Fiche identité
- Titre du livre: Carmilla
- Auteur: Sheridan le Fanu
- Nombre de pages: 160
- Édition: Actes Sud
- Année de publication: 1872
Résumé
Dans un château situé dans la province de Styrie, en Autriche, vit Laura et son père, avec quelques préceptrices et domestiques. Son existence morne et paisible est troublée par l’arrivée inopinée de Carmilla, une belle jeune fille de son âge.
Avis
Je suis en train de lire une trilogie célèbre passant actuellement au cinéma. J’ai interrompu ma lecture pour me tourner vers ce roman datant du XIXème siècle, mon époque favorite dans la littérature. J’espérais que ce livre dissiperait les impressions mitigées apportées par ma lecture actuelle.
Malgré la quatrième de couverture assez explicite, j’ai beaucoup apprécié ce roman. Le style d’écriture est très agréable : les phrases sont fluides, les descriptions s’insèrent bien dans un récit dynamique. Même si la chronologie des évènements se devine vite, c’est un réel plaisir de lire une bonne plume après tant d’ennui dans les romans contemporains !
Bref, revenons au roman initial. Nous voici plongés dans un décor isolé en pleine campagne, dans un vieux château entouré de forêts à peine occupé par un père, sa fille et quelques domestiques. L’endroit, bien qu’il paraisse féérique dans les descriptions, m’a fait frémir. Carmilla déclenche le changement dans ce quotidien morne et solitaire. Pour moi, elle est la vraie héroïne de cette histoire: son caractère ombrageux, mystérieux et fantasque m’ont profondément attiré et sans ce malheureux résumé, je n’aurai pas deviné sa vraie nature.
Un dossier inséré à la fin du livre m’a appris beaucoup de choses sur celui-ci. Ce récit est un des premiers à introduire la mode des vampires, qui a repris depuis peu. Même en n’étant pas adepte de ce type d’histoire, j’ai beaucoup aimé ce thème fantastique qui – rassurez-vous – n’a rien avoir avec les livres niais d’adolescents comme ceux de Stephenie Meyer. Bien qu’elle soit une créature surnaturelle s’attaquant à l’être humain, Carmilla subit aussi des émotions mi-humains, mi-bestiaux qui sont magnifiquement agencés par l’auteur.
Il décrit aussi l’affection que se porte deux jeunes filles. Ce sentiment franchit parfois le seuil de l’amitié pour se perdre dans l’amour, l’érotisme et très subtilement l’homosexualité. Il y a une naïveté doublée de sensualité entre les lignes, un phénomène plutôt rare dans ces romans victoriens si rigides. Le dossier m’a rassuré dans mes impressions et m’a permis de compléter ce que j’ai ressenti durant la lecture.
Un livre presque inconnu mais que je recommande fortement !