La religieuse

Fiche identité

  • Titre du livre: La religieuse
  • Auteur: Denis Diderot
  • Nombre de pages: 257
  • Édition: Pocket
  • Année de publication: 1796

Résumé

Suzanne se retrouve dans un couvent après une forte pression de sa famille. Mais elle y mène une existence malheureuse, d’autant plus que sa vocation religieuse ne se manifeste pas et qu’elle subit plusieurs tourments.

Avis   

C’est une histoire bien triste que je vous présente ici et même si ce n’est qu’une fiction de la part de l’auteur, j’imagine sans peine que certaines femmes, dans d’autres époques plus reculées que la nôtre, ont subi ces tourments.
La vie religieuse est une vocation, et si elle ne l’est pas, c’est une prison où l’on reste inéluctablement. Ici, Suzanne, parce qu’elle doit expier la faute de sa mère adultère, se voit contrainte d’intégrer un couvent. Mais l’expérience tourne vite au cauchemar : dans le premier couvent, elle sera aux mains d’une sœur despotique et violente, qui lui mènera la vie dure tant et si bien qu’elle essayera à tout prix de se défaire de ses vœux perpétuels. Son changement de lieu d’affectation, loin de lui apporter du répit, ne fera que la rendre plus malheureuse car la mère supérieure n’hésitera pas à séduire notre héroïne et va même l’entraîner dans des situations intimes embarrassantes.
L’auteur ici nous offre un violent réquisitoire contre la vie dans les couvents et dénonce les abus qui pouvaient exister dans certains de ces lieux (violences, harcèlement sexuel, tortures, pression de la part de l’entourage etc.). Pour Diderot, rester cloîtrée entre quatre murs est contraire à la nature humaine, et loin d’éloigner les vices, elle ne fait que les exacerber.
Je n’entrerai pas dans la polémique de la religion, et si certaines parties de l’histoire m’ont paru exagérés, elles sont là pour servir l’intérêt de l’auteur avant tout, c’est-à-dire défendre la liberté individuelle, le libre arbitre et le droit de disposer de son corps et de sa vie comme on l’entend.
Le style d’écriture est riche, même s’il m’a paru désuet à certains moments, ce qui est normal vu que ce récit a été écrit au XVIIIème siècle. Il y a de belles descriptions et l’auteur a su rendre avec beaucoup de réalisme et de sensibilité les états d’âme d’une jeune femme.
C’est du « classique pur » donc pour les non-initiés, il faut s’accrocher un peu pour le lire.
Le mot de la fin ? C’est une histoire triste donc, mieux vaut l’éviter si vous avez le blues. La fin m’a semblé inachevée et chacun choisira ce qu’il souhaite pour l’avenir sombre de Suzanne.

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