Quo vadis

Fiche identité

  • Titre du livre: Quo vadis
  • Auteur: Henryk Sienkiewicz
  • Nombre de pages: 708
  • Édition: Buchet Castel
  • Année de publication: 1896

Résumé

Cette histoire se déroule à Rome, durant le règne de Néron. A travers l’histoire d’amour de Marcus Vinicius un patricien, et de Lygie, une otage chrétienne, on suit les évènements de cette époque, notamment la persécution des premiers chrétiens.

Avis    

J’ai lu cet ouvrage quand j’étais encore très jeune mais la seule chose dont je me souviens est l’excellent souvenir qu’il m’a laissé. Et en le relisant, je me rends compte que l’histoire m’a encore plus envoûté qu’avant.
On est plongé dans le mode de vie oisif des patriciens romains qui était rythmé par les désidératas de Néron : tout n’était qu’orgies, festins, jeux du cirque, voyages et amusements en tout genre…L’auteur décrit ce dernier comme un empereur uniquement obnubilé par l’art, sanguinaire et cruel, exigeant de ces sujets une servilité et une obéissance parfaite, ne supportant aucun critique de ses talents d’artiste. Mais il  a su  également donner des traits de caractère très réalistes aux innombrables personnages: Pétrone le sénateur féru de beauté, Marcus l’impulsif soldat, la douce Lygie, le malin Chilon ou le colossal Ursus. On s’attache à eux et on voit leur destin basculer petit à petit.
J’ai juste senti que l’histoire d’amour entre Marcus et Lygie était émouvante mais trop simple, un peu naïf parfois.
Beaucoup d’éléments retiennent l’attention dans cet ouvrage : il y a non seulement le cruel traitement quotidien des esclaves mais aussi la persécution des chrétiens suite à l’incendie de Rome, où Néron en profite lâchement pour les accuser. Les tortures décrites dans l’ouvrage sont terribles : les uns seront livrés aux bêtes sauvages, les autres brûlés vifs ou crucifiés. En plus, la foule se délectait de ce spectacle et réclamait toujours plus de sang. Ces réactions m’ont énormément écœuré.
La religion chrétienne est aussi omniprésente dans le livre avec des références à l’apôtre Pierre ou Paul ou bien des dialogues sur la foi, la miséricorde divine, la vie après la mort ou l’amour de son prochain. Selon moi, l’auteur « décrit » les dogmes chrétiens sans sombrer dans la morale. D’ailleurs, tout s’imbriquait très bien avec le contexte général et aucune longueur n’était perceptible.
J’ai adoré son style d’écriture : il se lit très aisément, les mots coulent doucement et les belles descriptions nous emmènent dans l’époque romaine.
C’est un livre vraiment magnifique qui m’a presque empêché de dormir ! Lisez-le d’autant plus que le talent de l’auteur a été récompensé par le prix Nobel de littérature !

L’insoutenable légèreté de l’être

Fiche identité

  • Titre du livre: L’insoutenable légèreté de l’être
  • Auteur: Milan Kundera
  • Nombre de pages: 476
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 1984

Résumé

Cette histoire se déroule à Prague, vers 1968. Tomas et Tereza se rencontrent grâce à la succession de plusieurs évènements liés au hasard. Mais si l’un représente la légèreté, l’autre est son pôle contraire qui est la pesanteur. Tomas aime collectionner les femmes  tandis que Tereza, hantée par son passé, n’aura que pour seul rempart la fidélité et la jalousie.

Avis     

C’est grâce à une amie  que j’ai connu cet auteur (ps : elle se reconnaîtra si elle passe ici) et je la remercie vivement. En voyant le titre assez original, j’étais sceptique et puis, en le lisant, je découvre que ce livre est un vrai petit trésor.
Plusieurs thèmes sont abordés par l’auteur, avec un style d’écriture tellement fluide, tellement léger et agréable qu’on ne peut pas s’arrêter une fois qu’on a commencé. Le thème de l’amour est prépondérant : la rencontre, les éléments qui influencent le choix amoureux, les « fameuses coïncidences » auxquels on donne un sens très symbolique..
Mais c’est surtout l’opposition entre légèreté et pesanteur qui donne tout un sens à cette histoire : d’un côté, puisqu’on ne vit qu’une fois, autant vivre libre et indépendant, sans chaînes et sans attaches. Puis de l’autre, il y a Tereza avec une autre vision plus idéale de l’amour et de la vie : celui de l’exclusivité, de la jalousie, de la possession, de l’attachement aux principes et aux personnes. On oscille entre ces deux tendances mais au final, on ne peut pas vraiment se prononcer sur ce qu’il conviendrait réellement de faire car tout est si relatif, et l’insoutenable légèreté de l’être nous tenaille!
L’auteur fait également une vive critique des évènements lors du printemps de Prague, du communisme, de l’Union soviétique, de la répression qu’on subit les intellectuels tchèques, du kitsch..
J’ai envie de vous partager certains passages qui m’ont beaucoup plu « la vie humaine n’a lieu qu’une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décision, parce, que dans toute situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième une quatrième vie pour que nous puissions comparer les différentes décisions » et « le temps humain ne tourne pas en cercle mais avance en ligne droite. C’est pourquoi l’homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition ».
Bref, un chef-d’oeuvre à lire !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blogLa plaisanterie Le livre du rire et de l’oubli