Les souffrances du jeune Werther

Fiche identité

  • Titre du livre: Les souffrances du jeune Werther
  • Auteur: Goethe
  • Nombre de pages: 221
  • Édition: LGF
  • Année de publication: 1774

Résumé

Werther, jeune homme issu d’une bonne famille, tombe fou amoureux de Charlotte lors d’un bal. Or, elle est déjà fiancée mais qu’importe pour Werther qui n’arrive pas à éteindre sa passion.

Avis   

Lorsqu’on est devant son clavier pour écrire son ressenti sur un classique aussi célèbre, qui est considéré comme précurseur du courant littéraire romantique, on se sent un peu petit. Hélas, je n’ai pas totalement aimé cette histoire, ce qui rend cette tâche encore plus difficile.
Ce livre est composé essentiellement de lettres que Werther adresse à son ami. Il y livre ses états d’âme, ses sentiments et tout ce qui l’affecte de manière très intime. Le sujet principal de sa correspondance est la passion violente qu’il éprouve pour Charlotte, déjà promise à un autre homme.
Mais, qu’est-ce que ce personnage m’a agacé ! Je le trouve trop exalté, trop passionné et capricieux. Il s’enflamme pour des détails insignifiants, il est rempli de sentiments excessifs qu’il n’arrive pas à contrôler et qui le conduiront à sa perte. Vous me rétorquerez que ce sont des élans de jeunesse, des étourderies d’adolescent ! Mais son imagination fertile, sa sensibilité exacerbée deviennent un handicap et le nuisent, au point de le plonger dans une détresse psychologique qui le détruit à petit feu.
Là où Goethe a réussi un tour de maître est de nous retracer avec autant de réalisme et de proximité les états d’âme et névroses du personnage principal. Mais c’est écrit dans un style d’écriture très soutenu et lyrique qui peut être étouffant et lassant.
Je pense que Goethe ne fait pas une apologie du suicide : au contraire, sa description du caractère de Werther montre à quel point ce type d’attitude est néfaste, à quel point il faut rester mesuré et sobre comme Albert et ne pas laisser son cœur guider ses faits et gestes à tort et à travers comme Werther le fait.
Ce fut quand même une découverte intéressante mais pas un coup de cœur. Je recommande ce livre aux amoureux de classiques, aux lecteurs aguerris qui n’ont pas peur d’affronter un style d’écriture ampoulé et légèrement vieillot !

L’honneur perdu de Katharina Blum

Fiche identité

  • Titre du livre: L’honneur perdu de Katharina Blum
  • Auteur: Heinrich Böll
  • Nombre de pages: 136
  • Édition: Seuil
  • Année de publication: 1974

Résumé

Katharina Blum, une jeune femme divorcée, rencontre lors d’une fête chez des amis un homme. Mais ce dernier est recherché activement par la police et en l’hébergeant une nuit, elle devient une suspecte pour la police.

Avis    

Comment se déroule le choix d’un livre ? La plupart du temps, le hasard fait la majeure partie du boulot et c’est le cas pour ce roman. Le titre m’a donné envie de connaître les détails de « cet honneur perdu ».
La vie de Katharina, une jeune femme de condition modeste, travailleuse et discrète – bref une personne lambda comme vous ou moi – se retrouve étalée dans la presse après la publication d’articles mesquins et calomniateurs. Ces articles, censés alimenter l’intérêt du public, vont peu à peu détruire sa paisible existence et l’entraîner dans le meurtre prémédité d’un journaliste. L’auteur, à la manière d’un scientifique, dissèque tous les faits et gestes qui ont déclenché ce crime. Quel est le moment qui a tout fait basculé dans la tête de Katharina ? Est-ce la lecture des articles de presse ? ou bien l’interrogatoire ? les harcèlements téléphoniques ? le décès de sa mère ? la méfiance de ses connaissances ?
Le style d’écriture est de ce fait très journalistique, factuel, neutre et sans émotion. Il n’y a pas de parti pris, juste une description brut des faits et des personnages principaux.
L’auteur, à travers ce récit, critique les dérives de la presse à scandales, prête à tout pour se procurer des informations croustillantes et à déformer la réalité pour plaire à ses lecteurs, qu’importe le prix pour les victimes. Cette histoire est d’autant plus actuelle à notre époque étant donné la vitesse de partage de l’information via les réseaux sociaux : si avant les calomnies étaient « locales », elles circulent désormais plus vite et une vie privée peut, d’une minute à l’autre, être exposée à la face du monde entier.
Brrr, en tout cas tout cela fait froid dans le dos ! Sans approuver le geste fatal de Katharina, on comprend mieux pourquoi certains jeunes finissent par commettre l’irréparable suite à un harcèlement sur Fac***k ou tout autre site web.
Malgré tous ces points élogieux, je garde cette note moyenne car le style d’écriture m’a paru trop froid et la fin laisse un arrière-goût amer.