Djamilia

Fiche identité

  • Titre du livre: Djamilia
  • Auteur: Tchingiz Aïtmatov
  • Nombre de pages132
  • Édition: Denoël & Ailleurs
  • Année de publication: 1958

Résumé

Nous sommes en Kirghizie durant l’année 1943. Tous les hommes du village sont partis au front et il ne reste que les femmes et les jeunes enfants. Parmi eux, il y a Seït, un jeune adolescent qui veille sur Djamilia, la femme de son frère. Mais un jour, un soldat convalescent arrive dans le village et va bouleverser leurs vies quotidiennes.

Avis    

Dans la préface, le traducteur, qui est ici Louis Aragon, nous annonce d’emblée que selon lui, c’est la plus belle histoire d’amour du monde. Je n’irais pas jusqu’à cette affirmation, mais effectivement, c’est vraiment une très belle histoire qui mérite d’être lu.
L’auteur nous transporte dans un pays lointain et presque inconnu, situé en Asie centrale : le Kirghizistan. On découvre un monde où cohabitent les règles ancestrales et le soviétisme. Les gens sont sédentaires et travaillent dans  les kolkhozes mais ils respectent les lois de la tribu (adat), les anciens du village (aksakals) et installent leurs yourtes de nomade dans la cour.
En terminant le livre, j’avais l’impression de revenir d’un long voyage car les descriptions de l’auteur sont magnifiques : on entendrait presque le bruit de la rivière Kourkouréou qui coule dans la steppe, on sentirait presque le soleil darder ses rayons sur notre peau et le vent qui vient des montagnes. Son style d’écriture est poétique et très doux, ce qui fait que c’est agréable à lire.
Le narrateur est Seït. Il va être témoin de l’amour naissant entre Djamilia et Danïiar. Lui-même sera perdu face à cette situation car il est jeune, un peu naïf et donc a du mal à démêler tous les sentiments qui l’animent. En tout cas plusieurs passages m’ont marqué dont celui-ci : « […] dans cette steppe vaste, j’aperçus deux amoureux. Et eux ne me remarquaient point, tout comme si je n’avais jamais existé. Je marchais et les regardais, qui ayant oublié tout au monde, ensemble se balançaient en mesure avec la chanson. Et je ne les reconnaissais plus. C’était pourtant Danïiar, dans sa chemise de soldat, dégrafée, élimée, mais ses yeux, semblait-il brûlaient dans l’obscurité. C’était toujours ma Djamilia serrée contre lui, si timide et silencieuse, des pleurs étincelants à ses cils. Ils étaient des êtres nouveaux, merveilleusement heureux. Est-ce que ce n’était pas là le bonheur ? »
Mais ce récit n’est pas qu’une histoire d’amour entre deux êtres. C’est l’amour d’un écrivain envers son pays. Dans sa façon d’écrire, on sent qu’il aime profondément sa terre et qu’il en parle avec fierté et nostalgie.
A lire au moins une fois dans sa vie !

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