Au revoir là-haut

Fiche identité

  • Titre du livre : Au revoir là-haut
  • Auteur : Pierre Lemaître
  • Nombre de pages : 624
  • Édition : Hachette
  • Année de publication : 2013

Résumé

Cette histoire commence à la fin de la guerre 14-18. Albert Maillard et Édouard Péricourt échappent de peu à la mort. C’est Édouard qui a sauvé Albert, et entre eux, existent un lien très fort. Leur retour à la vie civile est compliqué : Édouard est défiguré tandis qu’Albert peine à retrouver une situation stable après toutes les horreurs qu’il a vues. Jusqu’au jour où une idée géniale traverse l’esprit d’Édouard. 

Avis     

Ce livre, primé par le prix Goncourt, m’a réconcilié avec cette récompense que j’ai souvent critiquée. J’ai adoré cette histoire, de la première à la dernière ligne.
Lire cette histoire, c’est découvrir le quotidien des rescapés de la Première Guerre mondiale ; il y a les blessés ; ceux qui attendent d’être démobilisés pour enfin rentrer chez eux ; ceux qui veulent obtenir un nouveau grade ; ceux qui sont décédés sans que leur corps et leur tombe soient identifiés ; etc.
Parmi tout ce monde, il y a trois personnages que nous allons suivre : le lieutenant d’Aulnay-Pradelle, un homme ambitieux et sans scrupules ; Albert Maillard, soldat effacé et quelconque, une des victimes de la cupidité d’Aulnay-Pradelle ; Édouard Péricourt, un autre soldat qui sauve Albert de la mort. Les deux soldats seront liés par un lien indéfectible alors que rien ne les rapprochait.
Albert est d’origine modeste, un homme timide, effacé et craintif qui peine à trouver sa place. Il est marqué psychologiquement par les séquelles de la guerre. Édouard vient d’une riche famille bourgeoise, et a toujours vécu dans l’opulence, mais il refuse de retourner dans sa famille depuis son accident. Les deux peinent à joindre les deux bouts jusqu’à ce qu’Édouard trouve une idée géniale.
L’intrigue vient lentement, mais sûrement. Il s’agit, en réalité, de deux escroqueries, mais chacune sur une échelle différente. L’un est celui d’Aulnay-Pradelle qui profite de la situation après-guerre pour s’en mettre plein les poches : construire des cimetières pour les soldats décédés, mais avec le maximum de profits et le minimum de moyens. L’autre est celui imaginé par Édouard : vendre des monuments aux morts, mais sans jamais les livrer. Je n’en dirais pas plus, mais ce fut vraiment un excellent moment de suivre ces deux intrigues.
Ce livre dénonce le statut des soldats rescapés de la guerre. Rentrés chez eux, ils ne reçoivent aucune reconnaissance et se retrouvent souvent dans la précarité, rejetés par la société qui ne savent pas comment les traiter, traumatisés par les horreurs qu’ils ont vécu dans les tranchées. C’est à se demander s’il ne valait pas mieux pour eux mourir plutôt que vivre comme des ombres méprisées.
Le style d’écriture est magnifique, captivant et riche. Le livre se lit avec une rare fluidité, une énergie débordante et une maîtrise totale de son sujet. Il est impossible de le lâcher une fois qu’on a commencé avec tous les rebondissements à chaque chapitre. J’étais complètement captivée par cette lecture.
En tout cas, j’ai adoré cette histoire que je vous recommande vivement ! 

Jacaranda

Fiche identité

  • Titre du livre : Jacaranda
  • Auteur : Gaël Faye 
  • Nombre de pages : 224
  • Édition : Grasset
  • Année de publication : 2024

Résumé

Fils unique, d’un père français et d’une mère rwandaise, Milan mène une vie tranquille et sans heurts dans la banlieue parisienne. Il ne connaît rien du passé de sa mère, ni sa famille maternelle. Même les événements de l’année 1994 au Rwanda ne sortent pas sa mère de son silence sur son passé et ses origines.

Avis     

Quelques années après la publication de son premier roman, Petit pays, qui m’avait profondément bouleversé, j’attendais avec impatience la sortie de ce nouveau livre.
Cette histoire est la quête de Milan sur une partie de ces origines. Parce que sa mère refuse de lui partager son histoire, Milan va chercher lui-même les réponses et essayer tant bien que mal de reconstituer le passé. Un voyage au Rwanda va le rapprocher de sa famille maternelle. De simple touriste, il finira par s’y installer quelques années plus tard. C’est ainsi qu’il va découvrir les atrocités du génocide rwandais à travers les récits de certains survivants et par l’intermédiaire des tribunaux communautaires mis en place pour juger les crimes.
Ce qui est intéressant à découvrir, au-delà de l’histoire de Milan, c’est l’influence occidentale qui a conduit à ce génocide, alimenté par certains pays et l’Église catholique qui ont créé la haine entre deux ethnies.
La question qui se pose dans ce livre aussi est aussi la reconstruction d’un pays après cette tragédie. Le Rwanda est un exemple de modèle de développement économique, mais entre les lignes, est-ce le cas ? Comment les générations d’après peuvent-elles retrouver la confiance, le pardon et guérir des blessures du passé ?
C’est une belle histoire, mais que j’ai trouvé plus brouillon que Petit pays. Il m’a moins touché, car le personnage principal est plus un spectateur qu’un acteur. L’auteur aborde beaucoup de sujets, certes intéressants, mais il y en a trop, si bien qu’il se contente de les effleurer. J’aurais préféré qu’il se focalise sur un ou deux personnages au lieu d’essayer de raconter l’histoire de plusieurs générations en si peu de pages.
Le style d’écriture est fluide, léger et agréable. Je trouve qu’il y a moins de sensibilité, moins de naturel dans ce récit et moins de profondeur.
Je le compare peut-être sans le vouloir à Petit pays, mais il manque quelque chose qui donnerait le vrai coup de cœur.

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