Madame Yang

Fiche identité

  • Titre du livre: Madame Yang
  • Auteur: Zhang Yihe
  • Nombre de pages: 272
  • Édition: Ming Books 
  • Année de publication: 2014

Résumé

Yang Fenfang est une jeune paysanne chinoise d’une certaine beauté. Elle sera confrontée à un choix difficile : son amour passionnel pour He Wuji, considéré comme un mauvais parti en raison de son origine sociale ou un mariage de raison avec le militaire Liu Qinsheng.

Avis     

Voici un roman qui est une heureuse découverte, une pépite d’or glanée dans la récente littérature chinoise contemporaine.
Il s’agit de la vie de Yang Fenfang, une histoire tragique mais pas si anodine étant donné les conditions de vie en Chine. Tout commence dans un paisible village du nom de Shibi. Bien intentionnée, Yang Wanfang souhaite que sa sœur rejoigne la commune au lieu de travailler dans les champs. Quasiment pas maître de son destin, Yang Fenfang sera partagée entre l’amour passionnel qu’elle vit avec He Wuji, fils de propriétaire foncier – considéré à l’époque comme une classe sociale inférieure et maudite – et les manigances de sa sœur et de son beau-frère pour un mariage arrangé avec un militaire. Le drame ne manque pas de se produire.
C’est ainsi qu’on bascule dans le quotidien d’un camp de détenues : c’est la partie la plus douloureuse et la plus triste de cette histoire. Nous découvrons les conditions de vie misérables de ces femmes prisonnières, parfois incarcérer pour des broutilles (comme oser critiquer le président Mao dans un journal intime). Cela fait froid dans le dos : tortures, lavage de cerveau, travail harassant des champs, abus sexuel par les surveillants etc. En un mot, une partie de la réalité chinoise qui perdure encore de nos jours ?!?
Le style d’écriture est magnifique, parfois d’une simplicité déconcertante et pourtant si doux et si poétique. C’est une lecture vraiment captivante et qui m’a beaucoup plu.
Je le recommande vivement car ce sont des romans de ce type qui enrichissent, qui procurent du plaisir mais en même temps qui poussent la réflexion sur la liberté, la défense des droits de l’homme et l’amélioration des conditions de vie des femmes partout dans le monde ! En quelques mots, quelle chance de vivre dans un pays occidentalisé, où toute femme peut disposer de son corps et de sa vie comme elle l’entend, et non pas être une vulgaire marchandise échangé dans un restaurant pour quelques deniers !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Madame Liu Madame Zou 

Le maître a de plus en plus d’humour

Fiche identité

  • Titre du livre: Le maître a de plus en plus d’humour
  • Auteur: Mo Yan
  • Nombre de pages: 128
  • Édition: Points
  • Année de publication: 2001

Résumé

Lao Ding se retrouve au chômage un mois avant sa retraite à cause de la fermeture de l’usine de matériel agricole.

Avis          

C’est le second livre de Mo Yan que je lis. Si la note s’est sensiblement améliorée par rapport au roman Le grand chambard, je ressens quand même un sentiment mitigé.
L’auteur raconte ici le changement d’existence de Lao Ding suite à la fermeture de l’usine. Comment s’en sortir quand il n’existe aucune protection du salarié ? Quelles opportunités saisir à son âge avancé et comment joindre les deux bouts avec sa vieille femme ? Une idée germe dans sa tête mais cette activité qui semble lucrative n’est pas si morale.
Le thème principal est intéressant mais l’auteur ne fait que l’effleurer délicatement, sans entrer ni dans la polémique ni dans la contestation du pouvoir politique et économique en place. Il oppose les nantis (membres du Parti ou patrons d’usine qui conduisent des berlines) aux ouvriers privés de droit et à la merci des aléas économiques. J’aurai aimé plus d’engagement de sa part, plus d’implication de l’auteur. C’est trop subtil et léger à mon goût comme roman social.
Le second reproche est la brièveté du livre. Mais qu’est-ce que c’est court : ce n’est pas un roman, au mieux une nouvelle ! N’était-il pas possible pour l’éditeur de mettre d’autres récits plutôt que celui-là uniquement ?
Le style d’écriture est léger, plein d’humour et de dérision. Je pense que ce livre reste un bon moyen d’appréhender la littérature chinoise contemporaine donc je le recommande quand même.

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Le grand chambard