Là où chantent les écrevisses

Fiche identité

  • Titre du livre : Là où chantent les écrevisses 
  • Auteur : Delia Owens
  • Nombre de pages : 480
  • Édition : Points
  • Année de publication : 2018

Résumé

Cette histoire se déroule en Caroline du Nord dans la petite ville de Barkley Cove. À l’âge de six ans, Kya est abandonnée par sa mère. Elle essaie de survivre tant bien que mal dans le marais avec un père alcoolique. Lorsque ce dernier disparaît aussi, elle doit se débrouiller seule. Mais sa rencontre avec Tate, un jeune homme cultivé, adoucit un peu sa solitude jusqu’à ce qu’il l’abandonne à son tour.

Avis     

J’ai profité des vacances pour rattraper mon retard sur mes livres à lire. J’avais entendu beaucoup de bien sur celui-ci et, effectivement, il mérite le détour. Ce livre alterne entre deux périodes et deux genres : d’un côté, c’est une enquête policière avec la découverte d’un cadavre d’un homme dans le marais ; et de l’autre côté, c’est un roman d’apprentissage focalisé sur la vie de Kya, une jeune fille marquée par la pauvreté, la solitude et la violence dès son plus jeune âge.
À l’âge de six ans, sa mère la quitte puis ses frères et sœurs disparaissent un à un. Elle se retrouve seule, avec un père alcoolique et violent. Kya doit apprendre à se débrouiller que ce soit pour manger ou survivre pendant des jours dans une cabane au beau milieu des marais. La disparition de son père, quelques années plus tard, accentue encore son désarroi, car elle doit désormais subvenir seule à ses besoins.
Ce livre est une histoire sur la volonté de vivre, le poids de la solitude et de la liberté. Kya fait de ce marais hostile son ami, son allié pour survivre et se construire : la pêche, la présence des oiseaux, les balades en bateau dans ce lieu seront le socle de son existence. Elle est capable de tout supporter sauf cette solitude. Lorsque Tate entre dans sa vie, il devient son rayon de soleil, hélas bien trop court.
Petit à petit, les deux récits qui étaient racontés en parallèle se rejoignent et offrent au lecteur un moment intéressant. Qui est cet homme retrouvé dans les marais ? Quel lien a-t-il avec Kya ?
Au-delà de l’enquête policière, ce livre est une histoire de courage. Néanmoins, il présente quelques défauts qui m’ont sauté aux yeux. L’auteur décrit ici un monde idyllique où la nature est nourricière et protectrice. Qu’en est-il quand elle est hostile ? Ici, Kya n’a pas été malade ou très peu alors que les marais pullulent de maladies (moustiques, scorpions, etc.). De même, la solitude de Kya n’aurait pas pu échapper à des personnes malintentionnées, qui le rappelle elle-même l’auteur, vivent comme des hors-la-loi, cachés dans ces marais.
Le style d’écriture est agréable, fluide et se lit bien. Les descriptions sont magnifiques et m’ont donné envie de découvrir ses marais en Caroline du Nord.

L’institut

Fiche identité

  • Titre du livre : L’institut
  • Auteur : Stephen King
  • Nombre de pages : 768
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2019

Résumé

Luke Ellison est un garçon de douze ans qui est surdoué. Une nuit, il se fait kidnapper par des intrus qui l’emmènent à l’Institut, un lieu secret où se trouvent des enfants comme lui. Mais que font-ils là ? Quels sont les tourments qu’ils subissent ?

Avis     

Quand j’ai fini la dernière page de ce livre, ce fut juste un grand WAOUH qui s’est échappé de ma bouche. Cette histoire fut hautement addictive, avec quelques nuits hachées, tellement j’avais besoin de connaître la suite des événements.
L’auteur nous plonge doucement dans son univers, d’abord en s’attardant sur un vagabond qui finit par s’installer dans une petite ville de province. Puis d’un coup, on se retrouve dans les pas de Luke, un garçon de douze ans intelligent mais très attachant. Son monde bascule lorsqu’il se fait kidnapper et emmener à l’Institut, un endroit confidentiel où sont détenus des enfants qui ont des QI élevés ainsi que des pouvoirs psychiques.
Lorsque j’ai découvert le but de cet endroit, les tortures infligées aux enfants au nom de la science, je n’avais qu’une envie : me précipiter dans le livre et les délivrer de cet enfer. J’ai eu des sueurs froides, et même des nausées, face à certaines scènes notamment l’expérience des lumières, la prise de température ou bien le caisson.
Ce livre est celui d’enfants démunis livrés à la cruauté des adultes. Si avant les monstres de Stephen King étaient des clowns maléfiques, des fantômes ou des vampires, ces démons du XXIème siècle sont pires que tout, car ils pourraient réellement exister. Et c’est peut-être ça qui fait le plus peur : ces monstres ordinaires, capables d’éteindre leurs émotions et leur sens de la justice pour de l’argent ou au nom d’un idéal utopique.
Mais c’est aussi un roman sur l’amitié, la solidarité et le courage. C’est un peu un combat de David contre le Goliath, mais c’est intéressant de voir jusqu’où l’auteur nous emmène. J’ai me suis attaché à tous les enfants, mais particulièrement Luke, Kelisha, Avery et Nick.
Le style d’écriture est agréable, fluide et se lit vite. Les péripéties s’enchaînent vite, avec des rebondissements intéressants et une tension qui monte à chaque page.
Pour conclure, c’est un chef-d’œuvre, à classer dans ses meilleurs romans. Merci Stephen King pour ton génie, pour nous faire prendre conscience à chaque fois de la fragilité de notre monde.

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