Le capuchon du moine

Fiche identité

  • Titre du livre : Le capuchon du moine
  • Auteur : Ellis Peters
  • Nombre de pages : 300 
  • Édition : 10 x 18
  • Année de publication : 1980 

Résumé

Un riche propriétaire de Shrewsbury meurt empoisonné après un dîner. Tous les soupçons se tourner vers son beau-fils qui était censé hériter de sa fortune. Le poison provient de la pharmacie de Frère Cadfael, qui de ce fait là, s’intéresse de près à cette enquête. 

Avis   

Voici une enquête historique classique menée par Frère Cadfael, un moine bénédictin. Nous avons déjà suivi deux de ses aventures dans ce blog, à savoir un trafic de reliques et un décès suspect lors d’une pendaison de masse. Dans ce court roman, Cadfael ne peut s’empêcher de fourrer son nez dans une enquête qui, en apparence, est déjà conclue. Toutes les preuves accablent Edwin, le potentiel héritier de la fortune de Gervase Bonel. La question à se poser, comme dans tout crime, est : à qui profite ce meurtre ? Et ensuite récolter les indices en faveur de tel ou tel personnage. Les événements mettent du temps à se mettre en place, ainsi que la résolution du crime. C’est long, avec beaucoup de rebondissements parfois inutiles, puisqu’on sait que le coupable ne l’est pas. Le tout pour Cadfael est de prouver son opinion, et il le fait avec brio grâce à sa perspicacité.
Cette enquête décrit avec beaucoup l’Angleterre du XIIème siècle : les us et coutumes aux pays de Galles qui étaient différentes de la loi anglaise, la vie réglée et monotone des moines bénédictins, les jeux de pouvoirs dans l’abbaye, le système de pré-retraite que pouvait mettre en place un riche propriétaire, c’est-à-dire léguer ses biens à une abbaye, pour en échange, avoir le gîte et le couvert jusqu’à la fin de ses jours. On découvre aussi un pan du passé de Cadfael.
Le style d’écriture est un peu lourd, pas assez fluide, ce qui ralentit la lecture. Est-ce la faute à une mauvaise traduction ? Bon, ça ne m’empêchera pas de continuer à découvrir cette série jusqu’au bout. 

Autre(s) livre(s) de cet auteur commentés dans ce blog : Trafic de reliquesUn cadavre de trop 

Sa majesté des mouches

Fiche identité

  • Titre du livre : Sa majesté des mouches
  • Auteur : William Golding
  • Nombre de pages : 245
  • Édition : Gallimard
  • Année de publication : 1954

Résumé

Un groupe d’enfants, de six ans à environ treize ans, se retrouve isolé sur une île déserte après le crash d’un avion. Après les baignades, les excursions et autres plaisirs, il est temps de s’organiser pour survivre. Ralph est nommé chef mais rapidement, Jack aspire à plus de pouvoir. 

Avis     

Comme il n’est jamais trop tard pour découvrir des ouvrages cultes, je me suis enfin intéressée à celui-ci. J’ai essayé de le lire quand j’étais adolescente, mais je n’ai jamais réussi à dépasser le premier chapitre. Heureusement, d’ailleurs, car c’est une lecture ardue, difficile et pour ne pas dire traumatisante. J’en ressors avec la gorge nouée et un sentiment d’incrédulité.
Des enfants se retrouvent isolés sur une île déserte après un crash d’avion. Ils essaient de s’organiser entre eux : un chef élu par la majorité, un groupe dédié à la chasse, un groupe qui alimente un feu, etc. Mais très vite, ces projets s’effilochent. Ralph essaie de sensibiliser sur l’importance du feu, seul signal qui indiquerait leur présence à d’éventuels bateaux de passage. Jack, de son côté, est obsédé par la chasse aux cochons sauvages. Les deux s’opposent vite.
Ce livre nous fait prendre conscience à quel point perdre son « humanité » peut être facile. Dans une situation de survie où il n’y a plus de règles et plus de système normé, les enfants deviennent vite sauvages : ils oublient les notions d’hygiène basique, se nourrissent de fruits, passent leur journée à se baigner et suivent à peine les règles édictées par Ralph. De même, ils sont affectés par des croyances comme l’existence d’une bête dangereuse dans la forêt, le besoin de sacrifier leur chasse à cette créature mystérieuse. Certaines scènes sont choquantes par leur violence, par leur sauvagerie et leur absence d’humanité. Ces enfants, rongés par la solitude, l’envie, la colère, la faim et l’amour du pouvoir, perdent pied et se raccrochent à un chef autoritaire et violent. Le pire est l’intention de nuire qu’ils ont développé : certaines scènes ne sont plus des accidents, mais des vrais crimes.
Je ne peux pas tout dire, car je n’ai pas envie de dévoiler toute l’intrigue, mais deux scènes resteront à jamais gravés dans ma mémoire : celle de Simon lorsqu’il arrive au milieu des danseurs fous et celle de Piggy à la forteresse. Mais comment peut-on en arriver là ?
Le style d’écriture est lent, riche et soutenu. Au début, le livre démarre lentement avec beaucoup de descriptions et des péripéties peu intéressantes. Puis il augmente en intensité pour finir par être totalement anxiogène.
Cette histoire m’a perturbée, m’a mis mal à l’aise parce qu’elle pénètre dans une noirceur humaine que je n’ai pas beaucoup rencontrée dans mes lectures. En tout cas, c’est un livre que je ne classerai pas dans la littérature jeunesse.