Une trop bruyante solitude

Fiche identité

  • Titre du livre: Une trop bruyante solitude
  • Auteur: Bohumil Hrabal
  • Nombre de pages: 120
  • Édition: Robert Laffont
  • Année de publication: 1976

Résumé

Cette histoire se déroule à Prague. Hanta écrase depuis 35 ans du vieux papier ainsi que des livres censurés dans une presse hydraulique, dans une cave sombre et humide où vivent des souris, et proche des égouts où nichent les rats. Ce travail est d’autant plus difficile pour lui car il souhaite ardemment préserver ses ouvrages de la destruction.

Avis     

Cette lecture fut une des plus étranges de mon existence.  En terminant ce livre, je me suis sentie profondément déçue car j’avais lu beaucoup d’éloges dessus. J’ai laissé un peu de temps avant la rédaction de ce commentaire afin de faire le tri dans tous mes sentiments mais le constat reste accablant car, soyons francs, je n’ai pas aimé ce livre.
Comme l’annonce le résumé, le personnage principal, Hanta, écrase du papier et des livres dans une presse. Mais il se rebelle car,  en cachette, il  en lit certains et en garde d’autres chez lui au point de ne plus avoir de place. Je pense que l’auteur a voulu dénoncer la censure qui sévissait dans le pays sous le régime communiste. Mais à mes yeux Hanta n’est ni attachant, encore moins intéressant. La plupart du temps, il est seul dans sa cave: il boit de la bière, lit des livres philosophiques et délire en s’imaginant voir Jésus ou Lao-Tseu. Les rares contacts humains qu’il aura sont avec des tsiganes ou son responsable qui lui reproche sa lenteur.
Certes, le style d’écriture était agréable. Quand on lisait les phrases à haute voix, il y avait une certaine musicalité, de jolis sons et mots qui venaient frapper l’oreille et jouer avec nos sens. Mais, je n’ai pas pu déceler la profondeur de cet ouvrage ni comprendre les tenants et aboutissants. Certes, l’auteur oppose le progrès de la nouvelle usine de Bubny au travail lent et improductif de Hanta mais le narrateur est vaincu d’avance. Le livre est trop court, et personnellement n’a évoqué rien de particulier chez moi à part de l’ennui et de l’incompréhension.
C’est peut-être un chef-d’œuvre mais je ne l’ai pas lu au bon moment ou bien je n’ai pas la maturité nécessaire pour saisir l’intégralité de ce qu’il représente.  Je vous conseille toutefois de le lire et de me faire part de vos suggestions et votre ressenti sur cet ouvrage !

La vie de Liszt est un roman

Fiche identité

  • Titre du livre: La vie de Liszt est un roman
  • Auteur: Zsolt Harsanyi
  • Nombre de pages: 752
  • Édition: Actes Sud
  • Année de publication: 1937

Résumé

L’auteur nous propose ici une biographie romancée du pianiste Franz Liszt.

Avis    

En ce moment j’ai une avance considérable sur les billets publiés sur ce blog : par exemple j’écris ce commentaire mi-mai mais il ne sera publié que vers le début du mois de juin. J’ai ainsi toute la latitude pour lire de gros pavés sans craindre un arrêt de l’activité du blog.
Ce livre m’a attiré, d’abord parce qu’il était épais et ensuite parce qu’il parlait de musique, une autre grande passion de ma vie. Le style de Franz Liszt m’est presque inconnu, lui préférant de très loin Chopin comme musicien du XIXème siècle.
J’étais très enthousiaste de lire cette biographie romancée où on découvre le destin exceptionnel de ce musicien : né dans une famille modeste en Hongrie, il développe très tôt un don pour la musique. Grâce à la persévérance et à la ténacité de son père, il parviendra à se produire dans plusieurs villes européennes et acquérir une notoriété qui restera jusqu’à sa mort. L’auteur adopte une narration axée sur le point de vue de notre cher pianiste et tente d’aller plus loin dans la description de ces sentiments. Ce système crée bien sûr des biais, des interprétations et ne s’apparente donc pas à une biographie « objective ». Mais il est plus plaisant à lire : on découvre un homme fier, orgueilleux, en proie aux délires mystiques, ambitieux et parfois jaloux, amoureux des femmes et en même temps féru de religion, un exilé qui ne trouve pas sa place malgré tous ses succès, un père absent pour ses enfants…C’est un personnage à multiples facettes auquel on s’attache vite. Je ressentais parfois beaucoup de compassion pour lui : une enfance solitaire ballotée ici et là pour réaliser ses concerts, un statut d’artiste à la fois admiré par les nobles mais méprisé aussi par ces mêmes personnes lorsqu’il tentait d’avoir plus de prérogatives.
Les jeux de pouvoir politiques influençaient son gagne-pain, sa notoriété et la diffusion de sa musique. Etre artiste était un statut précaire qui dépendait souvent de la capacité à flatter, à plaire et à amuser l’aristocratie et la bourgeoisie de cette époque. De ces gens-là venaient la gloire, mais aussi la descente aux enfers.
A travers ce livre, on découvre aussi la vague romantique qui déferla sur le XIXème siècle, les liens noués par les différents catégories d’artistes, qu’ils soient musiciens (Berlioz, Schumann, Wagner et Chopin etc.) ou écrivains (Sand, Balzac, Hugo, Musset…). C’était une époque tellement riche: j’aurai aimé me glisser dans un coin pour assister aux discussions, entendre Chopin jouer ou voir Victor Hugo déclamer un poème.
Il y a beaucoup de passages techniques liés à la musique, et à moins d’être un spécialiste, on peut être perdu. Vers les 300 dernières pages, une grande lassitude s’est emparé de moi : le style d’écriture a beau être agréable, les évènements deviennent répétitifs et tournent toujours sur les mêmes thèmes : Liszt et les femmes, Liszt rencontrant des personnages célèbres, Liszt applaudi partout où il va, Liszt et son influence sur Wagner…J’ai trouvé qu’à partir là il y avait trop de longueurs, de détails superflus qui m’ont ennuyés. La suite de la lecture fut plus laborieuse et je le termine avec un soupir de soulagement.
La note est méritée car j’ai appris pas mal de choses mais les biographies ne sont définitivement pas ma tasse de thé. A lire pour les amoureux de musique !