur foyer est bouleversé.

Avis     

Ce récit à trois voix raconte le bouleversement du couple formé par Nikhil et Bimala. L’auteur oppose ici deux lieux.
D’abord il y a « la maison », lieu paisible où chacun à sa place et où le quotidien est rythmé par un rituel précis. Nikhil et Bimala sont ensembles depuis neuf ans. Rien ne vient entraver leur bonheur, mis à part quelques disputes avec sa belle-sœur.
Lorsque le « monde » envahit le calme de la maison, il balaie tout sur son passage tel une tempête. Et ce monde, de quoi est-il composé ? De Sandip, un activiste proche des mouvements politiques nationalistes. Il va semer le trouble chez Bimala, qui s’éprend d’une passion violente pour cet homme charismatique et cynique. Elle qui ne connaissait que son foyer, enfermée entre quatre murs depuis son mariage, brûle d’une flamme qu’elle n’arrive pas à contenir. Nikhil, son mari, un brin philosophe, est désemparé par cette situation, mais la sagesse le pousse à ne pas intervenir.
L’auteur évoque aussi les mouvements politiques qui secouent l’Inde au début du XXème siècle : ces derniers rejettent l’occupation anglaise et boycottent les produits d’origine étrangère.
Malgré tous ces points, je n’ai pas été emporté par ce roman. J’ai même eu du mal à le lire et je me suis accrochée de toutes mes forces pour le finir au bout de deux laborieuses semaines de lecture.
Le style d’écriture m’a freiné. Je le trouve trop sophistiqué, trop maniéré. C’est beau mais il y en a trop et ce n’est pas accessible, même pour un lecteur aguerri.  On dirait un traité de poésie-philosophie plutôt qu’un drame conjugal. Les personnages, bien que bien travaillés, restent peu attachants et manquent de relief. On devine aisément ce qui va se passer.
Que dire de plus ? Ce fut une découverte assez mitigée, qui me laisse une certaine insatisfaction. Dommage !