Le talentueux M. Ripley

Fiche identité

  • Titre du livre: Le talentueux M. Ripley
  • Auteur: Patricia Highsmith
  • Nombre de pages: 318
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1955

Résumé

Tom Ripley est contacté par M. Greenleaf, un riche homme d’affaires. Ce dernier lui propose d’aller en Europe voir son fils Richard – pour qui il est une vague connaissance  – afin de le convaincre de rentrer aux Etats-Unis. Tom arrive sur place et se lie d’amitié avec Dickie, mais un plan machiavélique commence à se former dans sa tête.

Avis          

Voici un livre qui se situe à la frontière de plusieurs genres : on le qualifie de roman policier mais je trouve qu’il tend plus sur l’analyse psychologique du principal personnage principal qui est Tom Ripley. Alors qui est-il et pourquoi daigner à s’intéresser à lui pendant trois cent pages ?
C’est un jeune homme fade qui vit de petites arnaques sans grande conséquence. Sa rencontre avec M. Greenleaf va donner un nouvel essor à sa vie : un voyage tout frais payé en Italie pour convaincre Dickie de revenir aux États-Unis. Tom essaie de gagner l’amitié de Dickie mais ces tentatives sont floues, empreintes parfois d’une pointe d’homosexualité. Marge, une amie de Dickie ne l’apprécie guère. Finalement, les deux se détachent lentement de lui.  C’est ainsi que germe dans son esprit l’idée de tuer Dickie. On sent ici le poids d’une double personnalité. Être Dickie pour Tom c’est avoir de l’argent, de l’assurance dans ses manières, de l’arrogance, mener cette vie dorée dont il rêvait tant en voyageant dans toute l’Europe. Redevenir Tom c’est être le petit gars effacé, amer et sans le sou d’avant. Pourquoi donc ne pas désirer ce changement quel que soit le risque à courir ?
A mes yeux, Tom est un personnage étrange et troublant. Est-il aussi manipulateur qu’il le prétend ou bien les circonstances ont-ils joué en sa faveur ?  Il y a eu quand même deux ou trois dérapages qui ont failli le perdre, si ce n’est l’aveuglement et la stupidité de la police italienne, des amis et de la famille de Dickie. En somme je trouve que le mécanisme qu’il a utilisé est simple, dangereux même et seule sa chance inouïe l’a préservé.  Moi qui m’attendais à un scénario incroyable, j’ai l’impression que la réputation de ce roman est un peu surfaite.
Le style d’écriture est agréable mais il y a quand même quelques longueurs qui viennent étouffer le suspens. L’auteur étire au maximum son récit, développe de long en large la personnalité de Tom et ses actes et pensées mais c’est long.
Bon, c’est une lecture moyenne, pas très palpitante. Bof, sans plus quoi !

Olive Kitteridge

Fiche identité

  • Titre du livre : Olive Kitteridge
  • Auteur : Elizabeth Strout
  • Nombre de pages : 408
  • Édition : Le livre de poche
  • Année de publication : 2008

Résumé

Il s’agit de treize nouvelles qui se déroulent dans une petite ville du Maine. Le principal fil conducteur est Olive Kitteridge, un professeur de mathématiques à la retraite.

Avis          

Voici un roman que j’ai pris par hasard. Comme j’évite autant que possible de lire les 4ème de couverture, je débarque souvent dans l’inconnu. Mais ici ce fut un énorme coup de cœur.
Il s’agit ici d’une succession de nouvelles dont le principal fil conducteur est Olive Kitteridge. Chacun des personnages, et donc chaque nouvelle, a un lien, soit ténu, soit proche avec cette enseignante de mathématiques à la retraite. À la fin du livre, on a un portrait saisissant de cette femme complexe.
Ces histoires se déroulent essentiellement dans la petite ville de Crosby, dans le Maine et décrivent les tragédies qui jalonnent le quotidien : la vie de couple avec ses hauts et ses bas ; l’anorexie d’une adolescente ; la maladie ; la mort ; la solitude ; les enfants qui grandissent et qui ne ressemblent pas aux attentes des parents surtout dans leurs choix de vie ; la vieillesse à deux ou seul…
Vu comme ça, vous me direz « mais que c’est glauque, tu n’as pas quelque chose de plus glamour à proposer ? ». Et je vous répondrais « non, car c’est la vie dans tout son réalisme et sa beauté douloureuse ; c’est la vraie vie des gens, mais non ces happy-ending hollywoodiens irréalistes et dégoulinants de bonheur ». L’auteur a une analyse très fine et très réaliste des comportements humains et de la vie dans une petite ville de province. Je me suis sentie très proche de certaines situations, comme si je connaissais intimement ces gens.
La structure du livre est originale : au fur et à mesure des récits, on arrive à appréhender Olive dans toute sa complexité et sa profondeur : c’est une femme, qui au premier abord, paraît sèche, presque froide et cassante avec son entourage ; avec son fils, elle est extrêmement possessive et son amour maternel ressemble parfois à du chantage et de l’harcèlement ; si elle a toujours été distante avec son mari lorsqu’il était en bonne santé, son dévouement est sans limite après son attaque cérébrale ; elle a une façon maladroite d’être gentille et de tendre la main aux gens ; elle est imparfaite et pétrie de défauts, mais attachante.
Le style d’écriture est fin, agréable et doux. On est rapidement immergé dans l’ambiance, dans le calme de la petite ville et dans la vie des voisins, des amis et du couple Kitteridge. Après cette lecture, on regarde ses propres défauts avec plus de tendresse et de pitié, on se sent plus enclin à pardonner aux autres et à tenter tant bien que mal de les comprendre.
Bref, un livre qui ne laisse pas indifférent et que je vous recommande totalement !

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Je m’appelle Lucy Barton