L’étranger

Fiche identité

  • Titre du livre: L’étranger
  • Auteur: Albert Camus
  • Nombre de pages: 191
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1942

Résumé

Nous suivons le destin de Meursault, un homme vivant à Alger.

Avis    

Encore un résumé succinct, qui ne dit rien de concret mais je ne pouvais pas mettre plus d’éléments sans dévoiler toute l’histoire.  Et en plus,  je viens  de noter une autre coïncidence incroyable avec le livre précédent : il commence tous les deux par un enterrement !
Dès les premières lignes, nous sommes confrontés à un style d’écriture neutre, avec des phrases courtes, précises et très simples. Il s’agit pour l’auteur de décrire les faits et gestes de Meursault sans entrer dans l’analyse. Moi qui aime les longues phrases lyriques qui débordent de partout, j’étais décontenancé par ce style épuré mais je me suis vite habituée et je l’ai trouvé très beau à sa manière. Les phrases ressemblent à des petites gouttes qui s’écoulent doucement.
Nous suivons Meursault, un héros très atypique. Sans être un simple d’esprit, il se contente de ce qu’il a sans être tiraillé par l’ambition, il ne se pose pas de questions existentialistes sur l’amour, l’amitié ou la mort mais se satisfaisait pleinement d’une vie simple. Il accepte les faits bruts et ne s’embarrasse pas de pensées « parasites ». Son comportement est déroutant pour les gens de son entourage : pourquoi ne pleure-t-il pas à l’enterrement de sa mère ? Pourquoi est-il si indifférent et «étranger » au monde ? Et surtout, pourquoi a-t-il tué cet Arabe sur la plage ? On craint Meursault parce qu’il est différent, on le juge plus sur son comportement lors de l’enterrement de sa mère que sur son crime.
Je pense que comme tout lecteur, j’ai jugé Meursault selon mes propres standards : je l’ai trouvé peu sympathique, insensible et étrange. Mais à la fin du livre, je me suis dit que je n’avais aucun droit de porter un  jugement de valeur sur lui. Il a le droit d’être ce qu’il est, de vivre sa vie et si ce crime paraît absurde, c’est que peut-être la vie elle-même l’est.
Ce livre nous pousse à nous questionner sur le droit à la différence d’abord, sur le sens même de la vie, sur la peine de mort aussi, sur l’impartialité de la justice humaine, sur ce qu’on entend par « normalité ».  Il y a tellement de choses condensées dans ce petit ouvrage, tellement de subtilités qu’on en ressort avec un bouillonnement d’idées. 
Je pense que ce livre est un vrai chef-d’œuvre intemporel !  A lire au moins une fois dans sa vie !

Carmen

Fiche identité

  • Titre du livre: Carmen
  • Auteur: Prosper Mérimée
  • Nombre de pages: 99
  • Édition: Pocket
  • Année de publication: 1845

Résumé

Le narrateur, archéologue féru d’histoire romaine décide de faire des recherches à propos de la bataille de Munda du côté de Cordoue. C’est ainsi qu’il y fait la connaissance d’un célèbre contrebandier, José Navarro, qui quelques mois plus tard lui confiera l’histoire de sa vie.

Avis    

Je change complètement de registre en attaquant ce classique français, surtout très connu grâce à l’adaptation en opéra par Georges Bizet. Ce livre m’a surtout attirée car j’avais la nostalgie de l’Andalousie, région que j’ai visitée récemment. J’avais très envie d’y retourner mais si ce n’est pas grâce à un billet d’avion,  je pense que un roman reste un intermédiaire raisonnable.
J’étais très surprise car je ne m’attendais pas à ce que le livre soit aussi succinct. En effet, il s’agit d’un récit très court mettant en scène trois personnages principaux : le narrateur, témoin d’une confession et qui ne joue aucun rôle mis à part celui d’auditeur (et archéologue à ses heures perdues) ; José Navarro, un soldat devenu contrebandier et Carmen, une belle bohémienne, femme fatale et manipulatrice. L’intrigue tient en peu de mots et je m’excuse si je dévoile toute l’histoire : Carmen fera tourner la tête à José qui quitte son poste de soldat pour devenir contrebandier afin de satisfaire sa dulcinée. Fou amoureux d’elle, il sera prêt à tout pour la conquérir et à ne pas la perdre, quel qu’en soit le prix.  Il s’agit d’une histoire d’amour tragique, plus proche du genre théâtral que romanesque.
La fin de l’histoire m’a un peu ému. On peut reprocher à José son excès de naïveté, possessivité et jalousie, mais à Carmen aussi sa frivolité. La question à se poser serait : qui est vraiment Carmen ? Est-ce finalement une créature sans cœur?  Ou alors une femme éprise de liberté, indépendante et qui refuse de se soumettre non seulement aux lois mais aux hommes ? Quoiqu’il en soit, elle  m’a paru quand même  lointaine et peu attachante, ce qui explique une partie de la note.
Je suis surtout déçue par le dernier chapitre, qui clos le livre d’une façon très abrupte car il dénote complètement par rapport à l’ambiance globale : on passe de la tragédie amoureuse à une étude  consacrée aux bohémiens. Le style d’écriture est aussi riche, parfois ardue à lire.  Je ne l’ai pas trouvé très fluide et il a fallu m’accrocher pour m’habituer à ses tournures de phrases et son ton parfois pompeux.
Je pense que l’opéra de Bizet reste une alternative préférable mais pour les plus curieux, c’est un livre à découvrir quand même !