Invisible

Fiche identité

  • Titre du livre: Invisible
  • Auteur: Paul Auster
  • Nombre de pages: 312
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 2009

Résumé

Un jeune étudiant, Adam Walker, fait la connaissance d’un couple énigmatique lors d’une soirée. Cette rencontre va déclencher un drame qui va bouleverser à jamais son existence.

Avis          

La première impression que j’ai eu en terminant cet ouvrage est l’exaspération, comme si l’auteur a joué avec mes nerfs pendant deux jours.
La première scène du livre semble banale mais, par je ne sais quel procédé, il m’a happé et entraîné dans ce bouquin, comme si j’étais prise dans un violent tourbillon. Plus je lisais, plus j’avais envie d’en savoir plus, de découvrir les secrets, de démasquer les mensonges et de connaître le dénouement.
L’année 1967 a marqué à jamais Adam Walker, et c’est cet événement qui sera le fil d’Ariane du récit car c’est dans un labyrinthe que nous emmène l’auteur. Ce livre se balade sur plusieurs époques et adopte plusieurs styles de narration qui s’emboîtent merveilleusement bien: il commence par la narration à la 1ère personne, puis bascule sur l’usage du « tu » (comme dans Chronique d’hiver) pour ensuite aboutir à un récit à la troisième personne et un journal intime. Que s’est-il passé ? Je vous laisse le soin de le découvrir vous-même.
J’affectionne beaucoup le style d’écriture de cet auteur qu je trouve agréable, fluide et d’une rare sensibilité. Il a un très bon talent de conteur et est capable de nous captiver jusqu’à la dernière page.
Cette note moyenne s’explique surtout par la frustration que j’ai éprouvé à la fin du livre : certaines questions resteront sans réponse, certains secrets à jamais enfouis et la frontière entre la vérité et le mensonge demeurera floue à jamais. J’aurai aimé une fin différente et j’ai ressenti un arrière-goût amer en refermant ce livre.
Pour conclure, voici ce que j’ai pu retiré de cette lecture : on ne peut pas tout savoir, on ne peut pas anticiper les réactions des gens car on ne connaît ni leur degré de sensibilité ni ce qui les motive vraiment ni leur passé ni leurs désirs secrets. Au fond, nous sommes des énigmes, mêmes pour nous-mêmes.
A lire ? Oui, pourquoi pas ?

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Chronique d’hiverLe livre des illusionsLéviathanL’invention de la solitude Moon Palace – Trilogie new-yorkaise

Un nom pour un autre

Fiche identité

  • Titre du livre: Un nom pour un autre
  • Auteur: Jhumpa Lahiri
  • Nombre de pages: 355
  • Édition: Robert Laffont
  • Année de publication: 2003

Résumé

Ashoke, un bengali, émigre et s’installe aux Etats-Unis avec sa femme Ashima, une indienne également. Tous deux ont un premier enfant, qu’ils prénomment Gogol en attendant l’arrivée du courrier d’Inde qui lui donnera son prénom officiel.

Avis    

Voici un livre peu connu dans la sphère francophone mais qui est un petit trésor découvert au hasard de mes pérégrinations dans une librairie (eh oui, heureusement qu’il en existe une même au bout du monde !).
Il s’agit de l’histoire d’une famille bengali installée en Amérique.
Il y a tout d’abord la première génération, celle de Ashoke et Ashima, qui viennent de débarquer dans un pays qu’ils connaissent à peine. On découvre leur vie quotidienne, les efforts qu’ils font pour s’adapter à leur pays d’accueil tout en gardant leurs racines bengalis et leurs traditions ancestrales et religieuses. Tout au long du livre, on sent leur tentative de concilier ces deux mondes et ces deux cultures et ce sentiment d’exil permanent qui pèse sur eux.
La deuxième génération, contrairement à la première, a adopté la culture américaine, au grand désarroi des parents qui tentent à tout prix de les inculquer aussi les coutumes bengalis.
Nous allons suivre particulièrement la vie de Gogol, depuis sa plus tendre enfance jusqu’à sa vie d’adulte. En réalité, il n’aurait pas dû s’appeler ainsi mais la lettre qui devait décider de son prénom n’arriva jamais et ce surnom est resté. Plus tard, il trouvera ce prénom ridicule et il le changera par Nikhil.
C’est un personnage attachant, sociable mais qui est parfois mal à l’aise par rapport aux deux cultures qui cohabitent en lui. J’ai compris et partagé les doutes qui le taraudent, peut-être parce que j’ai vécu aussi dans un autre pays auparavant et que j’ai été confronté à ce choc de cultures et d’incompréhension.
J’ai aussi adoré les Ratliff, leur façon de vivre et je comprends la féérie qu’éprouve Gogol devant leur mode de vie insouciant, intellectuel et bohème.
L’auteur aborde plusieurs sujets : les relations familiales parents/enfants, les détails de la vie quotidienne qui façonnent une personnalité, la construction de son identité dans un pays d’où on n’est pas forcément originaire etc.
Elle a un style d’écriture fluide, simple mais très sensible. Son ton est authentique et sincère comme si elle racontait quelque chose de vécu.
Pour conclure, une bonne lecture à déguster !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: L’interprète des maladies