Fiche identité
- Titre du livre: Le joueur
- Auteur: Fédor Dostoïevski
- Nombre de pages: 218
- Édition: LGF
- Année de publication: 1866
Résumé
Alexis Ivanovitch est précepteur chez un général à la retraite. Ce dernier séjourne à Roulettenbourg, une ville allemande (fictive) réputée pour son casino. Alexis sera en proie à une passion aveugle pour Pauline, la belle-fille du général et il succombera également petit à petit au démon du jeu.
Avis
Si, au début, cet ouvrage ne me tentait pas, j’ai fini par l’emprunter à la bibliothèque car une amie le lisait également. J’aime de plus en plus les auteurs russes : ils ont une façon d’écrire qui vous happe totalement et qui vous éblouit. Au début du livre, je n’ai pas compris ce qui se passait et c’est au fur et à mesure des chapitres que le puzzle se met petit à petit en place. J’ai eu l’impression d’être plongée dans une atmosphère étrange, malsaine et étouffante.
Le personnage principal, Alexis, sera tourmenté par deux démons : le premier est celui de la passion aveugle qu’il éprouve pour Pauline. Cette dernière en profitera pour jouer cruellement avec ses sentiments, d’autant plus qu’elle en aime un autre. Et, lui, il acceptera de se faire traiter comme un esclave, un moins que rien. Je n’ai pas aimé cette relation tumultueuse. C’était tellement tortueux si bien que les protagonistes m’ont laissé indifférente, voire un peu agacée. Selon moi, on ne peut pas qualifier « d’amour » ce genre de situation.
Le second est celui du jeu : il commencera par jouer pour les autres, puis finalement le jeu deviendra son maître. On sent la fébrilité qui l’envahit, l’angoisse en attendant les résultats du croupier, le plaisir qu’il ressent en empochant ses gains, la rapidité avec laquelle il mise de nouveau tout son avoir, l’amour qu’il éprouve pour le tapis et qui effacera ses autres souvenirs. Il ne joue plus pour gagner mais pour l’adrénaline que cela lui procure.
C’est difficile de décrire les sentiments que j’ai eu pour lui car je l’ai trouvé trop malléable, sans aucune volonté, pathétique dans ses actes. On se sent impuissant en voyant à quelle vitesse sa vie bascule dans un enfer infini. Et personne n’y échappe : la vieille grand-mère, que j’ai trouvée particulièrement drôle, a perdu aussi une grande partie de sa fortune.
Le style d’écriture m’a dérouté au début et puis j’ai fini par m’y habituer. C’est assez complexe, surtout lorsqu’il analyse en profondeur les sentiments d’Alexis.
Que dire ? On ressort de ce livre tout chamboulé, avec un goût amer dans la bouche. Il n’y a pas de morale explicite dans ce livre, juste l’histoire d’une déchéance humaine qui nous fait méditer sur les conséquences de la passion du jeu.
Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog: Carnets du sous-sol – Crime et châtiment – Les frères Karamazov – L’idiot – Souvenirs de la maison des morts