Les larmes de Machiavel

Fiche identité

  • Titre du livre : Les larmes de Machiavel
  • Auteur : Raphaël Cardetti
  • Nombre de pages : 306
  • Édition : Pocket
  • Année de publication : 2003

Résumé

L’histoire se déroule à Florence au cours du XVème siècle. Le jeune Niccolo Machiavel et ses amis s’intéressent à une série de crimes barbares commis dans la ville et qui déstabilisent le pouvoir politique en place.

Avis          

Ce roman policier historique, qui se déroule dans la ville de Florence du XVème siècle, est une lecture passable. Dommage !
Je lui reproche plusieurs défauts, notamment une abondance de personnages où le lecteur a du mal à se retrouver. Ils restent assez superficiels et stéréotypés, et on oublie et confond certains au cours de la lecture.
Quelques passages sont mal écrits et ne cadrent pas avec les événements précédents. Par exemple, à un moment du livre, une jeune femme et un enfant se sont faits enlevés. Lorsque le groupe réussit à les localiser, l’auteur n’évoque que le sauvetage périlleux de la jeune femme enfermée seule dans un cachot. Aucune mention de l’enfant qui était censé être avec elle, et soudain, miracle, le voilà qui reprend la parole une scène plus tard dans une chambre ! C’est un exemple parmi tant d’autres du scénario mal construit et bancal de l’auteur.
Le contexte historique est évoqué très brièvement par l’auteur : les troubles politiques à Florence lors de la chute de Médicis, l’ascendant pris par le moine Savonarole, la politique étrangère de la France en Italie, etc. Par contre, je doute fort que le personnage de Machiavel soit celui décrit par l’auteur, que ce soit au niveau de son passé ou de son caractère.
Le style d’écriture est fluide, mais sans plus. La majorité des descriptions concernent l’état des corps des victimes et sont écœurantes à lire. La fin est une pirouette maladroite et ridicule de l’auteur qui me laisse perplexe.
J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps dans cette lecture donc je ne vous le recommande pas.

L’affaire de l’esclave Furcy

Fiche identité

  • Titre du livre : L’affaire de l’esclave Furcy
  • Auteur : Mohammed Aïssaoui
  • Nombre de pages : 240
  • Édition : Folio
  • Année de publication : 2010

Résumé

En 1817, dans l’île Bourbon, Furcy un esclave de trente et un ans, se rend au tribunal de Saint-Denis pour exiger sa liberté. Son procès a duré vingt-sept ans et a trouvé son dénouement en 1843 à Paris.

Avis          

Après le roman d’Irène Frain qui évoquait le sort des esclaves malgaches abandonnés sur l’île Tromelin pendant quinze ans, nous continuons à rester sur le thème de l’esclavage.
Il s’agit ici d’une histoire découverte lors d’une enchère à l’hôtel Drouot. Un esclave nommé Furcy a demandé sa liberté en 1817 sur l’île Bourbon (ancien nom de l’île de la Réunion). Ce récit est celui de son procès, qui s’est étalé sur vingt-sept ans, et sur tout ce qui lui est arrivé : sa mère, une Indienne, a été affranchie, mais suite à une mauvaise foi de ces deux « propriétaires », ils sont restés malgré eux, esclaves.
On découvre aussi la vie des colons de l’époque à la Réunion : c’était une poignée de familles, propriétaires terriens, solidaires entre eux à cause des liens du mariage ou des affaires commerciales, qui régnaient sur l’île d’une main de maître, s’octroyant même des prérogatives juridiques et politiques très étendues dans le but de défendre âprement leurs intérêts personnels.
Les relations entre les esclaves et anciens esclaves sont aussi très ambiguës : jalousies, manque de solidarité, et même farouche opposition au procès Furcy pour certains d’entre eux.
Le style d’écriture est sobre, très factuel avec un ton journalistique. Il n’y pas beaucoup d’émotions, et ce n’est pas assez romancé à mon goût, ce qui explique l’absence du 5ème cœur. L’auteur a préféré se focaliser sur le dossier juridique au détriment du personnage principal qui aurait mérité plus de développement.
Pour conclure, un procès unique à découvrir, d’autant plus que l’histoire est courte et se lit assez vite !