L’assommoir

Fiche identité

  • Titre du livre: L’assommoir
  • Auteur: Emile Zola
  • Nombre de pages566
  • Édition: Le livre de poche
  • Année de publication: 1876

Résumé

Gervaise Macquart débarque à Paris avec son compagnon Auguste Lantier. Après un début houleux, elle arrive petit à petit à s’installer comme blanchisseuse. Mais le démon de l’alcool guette dans ce quartier ouvrier de Paris.

Avis    

Ce livre est juste un coup de cœur monumental découvert cette année et qui entre dans le club de mes livres préférés. Quel chef-d’œuvre !
Il s’agit d’une histoire triste, poignante et réaliste, qui pourrait encore s’appliquer de nos jours dans n’importe quel pays frappé par la pauvreté, la misère et l’injustice sociale. Ce livre nous plonge dans le cœur de Paris, dans le quartier ouvrier de la Goutte-d’Or, où nous allons suivre Gervaise, une blanchisseuse venue de province.
Son existence semble aller mieux au début pour n’être ensuite qu’une longue et terrible descente aux enfers. C’est une héroïne attachante, naïve et gentille qui a souffert des vicissitudes de la vie et du caractère inconstant des hommes de son entourage. L’oisiveté de son mari après un accident du travail bascule lentement vers l’alcoolisme, que Gervaise aura du mal à endiguer. Elle sera également victime des fourberies et jalousies de sa belle-famille ainsi que des manigances d’Auguste.
J’ai ressenti beaucoup de compassion devant cette misère noire : à aucun moment, on ne peut blâmer Gervaise face à ses choix, ce qui exprime pour moi tout l’art de l’auteur : tributaire de son passé, elle essaie tant bien que mal de sortir la tête hors de l’eau mais la roue du destin est implacable. L’alcoolisme guette et détruit chaque foyer, dépouille chaque bourse, dénature chaque être humain qui avale ses tord-boyaux infects !
Il y a des passages terriblement poignants dans ce livre : celle du père Bijard et Lalie qui m’a donné les larmes aux yeux ; celle de la crise de delirium tremens du père Coupeau, celle de la dernière rencontre entre Goujet et Gervaise etc.
L’auteur dénonce les ravages de l’alcool, la misère de la condition ouvrière parisienne, la violence des hommes, les jalousies et cruautés de l’entourage, la spirale de l’endettement, les milieux malsains où évoluent les enfants qui reproduisent inéluctablement le sort de leurs parents.
Le style d’écriture est riche, avec de belles descriptions qui nous plongent dans cette ambiance. Zola utilise aussi énormément le parler de l’époque, l’argot parisien des milieux populaires, ce qui fait qu’il est souvent nécessaire de lire le glossaire à la dernière page pour bien comprendre le sens de la phrase.
Je pourrais continuer sans fin à faire l’éloge de cet ouvrage mais je m’arrêterai là. C’est un chef-d’œuvre à mettre entre toutes les mains ! A lire de toute urgence !

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