Madame Bovary

Fiche identité

  • Titre du livre : Madame Bovary
  • Auteur : Gustave Flaubert
  • Nombre de pages : 564
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 1856

Résumé

Emma Roualt, fille d’un fermier des environs de Tostes, épouse Charles Bovary, un officier de santé. Mais nourrie par des livres romantiques, sa désillusion est grande face à une vie morne et un mari moyen.

Avis    

Je redoutais beaucoup la lecture de ce monument de la littérature française, car j’ai entendu beaucoup trop d’avis divergents. Mais profitant encore et toujours des vacances, je me suis enfin lancée dans les oeuvres de Flaubert. Et ce fut époustouflant !
Dès les premières lignes, je me suis fait happée par le talent de l’auteur. Il manie sa plume avec une dextérité hors du commun : le décor se crée dans notre imagination sans aucune difficulté ; on a l’impression d’être dans le livre tellement tout paraît proche et réaliste et l’auteur arrive à transmettre les sentiments qui animent chacun des protagonistes.
J’ai beaucoup aimé Emma, peut-être à cause de son tempérament sensible, rêveur et romantique. Bercée par des livres qui idéalisent l’amour et la vie, elle se heurte à une existence commune et ennuyeuse, avec un mari moyen et sans réel talent ni ambition. Elle cherche à fuir cette vie morne, quelconque et insupportable en succombant aux séductions d’autres hommes, en vivant dans le luxe ou en se tournant avidement vers la religion. Mais là encore, la satisfaction tant attendue n’arrive pas. À mes yeux, elle n’était ni égoïste, ni ingrate, juste une malheureuse vivant dans des illusions et incapable de s’adapter à la réalité dure et implacable de la vie.
Je pense que le thème de cet ouvrage reste très contemporain et reflète aussi notre monde actuel, où les illusions deviennent le pain quotidien véhiculé par les médias. Comme Emma, certaines personnes exagèrent leurs talents ou idéalisent leur vie une fois qu’ils seront mariés, ou après avoir eu des enfants ou après avoir obtenu une promotion ou après X ou Y événement. La réalité est moins idyllique que leurs rêveries et leurs idéaux, et vient ensuite la fuite en avant comme Emma qui, à force de ne plus supporter sa vie, se noie dans l’endettement et finit sa vie d’une manière bien misérable.
On découvre aussi le quotidien morose d’une bourgade de province et les relations amicales qui se nouent entre les voisins. L’auteur raille aussi ses contemporains : les ambitions du pharmacien ainsi que son aversion pour la religion, les magouilles financières d’individus peu scrupuleux, etc.
La fin m’a bouleversée, et en refermant le livre je n’ai pu que murmurer : quel chef-d’œuvre !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : L’éducation sentimentale 

Les diaboliques

Fiche identité

  • Titre du livre: Les diaboliques
  • Auteur: Jules Barbey d’Aurevilly
  • Nombre de pages: 373
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1874

Résumé

Voici six nouvelles qui traitent des femmes, qui sont aux yeux de l’auteur, des créatures mystérieuses et fantasques, presque diaboliques.

Avis    

J’ai profité d’un long week-end à l’étranger pour lire cet ouvrage qui détonait un peu avec l’ambiance festive et agréable des vacances. Mais son titre m’intriguait et une fois que ma curiosité est titillée, rien ne peut m’arrêter. La préface annonçait le ton du livre et je suis contente de l’avoir lu car cela m’a évité une fâcheuse surprise qui aurait pu se solder par une note encore plus catastrophique.
Comme le précise le résumé, nous sommes en présence de six nouvelles. Personnellement je ne suis pas fan de ce genre littéraire car les histoires sont souvent trop courtes et la chute brutale laissent le lecteur sur sa fin.  Ce livre m’a semblé nébuleux et flou. Certaines nouvelles sont restées des énigmes pour moi.
Le thème tourne autour des femmes : elles sont décrites comme des démons tentateurs, des masques d’hypocrisie, assoiffées de sexe, pétris de désirs et de fourberies. La description de la femme ne pourrait être aussi caricaturale, limitée et obscène ! Les hommes, eux, sont des dandys, amateurs de jeux, souvent passifs par rapport aux agissements des femmes.
Les intrigues se déroulent dans l’aristocratie française du XIXème siècle, marquée par les révolutions. On sent une nostalgie de l’époque de l’Ancien Régime où la noblesse dominait la société et les mœurs. L’auteur accorde un mépris et une condescendance profonde pour  les bourgeois et autres gens du peuple.  Cet aspect m’a moins gênée que la description presque bestiale de la femme.
Barbey d’Aurevilly essaie de plonger le lecteur dans une atmosphère sombre, inquiétante mêlée de suspens. Mais, il y a trop de descriptions qui noient une intrigue bien mince. Le style d’écriture est très recherché, soutenu mais totalement indigeste. J’ai du relire certaines phrases plusieurs fois pour bien comprendre le sens. En effet, les phrases sont très (très! très!)  longues, et arrivées au bout, on oublie déjà de quoi il était question.  
Cette lecture fut un ennui total et j’ai beaucoup peiné pour terminer ces six nouvelles. Je ne le recommande absolument pas !