C’est un membre de ma famille qui m’a recommandé cet ouvrage. Je la remercie, car j’ai découvert un pan de l’histoire malgache que je ne connaissais pas, c’est-à-dire le massacre des Comoriens à Majunga dans les années 70.
Cette histoire se déroule sur trois générations et raconte la vie de trois femmes.
Tout commence par Faïza, lycéenne comorienne rescapée des massacres sanglants de Majunga dans les années 1970. Abusée par Bob Denard, elle met au monde Bibi, une petite fille qu’elle délaisse et qu’elle finira par abandonner à l’adolescence. Bibi suit les traces de sa mère : après un bref passage dans un foyer, elle peine à se stabiliser, enchaînant les petits boulots, les conquêtes amoureuses et les magouilles en tout genre. Bibi, tout comme sa mère, abandonnera son enfant Chati à la naissance, qui par la suite se comportera comme sa mère.
Cette histoire est triste, car elle montre le cercle vicieux dans lequel est engluée cette génération de femmes : prostitution, délinquance, violences et sévices en tout genre. Elles ont du mal à s’en sortir et chaque génération semble reproduire le passé, comme une éternelle malédiction.
Toutefois, je n’ai pas mis une note supérieure, car je trouve que le ton est froid, plat et descriptif. Il manque des sentiments et des émotions. J’aurais aimé que cette histoire soit plus émouvante, que les femmes s’expriment dans chaque chapitre plutôt que ce narrateur neutre et distant. Les événements s’enchaînent trop vite : l’auteur aurait pu mieux développer son récit, donner plus d’envergure, s’attarder sur des détails, ouvrir d’autres perspectives…
C’est surtout la forme que je reproche et qui explique que ce récit n’a pas obtenu une note supérieure. Dommage, pourtant le fond est extrêmement intéressant ! À découvrir quand même !