Les abeilles grises

Fiche identité

  • Titre du livre : Les abeilles grises 
  • Auteur : Andreï Kourkov
  • Nombre de pages : 432
  • Édition : Liana Lévi
  • Année de publication : 2020

Résumé

Il ne reste que Sergueï et Pachka dans le petit village de Mala Starogradivka, situé dans la zone grise de l’Ukraine. Bien que les deux hommes ne s’entendent pas bien, ils essaient de coopérer pour survivre dans des conditions de vie rudimentaires, rythmées par le bruit de tirs et des obus qui tombent.
Sergueï, passionné d’apiculture, décide de quitter quelques mois le village pour emmener ses abeilles butiner sur des terres plus calmes. 

Avis     

C’est grâce au site Babelio que j’ai découvert cet ouvrage qui évoque plusieurs thèmes liés au conflit entre l’Ukraine et la Russie. C’est une histoire qui est paradoxalement dure et douce à la fois.
Ce récit est dur, car le lecteur est confronté aux conditions de vie extrêmement difficiles dans la zone grise, devenu un no man’s land où ne survivent que deux hommes, Sergueï et Pachka. Leur quotidien est composé de peu de choses : l’absence d’électricité, les tirs d’obus en bruit de fond continu, le chauffage au charbon, la nourriture quotidienne conditionnée dans des boîtes de conserve, la solitude comblée par les bouteilles de vodka ou la visite impromptue de quelques soldats du front. Le plus dur est l’incertitude sur le lendemain, ou les minutes qui suivent quand les bombardements se rapprochent de leur bourg.
Le lecteur découvre également l’animosité qui règne entre les Tatars et les Slaves, la méfiance grandissante entre Ukrainiens selon qu’ils viennent de l’un ou de l’autre côté de la frontière.
Mais c’est une histoire douce, plein d’empathie et de bienveillance. Sergueï, grâce à sa passion de l’apiculture possède une humanité, une philosophie et une douceur hors du commun. Lors de son périple, il rencontre la plupart du temps des gens incroyables, généreux et plein de bon cœur.
C’est un homme solitaire mais doux, bon et attachant. Il ne veut ni déranger ni être encombrant, mais quand les gens ont besoin d’aide, il est là pour eux à sa manière.
Le style d’écriture est agréable, poétique, plein de mélancolie et de contemplation. Les descriptions de la nature sont magnifiques et apportent de la paix. Je terminerai par ces deux mots issus du livre qui m’ont marqué : « Vivant ? ». « Vivant ».

Le pharaon

Fiche identité

  • Titre du livre : Le pharaon 
  • Auteur : Boleslaw Prus
  • Nombre de pages : 477
  • Édition : L’Atalante
  • Année de publication : 1895

Résumé

Ramsès est nommé futur héritier du trône du pharaon. Mais ce jeune homme, plus porté vers la guerre que la patience, supporte mal l’hégémonie des prêtres au pouvoir.

Avis     

Ce livre polonais, écrit au XIXème siècle, pourrait être ce qu’on appelle un précurseur des romans historiques égyptiens.
Il raconte le destin de Ramsès, un des fils du pharaon, désigné comme le futur héritier du trône d’Egypte. Ramsès est impatient de montrer ses preuves, mais hélas, son pouvoir est fortement limité : il ne reçoit qu’un petit régiment ; ses finances ne lui permettent pas de mener un train de vie raisonnable donc il est obligé de s’endetter auprès des Phéniciens ; et surtout, il doit composer avec le clan des prêtres qui a la main mise sur le pouvoir royal. Ramsès, trop orgueilleux, veut écraser l’influence de cette caste et exercer seul le pouvoir.
Mais ce personnage principal ne m’a pas paru attachant : au contraire, il m’a maintes fois agacé pour son impatience, ses sauts d’humeurs et son instabilité. Il change d’avis, s’emporte, se met à dos des gens qui deviendront des ennemis dangereux. Au lieu d’utiliser la ruse, il se montre direct, balourd et impulsif au point de dévoiler ses cartes au mauvais moment.
Le livre se subdivise en deux parties, mais je trouve que les événements mettent du temps à se mettre en place. La première partie raconte les événements avant son couronnement : on assistera à ses escarmouches avec les prêtres, ses tentatives de rébellion qui seront vite réprimées. C’est la partie la plus longue et la plus fastidieuse aussi. La seconde partie, plus courte, est plus riche en péripéties. Ramsès XIII tente un coup de force, mais il sous-estime la puissance de ses ennemis et le poids social de la religion dans son pays.
Le style d’écriture est riche, lourd et assez monotone. Honnêtement, j’ai eu du mal à accrocher que ce soient les personnages, le ton ou l’ambiance globale du livre. Il y a beaucoup de longueurs qui viennent couper le rythme.
Pour conclure, c’est un roman historique que je ne recommande pas trop.