Fiche identité
- Titre du livre: La vie volée de Jun Do
- Auteur: Adam Johnson
- Nombre de pages: 603
- Édition: Edition de l’Olivier
- Année de publication: 2012
Résumé
Cette histoire se déroule en Corée du Nord et raconte la vie de Jun Do, qui commence dans un orphelinat de province pour continuer ensuite dans l’armée.
Avis
Que ressent-on à la lecture de ce livre ? Une foule d’émotions qui varie de l’incompréhension à la révolte, de l’humour à la haine.
Pourquoi ? Parce que cette histoire ne peut laisser personne indifférent, surtout à notre époque où la plupart des pays se battent pour la démocratie et contre toute forme de dictature. Mais il existe un endroit, quelque part au-dessus du 38ème parallèle, où vivre est un combat quotidien, où chaque souffle et regard non conforme peut vous entraîner dans un camp pénitentiaire, dans une salle de torture ou mieux à une mort rapide mais douloureuse.
Il s’agit de l’histoire de Jun Do, un héros attachant qui a mené dans ce récit une vie palpitante et souvent malheureuse : marqué dans son enfance par une existence des plus misérables dans un orphelinat de province, il s’engage dans l’armée comme rat de tunnel puis devient kidnappeur professionnel et opérateur radio sur un chalutier. J’aimerai tout vous raconter mais je m’arrête là pour vous laisser découvrir la suite.
L’auteur essaie de décrire le régime politique nord-coréen : dictature de Kim-Jong-Il basée sur la propagande, les mensonges quotidiens diffusés par les haut-parleurs et la délation ; conditions de vie pathétiques de la population partagée entre la famine, la peur de se faire arrêter et un travail harassant ; les terribles camps pénitentiaires ou bagnes où sont envoyés les « dissidents » au régime.
Mais l’auteur ne sombre jamais dans le pathétique et même les situations les plus tragiques et absurdes sont traitées avec un brin d’humour. Et c’est ce qui m’a marqué dans ce livre !
Son style d’écriture est frais, dynamique et riche et mélange de multiples points de vue. On passe du récit à la 1ère personne à celui des commentaires incisifs des haut-parleurs sans presque sentir la transition. Bien que certains passages soient très durs, l’auteur arrive toujours à distiller un infime espoir et relâche la tension au moment où celle-ci est à son paroxysme. Il a un talent indéniable de conteur et d’écrivain et j’’ai eu beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage !
Conclusion: un prix Pulitzer bien mérité et un excellent livre à découvrir ! To be read? YES!