Le pousse-pousse

Fiche identité

  • Titre du livre: Le pousse-pousse
  • Auteur: Lao She
  • Nombre de pages: 220
  • Édition: Philippe Picquier
  • Année de publication: 1936

Résumé

Ce livre retrace la vie de Siang-Tse, un tireur de pousse-pousse à Pékin dans les années 20-30.

Avis    

En ce moment, je traverse une zone de turbulences au niveau de mes lectures car aucun roman n’arrive à me satisfaire pleinement.
J’ai trouvé que l’auteur racontait cette histoire avec du détachement, sans y mettre ni  engagement ni passion. Les faits sont bruts, ce qui entraîne une certaine distance avec le personnage principal. Et pourtant, notre héros est à plaindre : fraîchement débarqué de la campagne, Siang-Tse rêve de posséder son propre pousse à force de travail acharné et d’honnêteté. Plein d’ardeur et de bonnes résolutions, il se heurte aux dures réalités de la vie urbaine où l’attendent la misère, les arnaqueurs en tout genre mais aussi la malchance. Ce personnage m’a fait de la peine, mais je lui reproche son côté naïf et entêté, qui va contribuer à sa perte.
Ce récit est aussi l’occasion pour l’auteur de nous entraîner dans l’ambiance du Pékin des années 20-30, où il nous décrit la vie des gens modestes comme les  loueurs de pousse-pousse, les rickshaws boys et les prostituées. Il y décrit la pauvreté des masses qui lutte quotidiennement pour leur survie c’est-à-dire pouvoir manger un bol de riz, le mépris des riches et des puissants qui exploitent encore plus les pauvres, la saleté des bidonvilles où s’entassent des familles entières…
Le style d’écriture est léger, simple mais agréable, sans trop de fioritures ni de descriptions qui alourdissent le récit. C’est une histoire triste et pessimiste, qui laisse un arrière-goût amer, puisqu’au final, on se rend compte que l’honnêteté – du moins celui de Siang-Tse – ne sert à rien mis à part l’entraîner dans la pire des déchéances.
Je vous conseille d’éviter ce livre si vous êtes déprimé. Sinon à découvrir quand même vu qu’il est court.

Balzac et la petite tailleuse chinoise

Fiche identité

  • Titre du livre: Balzac et la petite tailleuse chinoise
  • Auteur:  Dai Sijie
  • Nombre de pages: 228
  • Édition: Gallimard
  • Année de publication: 2000

Résumé

Après la Révolution culturelle en Chine, les personnes jugées comme « intellectuels » sont envoyés dans la campagne pour leur rééducation au milieu de paysans. Luo et son ami, le narrateur, atterrissent dans une région isolée, vers la Montagne du Phénix. Leur vie quotidienne est rythmée par le travail dans les champs et le transport d’engrais. Un jour, nos deux amis tombent inopinément sur un livre de Balzac.

Avis    

Comme je n’ai pas encore la possibilité de partir en vacances (et Dieu seul sait à quel point je rêve de voyages en ce moment !), je m’évade grâce à la lecture. Et me voici en train de quitter ce temps tropical pluvieux et sinistre, pour un autre pays et un autre climat, la Chine. Pas de chance, il pleut encore plus dans cette histoire, située dans une montagne éloignée dans une province chinoise.
Luo et son ami, le narrateur, sont contraints d’y vivre à cause de la Révolution culturelle qui oblige les « intellectuels » à être rééduqués par les paysans dans les campagnes. Adieu les cours au lycée ! Nos deux amis travaillent désormais dans les rizières ou dans les mines de charbon, transportent des excréments dans un seau pour les utiliser comme engrais et dorment au dessus d’une porcherie. Leur seul loisir est de regarder des films dans la ville la plus proche, et ensuite de les raconter en détail aux villageois, ou de passer du temps avec la petite tailleuse, leur nouvelle amie. La découverte d’un livre de Balzac, caché par un intellectuel rééduqué comme eux, va bouleverser leur quotidien.
En fait, je m’attendais à un trio amoureux ou à une tragédie. Mais non, il s’agit d’une fresque de la vie rurale du temps de Mao et de la découverte de la littérature occidentale par deux jeunes chinois. Nous partageons leur émerveillement et leur attachement envers certains personnages fictifs et auteurs français. Un peu comme moi, la lecture est leur échappatoire, leur soutien et devient peu à peu indispensable.
Le style d’écriture est simple et clair mais un peu plat. Les évènements s’enchaînent rapidement, mais manquent parfois de profondeur et de relief. Je trouve que l’auteur a mal coordonné la structure de son histoire : il aurait dû garder un point de vue unique au lieu de basculer au milieu du livre, aux deux points de vue de Luo et du meunier (qui pour moi n’ont rien apporté de concret à l’intrigue).
La fin est surprenante : je m’attendais à peu près à tout, sauf à ce dénouement !
Bon, c’est un livre qui reste quand même correct et que vous pourrez lire rapidement !